Gabriel, Jean Seynat

1901 - 1988

Informations générales
  • Né le 26 mars 1901 à Guitres (Gironde - France)
  • Décédé le 4 mai 1988 à Preychac (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Gironde
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie de la IVe République

SEYNAT (Jean, Gabriel)
Né le 26 mars 1901 à Guîtres (Gironde)
Décédé le 4 mai 1988 à Bazas (Gironde)

Député de la Gironde de 1951 à 1955

Fils de Jean Seynat, coiffeur à Guîtres et de Anne Richet, sans profession, Jean, Gabriel Seynat fait des études de médecine qui le conduisent au doctorat (1928) et à un diplôme de médecine coloniale et de médecine sanitaire (1929). Mais adepte du principe Mens sana in corpore sano, Seynat fait aussi du sport et s’adonne à la poésie : en 1925, il est champion de France et international d’athlétisme universitaire, puis champion militaire de la XVIIIème Région en 1928 tout en ayant remporté en 1926 le concours des jeunes poètes de France pour son Anthologie. II conserve toute sa vie ce goût pour les exercices d’écriture ou de plein air. Il a publié des poèmes et des nouvelles dans diverses revues littéraires. Pilote aviateur en 1935, il crée l’aérodrome de Bordeaux-Yvrac, préside le Bordeaux Aéro-Club et le groupe bordelais du tourisme aérien qu’il a créé tout comme il préside le stade Bordeaux-Bastide-Benauge.
A partir de 1931, Gabriel Seynat se consacre principalement à l’exercice de la médecine : il s’installe avenue Thiers, sur la rive droite de Bordeaux et il y fait toute sa carrière professionnelle jusqu’à l’heure de la retraite en 1966. C’est sur cette même avenue qu’il fonde la clinique chirurgicale Thiers dans les années 1930. Il se marie en 1932 à Jeanne Dulos et devient bientôt père de deux enfants. A la même époque, il est aussi le promoteur fondateur de la première maison de convalescence d’assurances sociales à Cussac, dans le Médoc.
Durant la seconde guerre mondiale, en 1942, Gabriel Seynat créé un groupe de résistance, devient chef de l’armée secrète pour la rive droite de Bordeaux et vice-président du Mouvement de libération nationale (MLN) de Gironde. Son action dans la Résistance lui vaut la croix de guerre et la Légion d’honneur en 1947. A la Libération, il est membre de l’Union des résistants de Gironde dont il devient le vice-président en 1947. Son engagement dans la vie politique se situe directement dans la continuité de son action dans la guerre. Membre de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), il siège au Comité départemental de la Libération ; il est élu conseiller général du canton de Castelnau-du-Médoc dès septembre 1945. Il conserve ce mandat durant toute la Quatrième République. Le 21 octobre 1945, lors de l’élection de l’Assemblée constituante, il figure en deuxième position sur la liste démocratique et socialiste de la Résistance conduite par un autre membre de l’UDSR, Alice Delaunay, membre de l’Assemblée consultative provisoire. Mais avec 18 095 suffrages, cette liste n’a aucun élu. En 1946, Jean-Gabriel Seynat n’est pas candidat, mais il consolide sa position locale en adhérant au Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947 aux côtés de Jacques Chaban-Delmas, ce qui lui permet d’être élu en octobre conseiller municipal sur la liste conduite par le jeune député radical-gaulliste de la Gironde, liste d’union républicaine pour la défense des intérêts de la cité. Immédiatement, il devient un des adjoints du nouveau maire de Bordeaux. Réélu en 1953 sur la liste Chaban-Delmas (Union municipale pour l’administration et l’expansion de Bordeaux), il conserve jusqu’en 1959 son fauteuil d’adjoint.
Mais entre-temps, la carrière de Gabriel Seynat est devenue nationale avec son succès aux élections législatives de juin 1951. Tête de liste RPF dans la deuxième circonscription de la Gironde, Gabriel Seynat profite de l’apparentement mis en place, à l’initiative de Chaban-Delmas, avec la liste du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) de Jean Michard-Pelissier et la liste de l’union des indépendants et paysans et républicains nationaux conduite par Jean Sourbet. Sa liste attire 28 586 voix sur 149 830 suffrages exprimés (19,1%), lui-même obtenant le meilleur score avec 30 127 et gagne deux sièges, le sien et un autre pour Gérard Deliaune.
Le nouveau député n’appartient qu’à deux commissions, celle des pensions (1954-1955) et surtout celle des boissons durant toute la législature (1951-1955), commission dont il devient vice-président dès juillet 1951. Il conserve cette fonction l’année d’après, puis y est reconduit en 1955. Très vite, en sa qualité de président du comité départemental du vin de Bordeaux, élu d’un canton viticole du Médoc et d’une circonscription sur laquelle se situent les vignobles du Saint-Emilion, Pomerol, Blaye ou Bourg, il manifeste une grande activité sur les questions viticoles. Il intervient à quinze reprises à la tribune, le plus souvent au sujet du vin. Il défend trois amendements et dépose deux demandes d’interpellation. Il est l’auteur de six propositions de résolution, de trois propositions de loi, de six rapports et d’un rapport supplémentaire sur des textes d’initiative parlementaire. Il signe aussi un rapport d’information. Ses textes sont souvent présentés avec ses collègues gaullistes tels Gérard Deliaune, Emile Liquard, Lucien de Gracia. Ainsi, Gabriel Seynat est-il à l’origine de propositions de résolution ou de loi pour modifier le Code du vin, pour instituer un Haut-commissariat du vin, pour inciter à l’exportation du vin, pour réglementer les vins de coupage, pour créer un comité national interprofessionnel d’exportation des vins d’appellation mais aussi pour combattre l’alcoolisme. Il présente, au nom de la commission des boissons, plusieurs rapports tels ceux pour un deuxième quart de vin aux soldats, pour le traitement des vins blancs, pour modifier le statut viticole, pour le traitement de la viticulture. Son plus gros travail est le volumineux rapport sur la viticulture dans les différentes régions de la métropole et de l’Algérie, rapport remis en 1955.
Les votes de Gabriel Seynat correspondent, pour l’essentiel, à ceux des élus RPF de 1951 : ainsi approuve-t-il la loi Barangé. Il rejette la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et la Communauté européenne de défense (CED). Il s’abstient lors du vote d’investiture du gouvernement Pinay en 1952, vote l’investiture de Pierre Mendès France en 1954 et lui conserve sa confiance en février 1955.
Aux élections législatives de janvier 1956, Gabriel Seynat est victime d’une part de l’effondrement du RPF, affaibli, divisé, mis en sommeil par le général de Gaulle et d’autre part de l’irruption du poujadisme, ainsi que de l’absence d’apparentement. Tête de liste des républicains sociaux - le parti fondé et dirigé par Chaban-Delmas après le retrait du RPF de la vie politique en 1953 - dans la deuxième circonscription, il n’attire sur sa liste que 8 550 voix soit 5,1%. La chute est brutale : aucun gaulliste n’est élu alors que les poujadistes recueillent 26 100 voix et gagnent un siège (Albert Davoust).
Gabriel Seynat ne se représente pas en 1958, pas plus aux législatives qu’aux élections locales de 1958-1959. Sa carrière politique, courte finalement, s’achève avec la Quatrième République. L’ancien député se consacre à la médecine et à la littérature, loin de toute activité publique, durant les trois premières décennies de la Cinquième République qu’il avait tant voulue, avant de s’éteindre le 4 mai 1988.