Albert Rigal

1900 - 1984

Informations générales
  • Né le 18 janvier 1900 à Bordeaux (Gironde - France)
  • Décédé le 25 septembre 1984 à Lannemezan (Hautes-Pyrénées - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Loiret
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Loiret
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Loiret
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 18 janvier 1900 à Bordeaux (Gironde).

Député de la Seine de 1936 à 1940.

Né à Bordeaux de parents ouvriers, il doit, jeune adolescent, affronter des responsabilités d'adulte. A l'âge de 13 ans, il débute comme apprenti aux Ateliers de constructions navales de Dyle et Bacalan à Bordeaux et devient ajusteur-mécanicien.

Très vite, il est affecté par les inégalités sociales et adhère au parti communiste en 1924. Il y sera un militant actif au sein du Syndicat des métaux et se distinguera, à côté des militants des usines Citroën, lors de la manifestation contre la grève de 1929.

En 1930 il compte parmi les responsables des Groupes de défense ouvrière et est chargé d'encadrer les manifestations communistes dans la région parisienne et participe à l'organisation de la grève des usines Alsthom pour l'obtention des salaires plus élevés. Il est alors très souvent désigné par son seul prénom d'Albert tant dans la presse que dans les rapports de police. Dans l'intervalle, le patronat concevant quelque méfiance à son égard, il ira s'installer dans la capitale où il poursuivra une carrière politique, parallèlement à son activité syndicale, et deviendra secrétaire du parti communiste dans le IVe arrondissement.

Il y fait une campagne passionnée en faveur du Front populaire et est finalement élu au second tour le 3 mai 1936 par 8.217 voix contre 7.140 à son adversaire du Front républicain, Bloch (inscrits 17.848 voix, votants 15.813, suffrages exprimés 15.480). Au premier tour, sur 17.848 inscrits, 15.912 votants, 15.541 suffrages exprimés, il avait obtenu 4.128 voix contre 3.261 à Bloch représentant le front républicain, 2.951 à Hirschovitz représentant la S.F.I.O., 2.389 à Lange, représentant le parti radical-socialiste, 2.381 à Pares, représentant l'union nationale républicaine, et 370 voix à divers candidats.

Il sera à la Chambre un député actif ; membre de la commission du commerce et de l'industrie, de la commission des postes, télégraphes et téléphone, de la commission d'assurance et de prévoyance sociale et, enfin, de la commission de la santé publique.

Il exercera principalement sa sollicitude à l'égard des victimes de la crise économique : petits commerçants et artisans et travailleurs sans emploi. Soucieux de préserver les libertés publiques, il manifestera à diverses reprises son indignation « contre les menées antisémites et racistes par lesquelles une presse infâme et stipendiée et quelques poignées d'agitateurs entretenus par les ennemis du peuple et de la démocratie s'efforcent d'empoisonner l'opinion publique et de provoquer la division entre Français ». Il protestera, de même, contre les mesures répressives prises contre les républicains espagnols et les volontaires des brigades internationales réfugiés en France.

Il comptera au nombre des députés communistes que la loi du 20 janvier 1940 déclarera déchus de leur mandat pour avoir appartenu aux organisations dissoutes par le décret du 26 septembre 1939.


RIGAL (Jean dit Albert)
Né le 18 janvier 1900 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 25 septembre 1984 à Lannemezan (Hautes-Pyrénées)

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Loiret)
Député du Loiret de 1946 à 1951

La déchéance de son mandat de député en 1940 ne remet pas en cause la fidélité d’Albert Rigal envers le PCF. En tant que responsable de la sécurité du parti, il organise des caches pour plusieurs dirigeants communistes, puis à partir de décembre 1940, il réorganise le PCF dans plusieurs départements du Centre : le Cher, le Loiret, le Loir-et-Cher, la Vienne et l’Yonne. Une de ses initiatives les plus spectaculaires fut l’organisation, avec l’aide de Renée Delattre, Cécile Painchault et Marcelle Rivière, d’une manifestation de femmes de prisonniers devant la mairie d’Orléans en septembre 1942. En 1943, Albert Rigal quitte la région d’Orléans et rejoint la région parisienne. La direction du PCF lui confie la tâche de représenter le parti au sein du Comité parisien de Libération (CPL), ainsi que de défendre les intérêts de L’Humanité et de La Vie ouvrière au sein du comité clandestin de la presse
Peu de temps avant la Libération, le PCF remplace Albert Rigal par Georges Marrane au bureau du CPL, afin d’appuyer la candidature de celui-ci au poste de préfet de la Seine, tentative infructueuse. Pendant ce temps, Albert Rigal est chargé d’assurer la sortie légale de L’Humanité en occupant l’imprimerie du Petit Parisien, rue d’Enghien. Albert Rigal s’acquitte parfaitement de sa tâche : L’Humanité reparaît au grand jour le 21 août 1944.
A ce moment, Albert Rigal reprend son activité militante dans le cadre parisien, puisqu’il est député du quatrième arrondissement. Selon ses souvenirs manuscrits, il prend la parole - en tant que député de l’arrondissement - à l’Hôtel-de-Ville le 25 août 1944, lors de l’arrivée du capitaine du premier char de la division Leclerc. Et, en 1945, il est élu conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine. Mais à cette date, il retourne dans le Loiret où il a animé la Résistance communiste.
De 1945 à 1951, il dirige la liste communiste présentée aux élections à la première et à la deuxième Constituantes, puis aux élections législatives de 1946. Dans ce département peu favorable aux idées communistes avant-guerre, il obtient de bons résultats à la Libération (23,75%, 24,11% et 25,99% des suffrages exprimés lors des trois premières consultations). Mais la baisse enregistrée en 1951 (il perd plus de cinq points, avec 20,52%) est supérieure à celle constatée au niveau national, même si la perte de son siège résulte principalement de l’effet de la loi des apparentements. Lors des élections ultérieures, en novembre 1951 (élection partielle à la suite du décès du député Pierre Chevallier), en 1956 et en 1958, il sollicite de nouveau les suffrages des électeurs parisiens, mais cette fois-ci, sans succès.
Sous les deux Constituantes, Albert Rigal appartient à la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. Lors du premier mandat, il dépose trois propositions de loi, un rapport et un rapport supplémentaire. Il s’intéresse autant à l’organisation démocratique de l’exercice du droit de chasse pour tous les citoyens (1er mars 1946), qu’à la question de la limitation des droits de boissons (15 mars 1946). Il intervient alors à quatre reprises en séance publique, en défendant deux amendements à la loi de finances, puis deux autres amendements comme rapporteur de la proposition de loi sur la limitation des débits de boissons.
Sous la deuxième Constituante, membre, également, de la commission du ravitaillement, il ne dépose qu’une proposition de résolution, sur la question des armes de chasse. Il prend la parole à deux reprises dans l’hémicycle, en déposant notamment un amendement au projet de loi relatif aux crédits du ministère de l’économie nationale, pour l’exercice 1946.
L’activité parlementaire d’Albert Rigal prend un rythme particulièrement soutenu avec sa réélection à l’automne 1946. Il siège à la commission des affaires économiques (1946-1951), à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1949-1951) et à la commission de la réforme administrative (1947-1948). Il dépose dix-sept textes en une législature (1946-1951) : dix propositions de résolution et sept propositions de loi. Les questions relatives à la chasse dominent (14 février, 6 mars 1947 ; 21 mars, 6 juin et 12 août 1948). Il intervient également sur des thèmes en rapport direct avec sa terre d’élection, la Sologne (29 mai et 16 juillet 1947 ; 16 février et 25 mai 1950 ; 2 août 1950 ; 21 mars 1951). Il prend la parole à vingt-deux reprises en séance publique et défend pas moins de quinze amendements. Ainsi, le 18 février 1949, souhaite-t-il que le droit de vote soit rendu aux personnes condamnées pour des délits de droit commun, lors de la discussion du projet de loi relatif à la propagande électorale pour les élections cantonales. Le 4 août 1950, il propose de diminuer les sanctions en cas de fraude, dans le projet de loi instituant une ristourne sur certains carburants utilisés en agriculture. Une grande partie de ses amendements est déposée au moment des discussions budgétaires.
Dans le même temps, Albert Rigal rend d’autres services à son parti. Ainsi, est-il membre du comité directeur des Documents français, une publication assurée par le PCF de 1952 à 1955, pour influencer les milieux d’affaires et les élites dirigeantes.
Albert Rigal disparaît le 25 septembre 1984. Il était titulaire du certificat d’études et de la médaille de la Résistance.