Marc Réville

1863 - 1920

Informations générales
  • Né le 19 juin 1863 à Rotterdam (Pays-bas)
  • Décédé le 19 octobre 1920 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 24 mai 1903 au 31 mai 1906
Département
Doubs
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Doubs
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Doubs
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Doubs
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 19 juin 1863 à Rotterdam (Hollande), mort le 19 octobre 1920 à Paris (8e).

Député du Doubs de 1903 à 1919. Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes du 9 au 13 juin 1914.

Marc Réville était le fils d'un pasteur protestant qui exerçait son ministère à Rotterdam depuis 1851 et devint professeur d'histoire des religions au Collège de France. Après des études classiques à Dieppe, Marc Réville effectue ses études de droit à la Faculté de Paris. Il devient avocat, assiste Me Tezenas dans un certain nombre d'affaires importantes et se place en bon rang parmi ses confrères du barreau parisien.

Il acquiert une propriété dans le Doubs et devient maire de Montécheroux en 1896. Publiciste, il collabore notamment à la Revue politique et littéraire et au Petit Comtois où il rédigera pendant des années une correspondance générale dans laquelle il se prononce en faveur d'une politique radicale progressiste. On lui doit aussi une étude fort intéressante sur la prostitution des mineures de 16 ans.

Il se laisse tenter par une carrière politique et ne tarde pas à se présenter à la députation dans la circonscription de Montbéliard le 24 mai 1903. Il est élu au premier tour par 11.173 voix contre 9.374 à Japy sur 20.865 votants, en remplacement de Borne, devenu sénateur. Il sera réélu le 6 mai 1906 par 10.739 voix contre 9.994 à Japy et 605 à Poirey et le 24 avril 1910, toujours au premier tour, par 11.484 contre 7.433 à l'amiral Rieunier et 379 à Vouron sur 26.084 inscrits.

Borne étant décédé et l'âge venant, il sera candidat au Sénat le 19 octobre 1913, mais n'obtiendra que 435 voix contre 463 à Maurice Ordinaire, ancien député, élu.

Aux élections du 26 avril 1914, il n'obtient au premier tour que 8.901 voix contre 9.280 à Japy et 2.583 à Malaval sur 21.006 votants. Il sera néanmoins réélu au second tour avec 11.052 voix contre 10.199 à Japy. Le 16 novembre 1919, il se présente à nouveau sur la liste d'union démocratique pour le relèvement national dans l'ordre et le progrès social. Avec 22.115 voix, il est battu par la liste de l'entente démocratique et libérale.

A chacune de ses élections il est présenté par les groupements républicains radicaux et démocrates. Libre échangiste en économie sociale, il soutiendra dans les questions politiques les ministères Waldeck-Rousseau, Combes et Rouvier notamment. Il participe activement au cours de ses mandats à l'amélioration de la législation de travail et est à l'origine de mesures favorables à l'essor du petit commerce et de l'industrie. Elu président de la commission du commerce et de l'industrie, il est l'instigateur d'une loi instituant des mesures de crédit particulièrement favorables.

Peu après sa dernière réélection d'avril 1914, sa compétence le fera accéder au poste de ministre du Commerce, de l'Industrie et des P.T.T. dans le 4e cabinet Ribot, le 9 juin 1914. Mais cette carrière ministérielle sera interrompue par la chute du cabinet quatre jours plus tard, le 13 juin, et définitivement compromise par la guerre qui éclate le 2 août suivant.

Pendant celle-ci, il participe activement aux travaux de la Chambre, où il continue de présider les deux commissions du commerce et des douanes. Puis il prend part, en qualité de membre, aux travaux de la commission de la réorganisation économique, ainsi qu'à ceux de la commission chargée d'examiner les divers traités de paix.

Il se signale par ses interventions lors de la discussion de très nombreux projets et propositions de loi que son expérience le conduit à tenter fréquemment d'amender.

Dès la fin de la guerre, il se fait le héraut d'un devoir impérieux : donner aux morts les sépultures méritées et leur rendre un suprême hommage, faire droit aux revendications légitimes des blessés et des familles des victimes, marquer aux anciens combattants autrement que par des mots la reconnaissance du pays.

Il demande que des réparations et des compensations soient exigées de l'Allemagne, tandis que la France s'attachera à réparer ses forces vives. Il préconise pour cela la création de ressources nouvelles, nettement démocratiques, c'est-à-dire un impôt sur le revenu de caractère progressif et de fortes ponctions sur les bénéfices de guerre. Il sera également partisan de la décentralisation administrative et de la création d'assemblées régionales. Mais la substitution du scrutin de liste au scrutin d'arrondissement lui sera néfaste ; ses électeurs ne suivront pas avec suffisamment d'enthousiasme ce programme ambitieux et lui préféreront les candidats de la liste « bleu horizon », qui le précèdent de quelques voix. Profondément affecté de cet échec, il meurt à Paris le 19 octobre 1920, à l'âge de 57 ans.