René Ribière

1922 - 1998

Informations générales
  • Né le 21 janvier 1922 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 25 décembre 1998 à Imola (Italie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Yvelines
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Val-d'Oise
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Val-d'Oise
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Val-d'Oise
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

RIBIÈRE (René)
Né le 21 janvier 1922 à Paris
Décédé le 25 décembre 1998 à Imola (Italie)

Député de Seine-et-Oise de 1958 à 1967
Député du Val d’Oise de 1967 à 1978


René Ribière appartient à une famille engagée depuis la fin du XIXe siècle au service de l’État et de l’action politique. Il est l’arrière-petit-fils d’Hippolyte Ribière, préfet, député, puis sénateur de l’Yonne (1876-1885), le petit-fils de Marcel Ribière, également parlementaire de l’Yonne (1906-1922), et le fils de Marcel Ribière, conseiller d’État et chef de cabinet de Raymond Poincaré. Né à Paris, René Ribière a effectué sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly, puis à la faculté de droit. En 1942, il devient, à tout juste 20 ans, chef de cabinet adjoint puis chargé de mission auprès du préfet régional de Montpellier. L’année suivante, il est nommé chef de cabinet du préfet des Basses-Pyrénées, avant d’être arrêté par les Allemands, le 22 septembre 1943.

Nommé en 1946 sous-préfet en Gironde, à Lesparre, il est révoqué l’année suivante pour avoir assisté, en costume officiel, à une réunion publique du RPF (Rassemblement du peuple français). Il s’engage alors pleinement au sein du parti gaulliste en tant que délégué régional (1947-1948, 1949-1951), puis conseiller national (1952-1953). Durant la période 1951-1958, il exerce également la fonction de secrétaire général de la Chambre syndicale des fabricants de produits pharmaceutiques. Le retour du général de Gaulle en 1958 marque le début de sa carrière politique. Le 15 juin, il intègre le cabinet du nouveau président du Conseil en tant que chargé des relations avec le ministère de l’Intérieur, alors Émile Pelletier, ancien préfet de la Seine. En novembre, René Ribière se présente sous l’étiquette de l’UNR (Union pour la nouvelle République), aux élections législatives dans la 12e circonscription de Seine-et-Oise, qui regroupe les cantons de Montmorency et Taverny. Avec 20 101 voix, il devance au premier tour le député sortant du Mouvement républicain populaire (MRP), Robert Bichet qui réunit 15 128 voix, qui se retire au second tour permettant à René Ribière de l’emporter largement (36 231 voix) contre son principal rival, le candidat communiste Edmond Rudolph (12 855 voix).

L’année suivante, pour consolider son ancrage local, il devient conseiller municipal de Montmorency. C’est toutefois à l’échelon national que René Ribière consacre l’essentiel de son énergie. Il siège au Palais Bourbon durant deux décennies en effectuant cinq mandats, deux dans la 12e circonscription de Seine-et-Oise, puis, à la suite de la réorganisation administrative de la région parisienne, dans la 4e circonscription du Val d’Oise.

À son arrivée à l’Assemblée nationale, il rejoint tout naturellement le groupe gaulliste et siège à la commission des affaires étrangères, dont il est désigné vice-président en 1967. Sans interruption de 1960 à 1967, il présente l’avis de cette commission sur le projet de loi de finances. Devenu spécialiste des questions internationales, il est membre de la délégation française à l’ONU (1962-1974) et représentant de la France au Parlement européen (1968-1973). En outre, le député gaulliste intervient fréquemment dans l’hémicycle sur les questions liées à l’action des préfets et à la gouvernance de la région parisienne.

Durant les quatre premières législatures de la Ve République, René Ribière vote, notamment lors des grands scrutins publics, à l’image du groupe parlementaire gaulliste et soutient l’action gouvernementale. Une rupture survient avec l’élection à la présidence de la République de Valéry Giscard d’Estaing en mai 1974 et la constitution du gouvernement dirigé par Jacques Chirac. Le député du Val d’Oise affirme, le 31 octobre 1974, dans les colonnes du quotidien Le Monde, ne pas adhérer « à la démarche présente du pouvoir ». Quelques semaines plus tard, il démissionne de l’Union des démocrates pour la République (UDR), parti devenu, selon lui, une « machine au service du Premier ministre » et rejoint en mars 1975 le Mouvement des démocrates, fondé l’année précédente par Michel Jobert. Il s’abstient, en décembre 1975, lors du scrutin en faveur du projet de loi de finances pour 1976 et vote contre le programme du deuxième gouvernement dirigé par Raymond Barre en avril 1977. L’année suivante, il quitte toutefois le Mouvement des démocrates et adhère au RPR (Rassemblement pour la République), fondé et présidé par Jacques Chirac. Lors du renouvellement de 1978, il ne parvient pas à obtenir l’investiture de son parti et est battu par le candidat de l’UDF (Union pour la démocratie française), André Petit, dès le 1er tour.

Dans la mémoire collective, René Ribière reste célèbre pour s’être livré, la veille de son mariage, à un duel pour l’honneur, le dernier de l’histoire de France, avec son collègue socialiste Gaston Defferre. À la suite d’insultes échangées lors d’une séance publique, les deux élus se retrouvent donc, le 21 avril 1967, dans le parc d’un hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, en présence de Jean de Lipkowski, qui fait fonction d’arbitre : l’épée de Defferre blesse à deux reprises l’avant-bras du député gaulliste.

René Ribière était titulaire de la croix de guerre 1939-1945.