Camille, Louis Reboul
1869 - 1939
Né le 25 juin 1869 à Mudaison (Hérault), mort le 15 janvier 1939 à Paris (4e).
Député de l'Hérault de 1910 à 1919. Sénateur de l'Hérault de 1924 à 1939.
Camille Reboul appartenait à une famille fixée depuis très longtemps dans sa commune natale de Mudaison. Il y fit ses études primaires puis exerça des métiers variés : il fut tour à tour garçon de café, patron de café, viticulteur, courtier puis négociant en vins. En 1919, il se fit imprimeur.
Dès 20 ans, il s'occupait activement de syndicalisme et de coopération. En 1900, il créa la première coopérative de production pour la vente directe du vin aux consommateurs. Militant politique, il organisa le parti socialiste dans l'Hérault.
Conseiller municipal, adjoint puis maire de Mudaison, il était de plus conseiller d'arrondissement lorsque, après deux essais infructueux il fut élu, pour la première fois, député de l'Hérault (2e circonscription de Montpellier), le 8 mai 1910, ayant obtenu, au second tour, 9.191 voix contre 6.276 à M. François Astier, député sortant.
Il fut réélu le 10 mai 1914, au second tour, par 7.449 voix sur 7.453 suffrages exprimés, succès tempéré par l'abstention du plus grand nombre des 21.284 électeurs inscrits.
La représentation proportionnelle ne lui fut pas favorable aux élections du 16 novembre 1919 où il fut battu. Il retrouva un mandat parlementaire par son élection au Sénat en janvier 1924.
Camille Reboul fit preuve d'une grande activité parlementaire durant la durée des deux législatures auxquelles il participa. Ses préoccupations le portaient à intervenir sur les problèmes agricoles et communaux. Le militant socialiste qu'il était s'attacha spécialement aux problèmes sociaux et humains nés de la guerre. Mais il intervint également sur quantité de sujets fort variés.
Il déposa en 1912 une proposition de loi modifiant la loi de 1884 sur l'organisation municipale. Il intervint à propos des charges de service postaux imposées aux communes et des subventions aux caisses des écoles (1912), de la transformation de l'impôt des patentes (1913), de la responsabilité des communes, de la construction de l'Hôtel des Postes de Montpellier (1914).
C'était évidemment, un spécialiste des questions viticoles et des problèmes agricoles propres à sa région. Il déposa en 1912 une proposition de loi relative à l'indemnisation des viticulteurs victimes du mildiou. Il intervint sur la garantie d'origine des vins de Champagne, sur la circulation des vins, sur les vins doux naturels. En 1917, il déposa une proposition de loi tendant à faciliter le regroupement de la propriété rurale.
Ses préoccupations sociales se manifestèrent par son interpellation sur la situation des ouvriers de plus de 65 ans, ses interventions sur les retraites ouvrières et paysannes et sur la durée du travail dans les établissements industriels.
Enfin, il intervint régulièrement dans les diverses discussions budgétaires tant en matière fiscale que lors du vote des crédits.
Au cours de ces deux législatures il fut membre de nombreuses commissions parmi lesquelles la commission d'administration générale, départementale et communale, la commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies et la commission des postes et télégraphes.
Les élections sénatoriales du 6 janvier 1924 lui permettent de retrouver un siège parlementaire : il est élu au deuxième tour de scrutin, sénateur de l'Hérault, par 534 voix sur 844 votants. Il sera réélu le 10 janvier 1933, également au deuxième tour, par 433 voix sur 866 votants. Ses nombreuses interventions en séance publique confirment son intérêt pour les problèmes sociaux. Il participe activement au débat sur la loi de 1928 instituant les assurances sociales.
Intervenant sur nombre de projets financiers, et notamment lors de la discussion de chaque budget, il manifeste un souci constant de défense des catégories les plus défavorisées.
Loin de se désintéresser des problèmes propres à son département, il dépose de nombreux textes qui tendent à améliorer le statut de la viticulture.
Son activité se manifesta également dans les groupes : ayant fondé en 1925 le groupe socialiste qu'il présida, il revint en 1934 dans le groupe de la gauche démocratique où il s'était d'abord inscrit. Il fut membre de nombreuses commissions, notamment celle de l'agriculture, dont il fit presque constamment partie, et celle des finances.
Il décédait le 17 janvier 1939, à l'âge de 69 ans.