François Reille-Soult-Dalmatie
1891 - 1971
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 11 septembre 1891 à Versailles (Seine-et-Oise).
Député du Tarn de 1919 à 1924. et de 1928 à 1942.
Frère puîné de René Reille-Soult de Dalmatie, député du Tarn de 1914 à 1917, mort pour la France, fils d'André Reille, député du Tarn de 1894 à 1898, petit-fils de René Reille, député du Tarn de 1876 à 1878 et de 1878 à 1898, arrière-petit-fils du maréchal Reille et arrière-arrière-petit-fils des maréchaux Soult et Masséna, François Reille est autorisé, ainsi que ses quatre frères, par décret du 24 Janvier 1910, à ajouter à son nom celui de Soult-Dalmatie, qu'il tenait de sa grand-mère paternelle, Geneviève Soult de Dalmatie, titre valant d'ailleurs sur le plan mondain et non légal.
Propriétaire-agriculteur, comme son frère René, il prend brillamment part aux combats de la guerre de 1914-1918 et est décoré de la Croix de guerre.
Il se présente aux élections de 1919 au siège laissé vacant, dans la 2e circonscription de Castres, par le décès de René. Il est élu, sur la liste d'union nationale républicaine par 31.143 voix sur 77.789 votants, venant en tête, pour le nombre de voix, de tous les députés élus.
Il sera battu, se présentant sur cette même liste, aux élections de 1924, ainsi qu'à une élection partielle de 1927.
Il sera par contre réélu sans discontinuer par la suite : en 1928, il obtient 9.408 voix contre 4.783 à M. Pons et 2.869 à M. Truel ; en 1932, il obtient 9.489 voix contre 5.544 à M. Bénézech et 213 à M. Lavialle ; en 1936 il obtient 8.465 voix contre 5.178 à M. Bénézech, 1.349 à M. Bories, 675 à M. Tromières. Par ailleurs, à partir de 1920, il sera également, sans discontinuer, conseiller général du canton de Bressac.
Tout au long de sa carrière parlementaire, il se maintient dans la ligne des convictions déjà professées par ses grands-pères, père, oncles et frère : adhésion sincère à la République et à une politique de réformes, mais fidélité aux idées et aux principes traditionnels, notamment à la religion.
En 1920, il est un des artisans de l'union nationale autour de Poincaré. Puis il sera un des fondateurs du parti démocrate populaire. Il participe activement aux travaux de la Chambre et s'intéresse particulièrement aux problèmes de télécommunications, de chemins de fer, ainsi qu'à la condition de vie des travailleurs, notamment des agriculteurs.
Le 10 juillet 1940, il vote pour le projet de loi constitutionnelle.
REILLE-SOULT (François, Xavier, Marie, Victor, duc de Dalmatie)
Né le 11 septembre 1891 à Versailles (Yvelines)
Décédé le 12 octobre 1971 à Ecuillé (Tarn)
Député du Tarn de 1919 à 1924, de 1928 à 1942, de 1945 à 1958
Ce descendant des généraux Soult et Masséna, ainsi que du maréchal Reille est fils, petit-fils et neveu de parlementaires conservateurs ralliés. Propriétaire-agriculteur comme son frère René, actif dans les coopératives laitières du Sud-Ouest, il reçoit la croix de guerre 1914-1918. Elu député du Tarn en 1919, battu en 1924, il est conseiller général du canton de Bressac durant l’entre-deux-guerres. Membre fondateur du Parti démocrate populaire (PDP) dont il devient l’un des vice-présidents en 1925, il met en place une « fédération exemplaire » dans le Tarn avec un réseau de sections cantonales. Il est élu député en 1928, puis réélu en 1932 et en 1936. Siégeant dans le groupe démocrate populaire, il en est le porte-parole sur la doctrine sociale, les choix économiques. Il s’intéresse également aux problèmes des télécommunications, des chemins de fer, ainsi qu’à la condition de vie des travailleurs, notamment des agriculteurs. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs à Pétain. Par la suite, à partir de 1941, il suit une trajectoire qui le conduit vers l’adhésion à Liberté. Membre du réseau organisé par le Groupe dit de la rue de Lille dans le Tarn, il devient le chef des Mouvements unifiés de la Résistance (MUR), puis entre au Comité départemental de libération (CDL).
En octobre 1945, rallié au Mouvement républicain populaire (MRP), François Reille-Soult est élu à la tête d’une liste rassemblant 57 252 voix en compagnie de Clément Taillade, responsable PDP du Tarn et résistant. Il est siège à la commission du règlement, à celle de l’intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, départementale et communale, à celle de la défense nationale. Enfin, il rejoint une quatrième commission, celle du ravitaillement. S’il ne dépose aucun texte sous la première Constituante, il intervient à six reprises sur les questions agricoles (production laitière, prix du lait) et sur l’élection des membres de la Chambre des députés.
Réélu avec son colistier en juin 1946 grâce aux 61 107 suffrages qui se portent sur sa liste contre 36 447 à celle de Joseph Deixonne, proviseur de lycée à Albi, élu député socialiste, il voit son score s’affaisser légèrement en novembre 1946 avec 57 657 suffrages, même si sa liste a deux élus. Il retrouve la commission de l’intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, celle du règlement et des pétitions. Il est nommé à la commission de la comptabilité. Il dépose deux propositions de résolution et deux propositions de loi. Ces textes sont divers et touchent aussi bien à la vente de tabac (23 juillet 1946) qu’au régime électoral applicable aux élections des membres du conseil municipal de toutes les communes de France. Il prend la parole à quatre reprises en séance publique, essentiellement sur les questions de ravitaillement (2 août 1946). Il est aussi le rapporteur d’une proposition de loi tendant à fixer à 23 ans l’âge de l’éligibilité.
Réélu député à l’automne 1946, vice-président du groupe parlementaire MRP, il appartient à cinq commissions au cours des cinq années de la législature. Membre de la commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions de 1946 à 1950, il est vice-président de cet aréopage en 1948. Il siège également à la commission des territoires d’outre-mer (1946-1949) et à celle de la comptabilité (1946-1949), avant de remplir les fonctions de vice-président de cette dernière durant les trois années de présence en son sein. Il est nommé membre de la commission de l’intérieur, le 18 janvier 1949 et y demeure jusqu’en 1951. Il siège à la commission de l’agriculture de 1949 à 1951. Au nom de la commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, il dépose cinq rapports dont trois d’entre eux ont trait au remplacement des conseillers de la République décédés, démissionnaires ou invalides. Attentif aux problèmes de sa circonscription tels qu’une catastrophe ferroviaire à Gaillac en février 1950 ou une pluie de grêles dans son canton en mai suivant, il manifeste ses préoccupations sociales en déposant, le 26 octobre 1950, une proposition de loi tendant à instituer l’échelle mobile des salaires. Parmi ses onze prises de parole en séance, l’intervention principale du député démocrate-chrétien du Tarn est prononcée les 29 avril et 2 mai 1947, dans le cadre d’une demande d’interpellation sur les conséquences de la politique agricole du gouvernement en ce qui concerne le blé et la viande et sur les mesures immédiates qu’il importe de prendre pour y porter remède. Il en profite alors pour déposer une motion qui tend à interrompre le débat sur la politique agricole du Gouvernement, étant donné l’incertitude de la situation politique.
En 1951, à la tête d’une liste apparentée avec les listes du Parti républicain, radical et radical-socialiste et de la SFIO, il réussit à conserver son siège et celui de Clément Taillade, mais sa liste n’obtient que 36 898 voix.
Membre de la commission des affaires étrangères (1951-1955), il appartient également à la commission de la justice et de la législation (1953-1954). Il siège, enfin, à la commission du travail et de la sécurité sociale (1954-1956). Durant cette législature, il dépose moins de textes que précédemment (trois propositions de résolution et un rapport), mais concentre son activité sur le régime des allocations de chômage total. Il n’intervient qu’à quatre reprises, mais sur des thèmes spécifiques. Il est rapporteur d’une proposition de loi concernant l’allocation chômage, texte déposé le 19 février 1954. Il dénonce l’aggravation de la situation économique et du chômage, l’action rapide en faveur des chômeurs, la diminution des écarts entre les zones, le développement de la productivité et les problèmes posés par la reconversion de la main d’œuvre. Il interpelle le gouvernement sur la crise de l’industrie textile, le 25 juin 1952. Il ne manque pas de faire des observations sur le chômage et les insuffisances des salaires dans le Tarn. Toujours proche du monde agricole, il invite le Gouvernement à prévoir les mesures nécessaires pour enrayer l’épidémie de fièvre aphteuse, en déposant une proposition de résolution, le 3 juillet 1952.
Aux élections législatives de 1956, il est le seul élu de sa liste MRP qui obtient 29 013 suffrages, soit une perte de la moitié de son électorat. Durant la troisième législature, membre de la commission du travail et de la sécurité sociale, il dépose deux propositions de loi et une proposition de résolution dont le thème principal est l’industrie textile. Pour faire face à la crise, il rédige deux propositions de loi autorisant la réduction de 10 % du taux de la TVA sur les articles de textile et cuir (17 février et 21 mars 1956). Il prend la parole à cinq reprises. Aussi, interpelle-t-il le gouvernement sur les incidences de la politique agricole, notamment en matière de production laitière, le 17 septembre 1957. Déjà intéressé par les questions d’Outre-mer, il interroge le gouvernement, le 26 mars 1957, sur sa politique générale en Afrique du Nord et dans l’Union française. Il insiste sur la nécessité de faire cesser « l’arbitraire et les tortures ».
En 1958, il est candidat dans la deuxième circonscription du Tarn, mais il est battu au second tour par son concurrent gaulliste, le candidat de l’UNR André Vidal. En 1962, il se présente dans la même circonscription, comme suppléant d’un candidat qui n’est pas élu. En 1967, il ne se représente pas. Médaillé de la Résistance, titulaire des croix de guerre des deux conflits mondiaux, cet homme de conviction adhère sincèrement à la République. Animé d’un idéal social, il souhaite et promeut une politique de réformes, mais demeure toujours fidèle aux idées et aux principes traditionnels, plus précisément à ceux qui ont trait à la religion catholique, s’inscrivant ainsi dans la lignée de ses ancêtres. François Reille-Soult, duc de Dalmatie, disparaît le 12 octobre 1971 à Ecuillé, dans le Tarn.