Louis Sibué
1902 - 1957
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 31 octobre 1902 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).
Député de la Savoie de 1936 à 1942.
Ses études le conduisirent au certificat d'aptitude au professorat des écoles normales et il exerça les fonctions de professeur à l'école normale d'instituteurs d'Albertville.
Sa carrière politique commença par son élection au conseil municipal de Saint-Jean-de-Maurienne et au conseil général de la Savoie où il occupa la vice-présidence.
Aux élections générales du 26 avril 1936, Louis Sibué se présenta sous l'étiquette S.F.I.O, dans la circonscription de Saint-Jean-de-Maurienne.
Il fut élu au second tour par 5.440 voix sur 10.505 votants contre 4.867 à Falcoz.
Au cours de cette législature, Louis Sibué fut nommé membre de la commission de l'Alsace et de la Lorraine, de la commission des douanes et des conventions commerciales, de la commission des travaux publics et des moyens de communication.
En 1937, il participe à la discussion d'un projet de loi portant ouverture d'un crédit extraordinaire pour secours aux victimes des calamités publiques.
Le 14 juin 1938, il demande à interpeller sur l'expropriation par le gouvernement des biens situés dans la région du Mont-Cenis et le versement d'une indemnité aux expropriés.
Louis Sibué prend part à la discussion du budget des Affaires étrangères et dépose un amendement concernant les prétentions italiennes sur la Savoie et la surveillance des agissements d'un certain nombre d'étrangers en Savoie.
Il intervient dans la discussion d'interpellations relatives à la politique extérieure du gouvernement le 13 janvier 1939.
Le 10 juillet 1940, il accorde au maréchal Pétain les pouvoirs constituants demandés par celui-ci.
SIBUÉ (Louis, Camille)
Né le 31 octobre 1902 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie)
Décédé le 8 avril 1957 à Paris (15ème)
Député de Savoie de 1936 à 1942 et de 1951 à 1955
Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 1er février 1956 au 8 avril 1957
Militant socialiste précoce devenu professeur d’Ecole normale, Louis Sibué incarne, en Maurienne, la fidélité à la SFIO et à Léon Blum. Cela lui permet d’être élu député en 1936. Toutefois, comme André Pringolliet, député de la circonscription voisine d’Albertville-Moutiers, Louis Sibué vote la délégation des pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il s’en repent et, pour services rendus à la Résistance et au parti, il est réintégré à la SFIO sous la réserve d’une suspension de mandat pour une législature. Plus sévères, les électeurs ne lui accordent pas leurs suffrages quand il conduit la liste SFIO pour la seconde Assemblée nationale constituante en juin 1946. Il n’est pas candidat aux élections législatives du mois de novembre 1946.
Pour les élections législatives du 17 juin 1951, il est à la tête de la liste d’Union des gauches républicaines, apparentée d’une part à celle de l’Entente républicaine de Joseph Delachenal, qui obtient 34,5% des voix et à celle du Mouvement républicain populaire (MRP), conduite par Joseph Fontanet (11,2%). Parmi les engagements électoraux de Louis Sibué, on relève, outre des promesses d’avantages économiques et sociaux aux agriculteurs, le souci de la défense du « monde libre » et celui de réformer la Constitution de la Quatrième République, notamment en restaurant le Sénat. Louis Sibué est élu avec 14 522 voix (la liste en obtient 13,3%) distançant nettement ses deux colistiers, le radical Jean Mercier, ancien chef départemental des Mouvements unifiés de la résistance (MUR), rescapé de Mauthausen, et le représentant du Rassemblement des gauches républicaines (RGR), Pierre Michelon.
Au cours de cette seconde législature, Louis Sibué est membre de la commission des moyens de communication et du tourisme (1951-1955) et de celle de la reconstruction et des dommages de guerre (1951-1952) et de la commission de la production industrielle (1953-1955). Le 14 janvier 1953, il est désigné comme secrétaire de l’Assemblée nationale et le reste jusqu’en 1954. Il déploie une activité parlementaire intense, déposant treize textes : une proposition de loi, trois propositions de résolution et neuf rapports dont trois portent sur un texte d’initiative gouvernementale (5 novembre 1953 et deux d’entre eux, le 8 juillet 1955). Durant son mandat, il intervient à trente-cinq reprises en séance, en défendant vingt-et-un amendements, trois sous-amendements, un amendement indicatif et un article additionnel. Il fait un rappel au règlement, dépose trois demandes d’interpellation et trois motions préjudicielles. A dix reprises, il remplit les fonctions de rapporteur pour avis. Il intervient essentiellement dans les débats budgétaires relatifs à la commission des moyens de communication et du tourisme (financement de la SNCF, de la Régie autonome des Transports parisiens (RATP), des voies navigables, des autoroutes). Il est aussi un défenseur vigilant des intérêts de ses mandants tant à propos des équipements hydro-électriques (barrages de Tignes et de Serre-Ponçon), des gares internationales (Modane et Vintimille), des tunnels internationaux (il est hostile à celui du Mont-Blanc comme à celui sous la Manche) ; dans le même esprit, il soutient les prestations familiales aux agriculteurs et l’octroi de crédits de reconstruction après les crues de 1954 en Savoie. D’autre part, il dénonce, dès janvier 1954, la carence de la politique du gouvernement face aux offres de paix d’Ho Chi Minh et manifeste son opposition tenace à la Communauté européenne de défense (CED) et au réarmement allemand. Fait notable : dans l’exercice de son mandat, il ne s’écarte guère de ses engagements de campagne. Malgré ce, avec 8,6% des voix, il n’est pas réélu en 1956, en raison de la dynamique poujadiste et de la progression du démocrate-chrétien, Joseph Fontanet (MRP). Il conserve son mandat de vice-président du Conseil général de Savoie tout en devenant chargé de mission au cabinet d’Hammadoun Dicko, sous-secrétaire d’Etat à l’Industrie et au commerce, en février 1956, avant d’être lui-même appelé auprès de Guy Mollet comme sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil. Il est emporté, à 55 ans, par une crise d’urémie, le 8 avril 1957.