Théodore Reinach

1860 - 1928

Informations générales
  • Né le 3 juillet 1860 à Saint-germain-en-laye (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 28 octobre 1928 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Savoie
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Savoie
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 3 juillet 1860 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), mort le 28 octobre 1928 à Paris.

Député de la Savoie de 1906 à 1914.

Théodore Reinach, né à Saint-Germain-en-Laye le 3 juillet 1860, était le frère de Joseph Reinach. Comme lui, il fit de brillantes études au lycée de Fontanes, au cours desquelles il remporta au concours général des lycées des succès sans précédents et se fit recevoir docteur en droit et ès lettres. Il fut membre du barreau de Paris en 1881-1886. Comme ses frères, il s'adonna à l'archéologie, avec une prédilection pour la numismatique, et fut chargé en 1890 d'une mission archéologique à Constantinople. De 1894 à 1896 il professa un cours de numismatique ancienne à la Faculté des lettres de Paris. Très grand travailleur, il fournit un grand nombre d'articles d'érudition à des revues savantes. La liste de ses ouvrages est longue ; citons seulement Histoire des Israélites depuis leur dispersion jusqu'à nos jours (1885), De l'état de siège et des institutions de salut public en France et dans la législation comparée (1885), Mithridate Eupator roi du Pont (1890), etc..

Suivant les traces d'un autre numismate, Waddington, qui fut président du Conseil, il entre en politique lorsqu'en 1905 « des amis sûrs, des républicains éprouvés, des élus de la Savoie (m') ont invité à prendre en main le drapeau de l'union républicaine. Il s'agissait d'un poste d'honneur, de combat, de danger ». Théodore Reinach n'hésita pas : il fut candidat de la gauche radicale aux élections législatives du 6 mai 1906 dans la 1re circonscription de l'arrondissement de Chambéry, où il était propriétaire à la Motte-Servolex.

Théodore Reinach fut élu au second tour avec 9.095 voix sur 21.147 inscrits, 17.828 votants et 17.672 suffrages exprimés, devançant Dardel (8.573 suffrages). Résultats du premier tour (Dardel 8.523, Reinach 8.150, Mathieu Laville 748).

Au cours de la 9e législature, Théodore Reinach fit partie de la commission de l'enseignement et des beaux-arts et de la commission des écoles d'enseignement supérieur d'Alger. Les problèmes du droit à la création littéraire et artistique retiennent son attention (son rapport sur la proposition de loi adoptée par le Sénat relative à la protection du droit des auteurs en matière de reproduction des œuvres d'art ; son rapport sur le projet de loi portant approbation d'une convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques). Mais il consacre également de nombreuses interventions aux questions fiscales. Son activité politique ne le détourne pas de l'érudition : en 1909, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Au scrutin du 24 avril 1910, Théodore Reinach est élu dès le premier tour à Chambéry (21.794 inscrits, 17.085 votants, 16.699 suffrages exprimés) avec 8.480 voix contre 6.217 à Pot et 2.002 à Petitbal.

Dans cette nouvelle législature, son activité ne faiblit pas. Il joua sa partie dans le grand débat sur la réforme du mode de scrutin qui agita les Chambres en ces années : il était partisan d'une transaction entre la représentation proportionnelle et le scrutin majoritaire, sous la forme du « vote limité » qui tend à assurer une certaine représentation des minorités. Mais à titre principal son activité reste orientée vers la protection des richesses artistiques de la France : c'est ainsi qu'il demande la déclaration de l'urgence du projet de loi tendant à la création d'une caisse des monuments historiques et préhistoriques. Ce fut sa dernière intervention (le 2 avril 1914). Aux législatives des 26 avril et 10 mai 1914, Théodore Reinach, au second tour, dut céder son siège à Paul Proust qui l'emporta (20.665 inscrits, 16.922 votants) par 8.635 voix contre 7.723 (résultats du premier tour Proust 6.315, Reinach 4.833, Dufayard 3.439, Petitbal 2.361). Théodore Reinach ne devait pas se représenter en 1919. Il se consacra pendant les dernières années de sa vie à ses activités scientifiques, publiant notamment un ouvrage sur la musique grecque (1926) et dirigeant la Gazette des Beaux-Arts. Il mourut à Paris le 28 octobre 1928 à l'âge de 68 ans.