Frédéric Rioust de Largentaye
1853 - 1921
Député de 1884 à 1889, né à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 6 mars 1854, fils de Charles Rioust de Largentaye (1820-1883), représentant en 1871 et député de 1876 à 1883, Frédéric Rioust de Largentaye succéda à son père décédé, comme député de la 2e circonscription de Dinan, le 24 février 1884, élu par 10 551 voix (11 339 votants, 16 603 inscrits).
M. de Largentaye fils appartint à la minorité de droite et se prononça notamment contre les crédits de l'expédition du Tonkin.
Réélu député des Côtes-du-Nord, le 4e de la liste conservatrice, le 4 octobre 1885, par 70 755 voix (113 479 votants, 163 318 inscrits), il reprit sa place à droite et fut l'adversaire des divers ministères qui se succédèrent au pouvoir; à la fin de la législature, il s'est abstenu sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement et s'est prononcé:
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne, restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 6 mars 1854 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), mort le 15 janvier 1921 à Paris (8e).
Député des Côtes-du-Nord de 1884 à 1910.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 596.)
Réélu triomphalement en 1889 - 9.228 voix sur 10.764 suffrages exprimés- Frédéric de Largentaye conservera son mandat jusqu'en 1910 sans difficulté aucune, parfois même, comme en 1898, sans concurrence. Son programme reste celui de la droite conservatrice et catholique. Dans ses proclamations électorales, il réclame la « liberté religieuse », la « protection sincère des intérêts agricoles », l'abrogation de la loi sur le divorce.
Il est bien entendu, farouchement antidreyfusard. C'est d'ailleurs ce qui vaudra à ce parlementaire infiniment discret, qui n'intervient jamais, de connaître, un jour au moins, la notoriété. La Cour de cassation venait de casser l'arrêt du conseil de guerre qui avait condamné Dreyfus, en 1894. On sait comment, en guise de protestation, la jeunesse dorée parisienne profita de la présence exceptionnelle du Président de la République, Emile Loubet, au grand steeple-chase d'Auteuil pour organiser contre lui une manifestation qui dégénéra en échauffourée, et au cours de laquelle le baron Christiani aplatit d'un coup de canne le haut-de-forme présidentiel. Dès le lendemain, 5 juin 1899, l'événement provoquait une interpellation à la Chambre. Au cours de la discussion, fort houleuse, Largentaye dans une interruption, qualifie le président de la République d'« honnête homme de Panama », et crie : « À bas Loubet ! ». La Chambre, alors, sur proposition de son président, Paul Deschanel, prononce contre lui la « censure avec exclusion temporaire ». Mais il refuse de quitter son banc proclamant qu'il ne cèdera qu'à la contrainte. Force fut de suspendre la séance, et il fallut une grande heure pour régler l'incident.
Lors des élections de 1910, Largentaye se heurta pour la première fois à une concurrence dangereuse : celle de Louis de Chappedelaine, candidat de droite, lui aussi, mais libéral et fermement républicain. Largement devancé dès le premier tour, Largentaye est littéralement écrasé lors du scrutin de ballottage : 626 voix contre 9.041 à son jeune rival.
Il abandonna dès lors la politique et mourut le 15 janvier 1921 à Paris à l'âge de 67 ans.