René Richard
1894 - 1951
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 3 mars 1894 à Saint-Coutant (Deux-Sèvres).
Député des Deux-Sèvres de 1924 à 1942.
Fils d'un instituteur, René Richard mena jusqu'à la Faculté de droit des études que la guerre de 1914 interrompit. Volontaire pour le front, il fut fait prisonnier en Argonne en juillet 1915. La paix revenue, il s'inscrit au barreau de Poitiers en 1920, puis à celui de Niort en 1923, ville où il se fixe définitivement. Il se laisse tenter par la politique dès cette époque, puisqu'il est conseiller d'arrondissement et maire de Prailles et devient plus tard conseiller municipal de Niort et conseiller général des Deux-Sèvres pour le canton de Prahecq.
Dès 1924, il se présente aux élections générales dans le département des Deux-Sèvres, sur la liste de l'union des gauches et est élu avec 48.523 voix sur 87.433 votants. Il est réélu en 1928, dans la 2e circonscription de Niort au second tour avec 6.302 voix sur 11.524 votants contre 4.946 à Boinot, qu'il avait, avec 4.086 suffrages, devancé d'une seule voix au premier tour. En 1932, en seconde position au premier tour avec 2.923 voix sur 11.697 votants, derrière le républicain de gauche Franklin 3.100 voix, mais précédant Blumel, S.F.I.O., 2.762 voix et Moro-Giafferri, radical-socialiste comme lui, 2.316 voix, il est élu au scrutin de ballottage avec 7.009 voix sur 11.204 votants, contre Franklin 4.005 voix. En 1936 il est réélu une dernière fois, mais toujours au second tour : en tête au premier avec 4.046 voix sur 11.702 votants, il triomphe de Guélin, de l'Alliance démocratique, 3.798 voix sur 11.252 votants, avec 7.210 voix.
Militant de gauche, il s'inscrit à la Chambre au groupe radical-socialiste, dont il devait devenir vice-président. Membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociale ainsi que de celle du travail dès son premier mandat, il appartiendra pendant les trois autres à celles de l'Alsace-Lorraine, de d'armée et de la législation civile et criminelle. Juriste averti, il s'intéresse tout spécialement aux questions juridiques, à la protection de d'enfance et de la famille avec une pointe de féminisme, aux problèmes sociaux ainsi qu'à certaines questions financières.
Il déposa un grand nombre de propositions de loi et de résolution, une soixantaine environ, et s'affirma tout spécialement au cours de son dernier mandat.
C'est à lui que l'on doit la loi du 20 mai 1939 rendant la mention du divorce obligatoire sur les actes de naissance ; il parvint à faire adopter par la Chambre plusieurs mesures concernant la sauvegarde de l'enfance malheureuse ou les conditions de la déchéance de la puissance paternelle, sur lesquelles le Sénat n'eut pas le loisir de statuer. Devenu, durant la dernière législature de la IIIe République, le spécialiste des questions d'amnistie, il rapporta en cette matière les lois du 11 août 1936, du 12 juillet 1937, du 8 août 1939 et le texte adopté le 15 juin 1939 sur lequel le Sénat ne statua pas. Ce fut lui enfin qui fut le rapporteur de la très importante loi du 11 juillet 1938 sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre.
Il n'intervint guère à la tribune en dehors de ses missions de rapporteur.
Il ne prit pas part au vote du 10 juillet 1940 au Congrès de Vichy, par lequel furent accordés au maréchal Pétain les pouvoirs constituants qu'il demandait aux Chambres.