Edouard Richard
1886 - 1970
RICHARD (Edouard)
Né le 24 février 1886 à Colmar (District de Haute-Alsace, Empire allemand)
Décédé le 20 mai 1970 à Colmar (Haut-Rhin, France)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Haut-Rhin)
Conseiller de la République du Haut-Rhin de 1946 à 1948
Edouard Richard naît le 24 février 1886 à Colmar. Après des études primaires, il exerce d’abord la profession de typographe et travaille à partir de 1915 comme secrétaire à la caisse des malades de Colmar dont il devient le gérant quatre ans plus tard. Inscrit à la SFIO, il s’investit dans la politique à l’échelle locale. Ainsi, il est d’abord élu troisième adjoint du maire de Colmar entre 1919 et 1925, puis premier adjoint jusqu’en 1929. Entre 1919 et 1928, il est par ailleurs élu conseiller général du Haut-Rhin. Maire de Colmar depuis 1935, Edouard Richard est expulsé par l’occupant en 1940. Il ne réintègre ses fonctions qu’au terme de la guerre, le 10 février 1945. Partisan actif de la reconstruction du pays, il prend part en qualité de député aux deux Assemblées nationales Constituantes tenues entre le 21 octobre 1945 et le 27 novembre 1946. Sous la première Constituante, Edouard Richard est membre de la commission du travail et de la sécurité sociale. Il dépose un rapport, le 30 décembre 1945, sur la proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à assurer le versement rétroactif des allocations militaires et des allocations familiales supprimées par les autorités nazies dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Par ailleurs, il prend part à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l’exercice 1946 relatif au ministère de l’intérieur. Durant la deuxième Constituante, le député du Haut-Rhin retrouve la commission du travail et de la sécurité sociale. Le 30 juillet 1946, il est nommé membre de la commission supérieure de la caisse nationale des retraites. Durant ce second mandat au Palais-Bourbon, il dépose une proposition de résolution, le 18 juillet 1946, tendant à inviter le gouvernement à accorder aux déportés politiques internés dans les camps de concentration et prisons d’Alsace les mêmes avantages qu’à ceux internés dans les camps de concentration et prisons d’Allemagne. Il intervient en séance publique une seule fois, le 25 juillet 1946, en participant à la discussion des interpellations de ses collègues Meck et July sur la situation des prisonniers de guerre français non rapatriés.
Le 8 décembre 1946, Edouard Richard mène une liste du parti socialiste pour les élections au Conseil de la République. Il est élu pour le département du Haut-Rhin avec 211 voix pour 1 044 suffrages exprimés.
A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1947 et 1948) ainsi que de celle de l’intérieur (1948). Il présente un rapport au nom de la commission de l’intérieur sur la proposition de loi relative à la détermination des circonscriptions administratives pour les élections municipales. Il prend également part aux débats, comme rapporteur, sur la proposition de loi qui vise à proscrire certains termes désignant le gouvernement de Vichy. Il rédige enfin un rapport au nom de la commission de l’intérieur sur les empêchements subis par les candidats au service public ainsi que sur la condition des fonctionnaires ayant perdu leur emploi à cause des évènements liés à la guerre.
Edouard Richard se représente aux élections du Conseil de la République de 1948 sur la liste SFIO qui n’a aucun élu. Il ne conserve pas son mandat municipal à Colmar après 1947.
De même, il se présente sans succès à l’élection du 3 septembre 1951 pour remplacer le sénateur Georges Bourgeois, élu député.
Il est à nouveau candidat au renouvellement du 18 mai 1952 sur la liste SFIO ainsi qu’à celui du 8 janvier 1958, à chaque reprise sans succès. Il ne participe pas aux élections du 26 avril 1959 constitutives du Sénat de la Cinquième République.
Il a reçu de nombreuses décorations pour son action : officier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, officier du Mérite social, il est aussi titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palme. Il décède le 20 mai 1970 à Colmar à l’âge de 84 ans.