Maurice, Etienne Raynaud
1860 - 1927
Né le 5 novembre 1860 à Marthon (Charente), mort le 15 avril 1927 à Paris (8e).
Député de la Charente de 1906 à 1924. Ministre de l'Agriculture du 3 novembre 1910 au 2 mars 1911 et du 9 décembre 1913 au 9 juin 1914. Ministre des Colonies du 13 juin au 26 août 1914.
Maurice Raynaud, fils d'un juge de paix, décida, à sa sortie du lycée d'Angoulême, d'aller étudier le droit à la Faculté de Bordeaux, puis à celle de Paris, où il prit la licence. Après quoi il entra comme clerc dans l'étude de Me Goirand, avoué, devenu sénateur des Deux-Sèvres ; en 1889, il devint lui-même avoué à Paris. Il fut l'avoué du ministère des Travaux publics, du Syndicat de la presse départementale, du Syndicat des maîtres - imprimeurs de France.
Il débuta dans la vie politique active comme conseiller municipal de Marthon, conseiller d'arrondissement de Montbron (Charente) puis conseiller municipal de Ruffec. Candidat du Congrès républicain aux élections législatives de 1906, il fut élu député de l'arrondissement de Ruffec, au premier tour, par 7.156 voix contre Marot, député sortant.
Aux élections du 24 avril 1910, il recueillit au premier tour 7.382 voix contre 5.631 à Gauthier, conseiller général, et fut réélu au premier tour ; en 1914, il fut également réélu par 6.876 voix contre 3.209 à Condé, conservateur. Les élections de 1919 qui avaient lieu au scrutin de liste, lui permirent de recueillir 25.789 voix sur 105.241 inscrits et d'être élu, à la plus forte moyenne, en quatrième position sur la liste d'union républicaine et agricole conduite par James Hennessy. Inscrit en tête de la liste de concentration républicaine aux élections de 1924, Maurice Raynaud devait cependant céder son siège de député à son suivant de liste, Carnot, qui recueillit 20.995 voix, alors qu'il n'en totalisait que 19.241.
Membre de la commission de la réforme judiciaire, de la sous-commission de la réforme des conseils de guerre, de la commission de l'hygiène publique, de la commission des marchés, de la commission de la législation civile, de la commission des affaires étrangères et de la commission de l'Alsace-Lorraine, Maurice Raynaud présenta, au cours de ses mandats successifs, diverses propositions de loi relatives à l'inscription des privilèges et hypothèques, à la limite des saisies-arrêts, au délai d'attente en vue du mariage de la femme divorcée, tendant à favoriser la construction de nouveaux immeubles à usage d'habitation, etc... Dans la question de la séparation des Eglises et de l'Etat, il fit adopter la loi de dévolution qui régla l'aspect juridique du régime nouveau. Maurice Raynaud appartint aux groupes radical unifié, de la gauche démocratique et du parti radical et radical socialiste. Il présida deux années la délégation des gauches dont il avait été l'un des promoteurs.
Ministre de l'Agriculture dans le 2e cabinet Briand (4 novembre 1910-27 février 1911), il fut de nouveau placé à la tête de ce ministère dans le cabinet Doumergue au mois de décembre 1913. Il resta aux Affaires, mais comme ministre des Colonies, dans le cabinet Viviani, qui demeura au pouvoir de juin à septembre 1914.
Son passage à l'Agriculture fut marqué par la préparation de divers projets de loi concernant l'organisation de l'enseignement professionnel agricole (écoles ménagères, écoles ambulantes), de la répression des fraudes, des haras...). Ancien ministre des Colonies, il présida dès sa création en 1914 l'association des « Amitiés musulmanes » .
En 1916, il reprit des mains de Max Raymond qui l'avait fondé, le journal du soir L'Heure ; il y écrivit fréquemment lui-même et en assura la direction jusqu'au mois d'avril 1917.
Officier de la Légion d'honneur (1925), président de l'Association des Charentais de Paris et du Syndicat hippique du Sud-Ouest, Maurice Raynaud est mort à Paris le 15 avril 1927.
Date de mise à jour: février 2014