Henry Sers
1912 - 1981
SERS (Henri)
Né le 12 décembre 1914 à Saint Denis (La Réunion)
Décédé le 3 avril 1981 à Paris
Député de la Réunion de 1966 à 1973
Paul Sers, dont le père était fonctionnaire aux contributions directes à la Réunion, mène ses études secondaires au lycée Leconte de Lisle, puis entreprend des études de droit à la faculté de Paris, qui le conduisent à la licence de droit.
Il effectue son service militaire à la veille de la seconde guerre mondiale, est rappelé sous les drapeaux le 28 août 1939, fait prisonnier dans les Vosges le 20 juin 1940, interné en Stalag et démobilisé le 30 mars 1943 au titre de la Relève.
A la fin de la guerre, Henri Sers rejoint le barreau de Paris (1945-1952), exerce ensuite à la cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion (1952-1976), où il sera membre puis secrétaire du Conseil de l’Ordre des avocats à la Cour d’appel, et finalement bâtonnier.
Henri Sers se place dans l’orbite de Michel Debré, intègre l’UDR, est élu comme suppléant dans la Ière circonscription de la Réunion lors des élections partielles du 5 mai 1963 - occasionnées par l’annulation par le Conseil d’État de l’élection du député sortant Gabriel Mace (Républicain indépendant) le 19 février 1963 - puis des consultations des 8 mai 1967 et 23 juin 1968 ; il remplace Michel Debré respectivement les 9 février 1966, 8 mai 1967 et 13 août 1968 lorsque celui-ci entre au gouvernement. Henri Sers rejoint alors le groupe parlementaire gaulliste sous ses dénominations successives (UNR-UDT d’abord, UD-Vème République ensuite, Union des Démocrates pour la République enfin).
Le premier mandat d’Henri Sers est peu assuré - qui le voit intégrer brièvement la Commission de la production et des échanges le 2 avril 1966. Même impression pour son deuxième mandat : il entre un mois seulement dans la Commission de la défense nationale (16 mai-13 juin 1967), pour rejoindre ensuite, de manière tout aussi éphémère, la Commission des affaires étrangères (juin 1967). Cette discrétion peut être liée à la distance géographique entre la métropole et Saint-Denis de la Réunion, où Henri Sers exerce et a été élu le 14 mars 1965 sur la « liste d’action municipale pour l’expansion de la ville ». Lors de ce deuxième mandat, Henri Sers vote contre les motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre des mesures d’ordre économique et social (les 20 mai et 9 juin 1967).
Son implication est plus nette lors de son dernier mandat : il appartient à la Commission de la défense nationale (26 septembre 1968 - 4 avril 1972), à la Commission spéciale chargée d’examiner le développement économique et social de la Nouvelle Calédonie (novembre 1968), fait partie de la Commission mixte paritaire chargée de l’actionnariat du personnel des industries aérospatiales, dont la SNECMA (décembre 1972). Ses interventions en séance se produisent généralement dans les discussions relatives aux départements d’outre-mer - qu’il s’agisse de la partie du projet de loi de finances 1969 les concernant (9 novembre 1968), des discussions lors des projets de loi de finances de 1970 à 1973 concernant La Réunion (les 15 novembre 1969 ; 26 octobre 1970 ; 26 octobre 1971 ; 13 novembre 1972), ou encore des options du VIème Plan pouvant se rapporter à cette dernière (16 et 17 juin 1970). Au cours de ce mandat, Henri Sers vote pour le projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur (10 octobre 1968), pour le projet de loi relatif à l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968), pour le projet de loi tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens (28 mai 1970), pour le projet de loi tendant à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance (4 juin 1970), pour le projet de loi relatif au service national (10 juin 1970), pour les déclarations de politique générale du gouvernement des 15 octobre 1970 et 24 mai 1972, pour le projet de loi organique modifiant l’ordonnance du 24 octobre 1958 relative aux incompatibilités parlementaires (25 novembre 1971), pour le projet de loi portant création et organisation des régions (27 avril 1972).
Cependant, lors des élections législatives de 1973, Michel Debré prend pour suppléant Auguste Legros, conseiller général et maire de Saint-Denis, ce qui signe la fin de la carrière parlementaire et politique d’Henri Sers.
Henri Sers avait divorcé de sa première épouse en juillet 1944 ; en se remariant en 1949 avec Mme Yvette Dougoud, déjà mère de deux enfants, il devenait le beau-père d’Henri Guybet, qui entama sa carrière de comédien à la fin des années 1960 au Café de la Gare.