Jean Solinhac

1914 - 1981

Informations générales
  • Né le 24 mars 1914 à Espalion (Aveyron - France)
  • Décédé le 18 avril 1981 à Espalion (Aveyron - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Aveyron
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Aveyron
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Aveyron
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Aveyron
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

SOLINHAC (Jean, Auguste, Albert)
Né le 24 mai 1914 à Espalion (Aveyron)
Décédé le 18 avril 1981 à Sainte-Eulalie-d’Olt (Aveyron)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Aveyron)
Député de l’Aveyron de 1946 à 1955

Jean Solinhac a mené sa vie avec un double objectif : la ville d’Espalion, en Aveyron, et sa pharmacie. Né d’un père pharmacien dans cette commune située sur le Lot, entre Causses et Aubrac, il entre à la faculté de Toulouse où il obtient le diplôme de pharmacien le 14 septembre 1929. Mobilisé, puis rendu à la vie civile en 1941, il reprend ses études tout en menant une activité de résistance. Il soutient en 1942 une thèse de doctorat en médecine et s’installe comme pharmacien à Espalion. Marié, il donne naissance à trois enfants.
Il adhère au Mouvement républicain populaire (MRP) et se lance dans la politique en 1945, avec un triple succès : il est élu maire d’Espalion, conseiller général du canton et membre de la première Assemblée nationale constituante. La liste MRP qu’il conduit connaît un beau succès puisqu’elle talonne avec 31 384 voix celle conduite par Paul Ramadier (32 759 voix). Fort d’un enracinement incontestable et du succès national du MRP, il améliore le score de sa liste en juin 1946 avec 39 747 voix, soit 20 % des suffrages, faisant de ce mouvement la deuxième force du département. Enfin, en novembre 1946, la liste menée par Jean Solinhac profite de l’absence de la liste indépendante de défense agricole, menée avec grand succès par Joseph Bastide en 1945, puis Raymond Bonnefous en juin 1946 - le premier s’est retiré de la politique, le second est entre-temps devenu conseiller de la République -, pour distancer largement tous les autres partis en obtenant 46 096 voix, soit 31 % des suffrages.
Le MRP ne recueille plus que 17,9 % des voix en juin 1951, mais Jean Solinhac sauve son siège grâce à un apparentement entre sa formation, le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et les Indépendants, qui enlèvent les trois autres sièges de l’Aveyron. En 1956, le déclin s’accentue : le MRP ne recueille que 9,6 % des voix et Jean Solinhac est battu.
A l’Assemblée, le député de l’Aveyron se soucie logiquement des questions de santé, et en particulier de celles liées à la pharmacie. Il siège notamment durant les deux Assemblées constituantes dans la commission de la famille, de la population et de la santé publique, puis de 1946 à 1950, dans la commission des affaires économiques. Il siège également à la commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1949-1950) et à la commission de l’Outre-mer (1949-1951). A partir du 9 mai 1950, il appartient à la commission chargée d’enquêter sur les incidents survenus en Côte-d’Ivoire. Il est appelé à figurer sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice, le 20 mai 1947. Il fait partie de la commission chargée des questions relatives à la Communauté européenne du charbon et de l’acier (3 juin 1953). Il représente l’Assemblée nationale dans la commission chargé de donner son avis sur l’application du Code de la Santé publique, en ce qui concerne la pharmacie, dans les territoires d’Outre-mer (29 juin 1954). Enfin, il est membre de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d’une façon permanente l’emploi des crédits affectés à la défense nationale (31 janvier 1955).
Sous les deux premières Assemblées nationales constituantes, il ne dépose qu’un rapport (26 février 1946) sur le statut des laboratoires d’analyses médicales, sur la proposition de loi de Noël Barrot, député de la Haute-Loire. Il ne prend alors la parole qu’à deux reprises. Durant la première législature de la Quatrième République, il dépose deux propositions de loi, deux propositions de résolution, deux avis et trois rapports. En séance publique, il défend huit amendements. Il intervient à plusieurs occasions, en mai 1948, au sujet du remboursement des produits pharmaceutiques. Il demande notamment qu’une commission mixte, et non le ministre de la Santé, fixe le montant des remboursements afin d’éviter une trop grande pression étatique sur le secteur pharmaceutique tout en contrôlant les dépenses de la toute jeune Sécurité sociale. Il se préoccupe également des questions d’Outre-mer, particulièrement celles liées à la santé (rapport du 24 novembre 1950 sur les maladies vénériennes en Océanie et intervention le 20 décembre 1950 sur les questions relatives à la discipline, l’hygiène et la santé dans le Code du travail).
Entre 1951 et 1955, il dépose six propositions de loi et quatre rapports. Il prend la parole à treize reprises en séance, en défendant quatre amendements et un amendement indicatif. Il dépose deux demandes d’interpellation, soutient un article additionnel et remplit les fonctions de rapporteur, le 9 juillet 1954, sur le projet de loi relatif à la reconstitution du conseil général de la Guadeloupe. Il met en avant les motifs de la dissolution du conseil général et évoque la création d’un organisme permanent de coordination pour les départements d’Outre-mer.
Les questions communales l’intéressent, y compris dans leurs aspects les plus pratiques : le 7 octobre 1952, il interpelle le gouvernement au sujet des emprunts pour financer les travaux des collectivités locales. Il se soucie du devenir de son département, frappé par la sous-industrialisation et l’exode rural. Il rédige, le 16 mai 1955, une proposition de résolution pour indemniser les victimes d’un violent orage de grêle. Il propose, le 6 octobre 1955, une loi pour modifier le quorum nécessaire pour les séances des conseils municipaux.
Par ailleurs, il s’investit dans les dossiers liés aux écoles des houillères. La nationalisation des houillères a entraîné, ici comme ailleurs, celles des écoles appartenant à ces entreprises. Ces établissements ayant été confiés à l’enseignement catholique, ces écoles passent sous la responsabilité de l’éducation nationale, au grand dam du MRP qui aurait aimé sauvegarder un statut particulier pour ces établissements. Jean Solinhac insiste sur le fait que personne n’est choqué par le fait que l’école ne soit pas laïque, et que les communistes eux-mêmes y envoient volontiers leurs enfants.
Le 18 mai 1955, d’une manière plus fondamentale, Jean Solinhac attire l’attention de ses collègues sur les lacunes du deuxième Plan, qui prévoit de développer l’industrie, sans prendre en compte suffisamment les départements qui sont dépourvus d’industries.
Après l’échec de 1955, Jean Solinhac conserve, jusqu’en 1958, son mandat de conseiller général et, jusqu’en 1977, celui de maire d’Espalion, tout en assurant des responsabilités au sein de l’Association des maires de France. Il poursuit également une très brillante carrière professionnelle dans l’industrie pharmaceutique, comme Président-Directeur Général de Geigy de 1957 à 1973, puis de Ciba-Geigy, après la fusion, de 1973 à 1979. Il assume également les fonctions de vice-président du Syndicat national de l’industrie pharmaceutique.
Il meurt à une vingtaine de kilomètres de sa cité natale, à Sainte-Eulalie-d’Olt, le 18 avril 1981.