Renée Reyraud

1904 - 1993

Informations générales
  • Née le 29 octobre 1904 à Bordeaux (Gironde - France)
  • Décédée le 2 janvier 1993 à Bègles (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Gironde
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Gironde
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

REYRAUD (Renée, Marie)
Née le 29 octobre 1904 à Bordeaux (Gironde)
Décédée le 2 janvier 1993 à Bègles (Gironde)

Députée de la Gironde de 1946 à 1951, puis de 1956 à 1958

Renée, Marie Reyraud, née Barthe, voit le jour dans un milieu modeste : aînée d’une famille de cinq enfants, elle quitte l’école pour aider ses parents après avoir passé son certificat d’études primaires. Elle épouse un cultivateur périgourdin, Gaston Reyraud (1888-1941), militant communiste, candidat aux élections législatives en Dordogne en 1924 et 1936. Sans profession, mère de deux enfants, elle adhère à son tour au parti communiste français en 1934. La seconde guerre mondiale vient tragiquement bouleverser la vie du couple. Gaston Reyraud, entré dans la Résistance, est arrêté en janvier 1941 par la police de Vichy, interné à Bacalan, puis au camp de Mérignac avant d’être l’un des cinquante otages fusillés à Souge, le 24 octobre 1941. Renée Reyraud s’est, elle aussi, engagée dans la Résistance en 1941, en entrant au Front national. Arrêtée à son tour le 23 juillet 1943, elle est internée au fort du Hâ, puis à Romainville et déportée politique à Ravensbrück dont elle ne sort qu’au printemps 1945, rentrant en France le 24 mai 1945 seulement.

Dès lors, ses engagements en faveur des idées communistes et de la mémoire des victimes de la guerre se renforcent et se multiplient. Renée Reyraud milite au PCF où elle entre au comité fédéral en février 1946 comme « militante de l’illégalité », en y siégeant jusqu’en 1953. Le parti la choisit pour être candidate aux premières élections législatives de la Quatrième République. Dès 1945, elle milite aussi à l’Union des femmes françaises (UFF) dont elle devient une des responsables départementales. Renée Reyraud s’investit aussi dans la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes et devient membre du comité départemental de l’association. Elle figure parmi les membres fondateurs du comité du souvenir des fusillés de Souge dont elle est la vice-présidente en 1948.

Une nouvelle étape commence alors dans la vie de Renée Reyraud, celle d’élue, à l’Assemblée nationale et dans les assemblées communales. En effet, figurant en seconde position, derrière Marc Dupuy, député sortant, lors de l’élection de la première assemblée nationale de la Quatrième République, le 10 novembre 1946, sur la « liste du parti communiste et d’Union républicaine et résistante », avec pour seul titre celui de « ménagère », Renée Reyraud est élue députée, la liste obtenant 73 963 voix sur 384 307 suffrages exprimés, soit 19,2% des suffrages. Elle devient la première femme députée en Gironde. Elle est restée la seule jusqu’à l’élection de Catherine Lalumière en 1981. En 1947, Renée Reyraud est aussi élue membre du conseil municipal de Mérignac, puis, en 1953, de Pessac où elle habite.
A l’Assemblée nationale, la nouvelle députée de Gironde entre dans trois commissions, celles de la marine marchande et des pêches (1946-1950), des moyens de communication (1946-1951) et des boissons (1949-1951). Elle siège aussi à la Haute-Cour de justice, d’abord comme juré d’abord, comme juge titulaire, ensuite, en mars 1947. Renée Reyraud fait preuve d’une intense activité parlementaire comme en témoigne le nombre élevé de ses interventions, surtout pour un premier mandat. Elle dépose quatre propositions de loi, six propositions de résolution, quatre rapports et un rapport supplémentaire. Il intervient à vingt-sept reprises, en défendant trente-cinq amendements. Elle dépose une demande d’interpellation. Ses initiatives parlementaires visent, en particulier, à demander des aides pour les sinistrés des incendies de la forêt de Gascogne en 1949 ou des orages de grêle fréquents à la fin de chaque printemps. D’autres initiatives, plus politiques, sont des signes de protestation, au printemps 1951, contre l’implantation de soldats américains qualifiés de « troupes d’occupation » sur le sol français et notamment girondin.

En 1951, la députée communiste perd son siège au Palais Bourbon, dans la première circonscription de la Gironde, seconde derrière Marc Dupuy, sur la liste « d’Union républicaine, Résistante et Antifasciste pour l’Indépendance Nationale, le Pain, la Liberté et la Paix, présentée par le parti communiste français », elle recueille 41 451 voix sur 226 237 suffrages exprimés (18,3%), ce qui représente un résultat à peine inférieur à celui de 1946, mais ne lui permet de garder son siège, victime de la poussée du Rassemblement du peuple français (RPF) qui gagne trois des six sièges.

A nouveau candidate le 2 janvier 1956, dans la même circonscription et toujours en seconde position derrière Marc Dupuy sur la liste du Parti communiste français, Renée Reyraud retrouve alors son siège avec 53 216 voix sur 267 543 suffrages exprimés, soit 19,8%, c’est-à-dire un résultat meilleur qu’en 1951 et même qu’en 1946. Mais en nombre de voix, elle réalise un score légèrement inférieur à la moyenne de sa liste (53 288) et à celui du quatrième candidat communiste, l’ancien sénateur, René Duhourquet (53 269 voix).

Au lendemain de sa réélection, Renée Reyraud devient membre de la commission de la famille, de la population et de la santé publique (1956-1958) et de celle des moyens de communication et du tourisme (1956-1958). Son activité parlementaire est un peu moins soutenue que lors de son précédent mandat. Elle dépose deux propositions de résolution et cinq rapports dont un a trait au projet de loi portant autorisation et déclaration d’utilité publique des travaux. En séance publique, elle intervient à cinq reprises, en défendant sept amendements indicatifs. L’essentiel de ses interventions concerne le domaine social, qu’il s’agisse du personnel des PTT, des autobus ou tramways et des fonctionnaires en général. Ses textes ont pour but de leur procurer de meilleures conditions de travail, des repas moins chers ou des perspectives d’ascension. La députée, comme son parti, vote les pouvoirs spéciaux sur l’Algérie au gouvernement Mollet le 12 mars 1956, mais s’oppose au projet de loi-cadre sur l’Algérie de Bourgès-Maunoury, le 30 septembre 1957. Elle refuse, comme ses camarades élus du PCF, de voter l’investiture de Charles de Gaulle le 1er juin 1958 et de lui accorder les pleins pouvoirs pour préparer la réforme constitutionnelle.

En 1958, comme en 1962, Renée Reyraud devient la candidate suppléante de René Duhourquet dans la sixième circonscription de la Gironde, mais le PCF est battu. Elle ne se représente pas en 1967. Sa carrière politique correspond par conséquent exactement à la durée de la Quatrième République. Renée Reyraud disparaît le 2 janvier 1993.