Adrien Renard

1905 - 1979

Informations générales
  • Né le 7 août 1905 à Roanne (Loire - France)
  • Décédé le 29 mars 1979 à Gauchy (Aisne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Aisne
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Aisne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Aisne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Aisne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Aisne
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

RENARD (Adrien)
Né le 7 août 1905 à Roanne (Loire)
Décédé le 29 mars 1979 à Gauchy (Aisne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Aisne)
Député de l’Aisne de 1946 à 1958

Adrien Renard est né le 7 août 1905 à Roanne (Loire) dans un milieu populaire. Il devient manœuvre dans le département de la Loire, puis ouvrier textile après son établissement dans l’Aisne, au début des années 1930. Adrien Renard a eu un engagement politique précoce. Dans son questionnaire autobiographique, il précise même que son engagement au PCF se serait produit « dès l’âge de 15 ans », soit l’année même de la création du parti, mais la date de 1924 semble plus vraisemblable. Quoi qu’il en soit, en 1932, avant son départ pour l’Aisne, il n’occupe qu’une fonction relativement modeste, celle de trésorier du rayon de Roanne. En revanche, sa carrière axonaise est d’une toute autre ampleur, d’abord syndicale avant la guerre, parlementaire après.
En 1935, Adrien Renard est rédacteur au journal communiste régional L’Exploité. Il est candidat sur la liste communiste aux élections municipales de 1935 à Saint-Quentin. Mais c’est en tant que syndicaliste dans l’industrie textile qu’il occupe d’éminentes responsabilités. Lors du congrès départemental de réunification de la CGT et de la CGTU, en janvier 1936, il devient permanent et secrétaire adjoint de l’Union départementale (UD) de l’Aisne qui regroupe près de 8 000 adhérents. Il y est chargé de la propagande. Puis il occupe le poste de secrétaire général de l’UD à partir de 1938, et participe aux congrès de la CGT de Toulouse (1936) et de Nantes (1938). Adrien Renard est alors le principal dirigeant syndicaliste communiste axonais.
A la déclaration de guerre, il est étroitement surveillé par la police et, le 21 septembre 1939, le commissaire central l’intègre en deuxième position. La première place sur la liste des militants communistes de Saint-Quentin alors mobilisés est réservée à Georges Pelat, responsable en titre de la fédération communiste. Quant à l’Union départementale qu’Adrien Renard dirige, elle est une des dix organisations considérées comme communistes et dissoutes à la suite de l’interdiction du PCF. Mais Adrien Renard ne semble pas avoir d’activités militantes pendant la drôle de guerre.
Il est interné administrativement le 18 octobre 1940, dans le camp de Bescon duquel il s’évade fin janvier 1941. De nouveau arrêté un mois plus tard, il est condamné par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand à cinq ans de prison et 5 000 francs d’amende. Début juin 1944, il est libéré de la prison de Nontron (Dordogne) par un maquis FTP qu’il rejoint jusqu’à la Libération. Il est lieutenant FFI rattaché au « Secteur B Dordogne-Nord », de juin à la fin novembre 1944.
De retour dans l’Aisne, il est nommé membre de la municipalité provisoire de Saint-Quentin. Il reprend son poste de secrétaire de l’Union départementale CGT. De 1945 à 1948, il est le secrétaire de la Fédération CGT du Textile. Par ailleurs, il appartient au bureau de la fédération communiste de l’Aisne et dirige en titre l’hebdomadaire communiste La Liberté de l’Aisne. En 1946, il est élu conseiller général mais, surtout, il est porté en tête de toutes les listes que le PCF présente aux diverses élections à la Constituante, puis aux Législatives. La victoire est assurée, de 1945 à 1956. Ce n’est pas le cas en 1958 et en 1962. Il est également candidat aux élections sénatoriales en 1959 et en 1962.
Adrien Renard est donc élu avec succès cinq fois de suite. Les scores qu’il enregistre dans ce bastion communiste sont pour l’essentiel conformes à la tendance générale, avec toutefois une meilleure résistance qu’à l’échelle nationale, sous la Quatrième République : 35,35%, 35,82% et 38,18% des suffrages exprimés pour les trois élections de la Libération, 33,53% et 33,91% des suffrages exprimés pour les deux élections suivantes (1951 et 1956).
Pendant toute sa carrière de parlementaire, Adrien Renard appartient à la commission du travail et de la sécurité sociale.
Le 22 août 1951, il est désigné par cette dernière commission pour représenter l’Assemblée nationale au sein de la Commission supérieure travaillant en lien avec la Caisse nationale d’assurances sur la vie. L’activité parlementaire du député communiste de l’Aisne est importante. Sous la première Assemblée nationale constituante, il dépose une proposition de loi et trois propositions de résolution. Il n’intervient cependant qu’à une reprise.
Sous la deuxième Assemblée nationale constituante, il ne dépose qu’un rapport et ne prend pas la parole. Entre 1946 et 1951, il dépose jusqu’à vingt-cinq textes, dont seize propositions de loi, cinq rapports, trois propositions de résolution et un avis. Durant ces cinq années, il intervient à vingt-trois reprises. Il se distingue plusieurs fois, dans ses fonctions de rapporteur pour avis ou dans celles de rapporteur. C’est le cas, pour les premières, lors de la discussion du projet de loi portant majoration des indemnités pour accidents du travail dans les professions agricoles (30 avril 1948). Il est rapporteur du projet de loi portant reconduction de l’allocation temporaire aux « vieux » (23 août 1948).
Entre 1951 et 1956, il dépose à nouveau, un nombre conséquent de textes touchant tous, comme les précédents, au monde du travail. Il rédige dix-huit propositions de loi, sept propositions de résolution, cinq rapports, un avis et deux rapports supplémentaires. Il accompagne ses initiatives de vingt-huit interventions en séance publique. Il ne remplit la fonction de rapporteur pour avis qu’à une reprise : sur une proposition de loi relative aux retraites des agents des chemins de fer secondaires et des tramways (24 novembre 1955). Il est aussi le rapporteur d’une proposition de loi relative au statut des travailleurs à domicile, le 24 novembre 1955.
Lors de son dernier mandat (1956-1958), il dépose onze textes : trois propositions de loi, sept rapports et un rapport supplémentaire. Il intervient à dix reprises, lors des discussions budgétaires, notamment celles qui concernent le ministère du travail et de la sécurité sociale. Il est le rapporteur de la proposition de loi tendant à empêcher certains abus dans le régime des retraites du personnel des entreprises (9 octobre 1956). Il remplit la même fonction dans la discussion de la proposition de loi tendant à modifier le régime des assurances sociales applicable dans les départements d’Outre-mer (27 novembre 1956). C’est le cas pour le projet de loi relatif au statut des travailleurs à domicile, en première lecture (7 février 1957), comme en deuxième lecture (10 juillet 1957). Ce dernier texte vise notamment à faire la distinction entre le travailleur à domicile et l’artisan, le travailleur indépendant et façonnier.
Les multiples aspects sociaux et revendicatifs, contenus dans les initiatives d’Adrien Renard, viennent en écho à sa culture politique de syndicaliste expérimenté.
Après 1962, il cessa de représenter son parti dans l’arène électorale nationale, sans interrompre toutefois son engagement politique et son militantisme, puisqu’il fut le premier adjoint du maire communiste de Gauchy de 1971 à 1979. Il disparaît le 29 mars 1979 à Gauchy, dans le département de l’Aisne.