Michèle Rivasi

1953 - 2023

Informations générales
  • Née le 9 février 1953 à Montélimar (Drôme - France)
  • Décédée le 29 novembre 2023 à BRUXELLES (Belgique)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Drôme
Groupe
Apparenté socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

RIVASI (Michèle)
Née le 9 février 1953 à Montélimar (Drôme)
Décédée le 29 novembre 2023 à Bruxelles (Belgique)

Députée de la Drôme de 1997 à 2002

Michel Rivasi naît le 9 février 1953 à Montélimar. Après ses études à l’Ecole normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, elle obtient une agrégation de biologie en 1977 et devient professeure à l’Institut universitaire pour la formation des maîtres de Valence en 1981.

Son engagement politique s’exprime tout d’abord par le militantisme. En 1986, elle fonde la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) en réponse au traitement réservé par l’Etat, en France, à l’information touchant la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. En effet, son mari, alors pilote de ligne, lui fait part des consignes données par les autorités italiennes. Michèle Rivasi s’étonne de la différence de traitement de l’information de la part des pouvoirs publics français. En particulier, comme beaucoup, elle conteste l’assertion selon laquelle le nuage radioactif aurait arrêté net son avancée à la frontière française. Elle effectue en ce sens des prélèvements de sols et de plantes. Elle conserve la présidence de cette commission jusqu’en 1997, date de son entrée à l’Assemblée nationale comme députée.

En 1995, elle entame son parcours politique. Elle est élue conseillère municipale à Félines-sur-Rimandoule, dans la Drôme. Elle conserve ce mandat local jusqu’en 2001.

Aux élections législatives anticipées de 1997, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par le président de la République, Jacques Chirac, Michèle Rivasi se présente sous l’étiquette « Les Verts » dans la première circonscription de la Drôme, constituée pour l’essentiel des cantons de Valence. En deuxième position au premier tour avec 32,93 % des suffrages exprimés (13 576 voix), derrière le député RPR sortant, Patrick Labaune, elle s’impose de justesse au second tour avec 50,04 % des suffrages exprimés et 34 voix d’avance sur son concurrent, dans le contexte favorable de la victoire de la « gauche plurielle » conduite par Lionel Jospin.

A l’Assemblée nationale, Michèle Rivasi est apparentée au groupe socialiste. Elle siège d’abord à la commission de la production et des échanges, puis en septembre 2000, rejoint la commission de la défense nationale et des forces armées.

Elle est également membre de la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne.

Ses positions contre le risque nucléaire, ses compétences confirmées et sa forte sensibilité aux grands enjeux environnementaux conduisent Michèle Rivasi à s’intéresser à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Elle en est membre suppléante.

Par ailleurs, Michèle Rivasi siège dans plusieurs missions d’information et commissions d’enquête sur les enjeux environnementaux les plus importants : la mission d’information commune sur les perspectives économiques et sociales de l’aménagement de l’axe européen Rhin-Rhône (mars 1998) ; la commission d’enquête sur Superphénix et sur la filière des réacteurs à neutrons rapides (avril 1998) ; la commission d’enquête sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et sur la protection des personnes et de l’environnement en cas d’accident majeur (janvier 2000) ; la seconde commission d'enquête sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et sur la protection des personnes et de l'environnement en cas d'accident industriel majeur (octobre 2021), dont elle est vice-présidente.

Sur le nucléaire, sa position publique affirmée dans l’ouvrage qu’elle publie en 1998 avec Hélène Crié, Ce nucléaire qu’on nous cache (Albin Michel), lui vaut des réticences.

Au cours de la législature, Michèle Rivasi est plusieurs fois rapporteure : en mars 1998, sur la proposition de résolution sur la proposition de règlement du Conseil relatif à la défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping ; en juillet 1998, sur la proposition de résolution sur la proposition de règlement du Conseil établissant un système communautaire révisé d'attribution du label écologique ; en mars 2000, au nom de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, sur les conséquences des installations de stockage des déchets nucléaires sur la santé publique et l’environnement, rapport qui n’est adopté qu’à l’issue d’une deuxième lecture de manière à remanier sa teneur initiale ; en octobre 2000, sur le Livre vert présenté par la Commission européenne sur la responsabilité des produits défectueux ; en mai 2001, pour présenter un rapport en conclusion d’une mission d’information sur les conditions d’engagement des militaires français ayant pu les exposer, au cours de la guerre du Golfe et des opérations conduites ultérieurement dans les Balkans, à des risques sanitaires spécifiques.

Elle prend par ailleurs deux initiatives législatives avec, en mars 1998, une proposition de loi visant à limiter les charges énergétiques dans les immeubles collectifs à usage d’habitation, et en janvier 1999 une proposition de loi relative à la prévention et au contrôle de la prolifération de l’algue Caulerpa taxifolia (janvier 1999).

En séance publique, elle pose plusieurs questions au gouvernement sur le risque radioactif, mais pas uniquement : en février 1998, sur l’exposition aux émissions de radon dans l’habitat notamment ; en octobre 1998, avril et mai 2000, sur la question des déchets radioactifs et de leur stockage ; en juin 1999, sur les carburants et les économies d’énergie ; en janvier 2001, sur les inquiétudes que soulève la situation politique à Madagascar.

Elle soulève également la question du statut des inspecteurs de l’éducation nationale, à l’occasion d’une question orale sans débat en janvier 2000.

Ses autres interventions se font essentiellement sur l’énergie, et principalement le nucléaire : en avril 1998, elle se prononce pour l’arrêt de Superphénix, lors de l’examen de la proposition de résolution d’une commission d’enquête en ce sens, sujet sur lequel elle obtiendra que sa position soit largement partagée par la majorité et le gouvernement ; en janvier 1999, sur l’intérêt des économies d’énergie et les renouvelables, dans le débat qui suit la déclaration du gouvernement sur l’énergie ; en octobre 2001, sur les risques des déchets nucléaires, lors de l’examen de la proposition de résolution tendant à la création d’une seconde commission d’enquête sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et sur la protection des personnes et de l'environnement en cas d'accident industriel majeur.

En janvier 2001, elle soutient la proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide arménien.

En 2000 par ailleurs, elle lance à l’Assemblée nationale un groupe de travail appelé « Santé-Environnement » avec le député Vert des Alpes-Maritimes André Aschieri et le député Rassemblement pour la République (RPR) de Paris Pierre Lellouche.

Après son mandat à l’Assemblée nationale, Michèle Rivasi enseigne, en 2002 et 2003, à l’université de Grenoble. Elle cofonde, avec Corinne Lepage, l’Observatoire de vigilance et d’alerte écologique en 2002. Elle prend également, en septembre 2003, la direction de l’ONG Greenpeace France en remplacement de M. Bruno Rebelle, nommé directeur des programmes de Greenpeace à Amsterdam en mars 2003. Ces fonctions sont toutefois de courte durée car Michèle Rivasi démissionne de la direction générale française de l’ONG en mai 2004, avançant que le poste ne correspondait pas à ses attentes, la gestion administrative et financière prenant, à son avis, une place trop importante au regard de la dimension stratégique. Elle fonde en 2005, le Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (CRII-Rem). Elle publie d’ailleurs, en 2009, un ouvrage sur les émissions nouvelles liées aux téléphones portables, avec Catherine Gouhier et Maxence Layet : Survivre au téléphone mobile et aux réseaux sans fil (Le Courrier du livre).

Michèle Rivasi se relance avec succès sur le plan politique. Aux élections locales de mars 2008, elle est élue conseillère générale de la Drôme dans le canton de Valence 1. Elle conserve ce mandat jusqu’en juillet 2009 et est vice-présidente du conseil général. Elle est également élue conseillère municipale de Valence en mars 2008 et réélue en mars 2014. Elle sera en fonction jusqu’en mai 2020. Elle est adjointe au maire, chargée des financements européens de mars 2008 à septembre 2009.

En 2009, figurant sur la liste Europe-Ecologie, conduite au niveau national par Daniel Cohn-Bendit, et tête de liste dans le sud-est, Michèle Rivasi est élue députée au Parlement européen. Elle est réélue au Parlement européen en mai 2014 et en mai 2019 et co-préside la délégation française du groupe Verts/ALE. Elle y porte évidemment son combat pour l’écologie et la santé publique.

Régulièrement saluée pour son engagement en faveur de l’environnement, Michèle Rivasi est souvent contestée pour des propos qui heurtent la communauté scientifique. Il en va ainsi à propos de la campagne de vaccination au cours de l’épidémie mondiale de Covid-19. Se déclarant depuis longtemps « vaccin-critique », elle dénonce un « apartheid dans le pays des droits de l’homme » pour critiquer la mise en place du pass sanitaire obligatoire afin de fréquenter certains lieux publics.

S’affirmant contre les lobbies d’une manière générale, elle alerte sur les risques de la consommation de médicaments, appuyant son combat par la publication en 2015 avec Serge Roder et Marie-Odile Bertella-Geffroy, de l’ouvrage Le Racket des Laboratoires (Les Petits Matins).

Sur le plan international, elle fait en 2011 avec Eva Joly un déplacement au Mali pour obtenir l’arrêt des forages dans une mine d’uranium.

Lors de l’élection présidentielle de 2012, Michèle Rivasi est membre de l’équipe de campagne d’Eva Joly dont elle est la porte-parole. Elle préside ensuite, de 2013 à 2016, le Nuclear Transparency Watch. Elle critique, entre 2012 et 2014, la participation des écologistes au gouvernement nommé par le président Hollande.

En 2016, Michèle Rivasi se présente comme candidate à la primaire écologiste organisée en vue de l’élection présidentielle de 2017. Elle perd au second tour face à Yannick Jadot qui l’emporte avec 54,25 % des voix.

La députée européenne décède brutalement d’une crise cardiaque, en cours de mandat, le 29 novembre 2023 à Bruxelles à l’âge de 70 ans. Divorcée en 1994, elle était mère de deux enfants.