Pierre, Marie Richard

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 18 avril 1864 au Mans (Sarthe), mort le 14 septembre 1911 à Francfort (Allemagne). Député de la Seine de 1889 à 1903.

Né au Mans, Pierre Richard fait ses études classiques puis juridiques à Paris. En 1886, il est archiviste au ministère de la Guerre dont le titulaire est alors le général Boulanger ; l'année suivante, il est chef de secrétariat au ministère de l'Agriculture, mais démissionne rapidement de ce poste pour des raisons politiques.

En effet, Pierre Richard avait entamé, dès 1882, une carrière politique dans les rangs nationalistes en adhérant à la « Ligue des patriotes » dont il devient secrétaire général à la fin de 1887 : impliqué dans le procès engagé contre la ligue en mars-avril 1889, il est même arrêté en juin de la même année en compagnie de Paul Déroulède à l'occasion d'une manifestation organisée à Angoulême.

Une candidature aux élections législatives était la conséquence logique de cet engagement politique ; en 1889, il se présente donc dans la 3e circonscription de l'arrondissement de Sceaux (Vincennes-Montreuil) : au premier tour, il devance son concurrent le plus sérieux, Lefèvre, par 4.754 voix contre 3.595, quatre autres candidats obtenant chacun moins d'un millier de suffrages ; sa victoire est acquise au second tour, le 6 octobre, par 5.310 voix contre 4.963. Le 20 août 1893, il est réélu dès le premier tour de scrutin, mais cette fois-ci dans la 1re circonscription par 4.897 voix contre cinq concurrents, et le 8 mai 1898, également au premier tour, par 7.285 voix contre quatre concurrents.

A la Chambre des députés, il s'intéresse essentiellement aux questions sociales et militaires. Ainsi, est-il l'auteur de plusieurs propositions de loi relatives à l'assurance obligatoire contre les accidents du travail, à la fixation d'un salaire minimum pour les ouvriers, à la retraite proportionnelle des officiers et à l'abaissement de la limite d'âge des cadres de l'armée. Membre de la commission de l'armée, il intervient à plusieurs reprises dans les discussions budgétaires sur les crédits militaires. Dans le domaine économique, il est libre-échangiste, position qui lui donne l'occasion de polémiquer avec Jules Méline. En 1895, il se fait remarquer par une protestation à la tribune contre l'envoi de navires français aux fêtes de l'inauguration du canal de Kiel.

Séduit un instant par le socialisme- il fut avec Alexandre Millerand un des fondateurs du groupe socialiste à la Chambre des députés - il s'en écarte assez rapidement et renonce à adhérer à aucun groupe.

Réélu une dernière fois dès le premier tour le 27 avril 1902 par 9.397 suffrages alors que ses trois concurrents n'en totalisent que 5.135, il n'accomplit pas ce quatrième mandat jusqu'à son terme normal. En effet, le 19 septembre 1903, Pierre Richard démissionne de ses fonctions législatives pour commencer une carrière diplomatique : de 1903 à 1911, il occupe successivement les postes de consul général de France à la Nouvelle-Orléans, Odessa, Fiume, Moscou et Francfort où il meurt à 47 ans le 14 septembre 1911.

Pierre Richard a été secrétaire d'âge de la Chambre des députés durant la législature de 1889 à 1893, puis secrétaire en 1895. Il était chevalier de la Légion d'honneur, chevalier du Mérite agricole et officier de l'Instruction publique. Il est l'auteur d'un ouvrage consacré au Procès de la Ligue des patriotes.