Jacques Stern
1882 - 1949
Né le 14 avril 1882 à Paris.
Député des Basses-Alpes de 1914 à 1919 et de 1928 à 1936.
Sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire du 23 décembre 1930 au 27 janvier 1931. Ministre de la Marine marchande du 26 octobre au 26 novembre 1933.
Ministre des Colonies du 24 janvier au 4 juin 1936.
Jacques Stern était une des personnalités du Tout-Paris d'avant la guerre. Aux Champs-Elysées où il possédait un hôtel particulier, dans les couloirs de la Chambre, sa silhouette sévère, les hauts cols, la cravate à pois auxquels il était demeuré fidèle, étaient fort connus. Marié à Mlle Simone de Leusse, banquier, propriétaire d'une écurie de courses, il était à la tête d'une des plus grosses fortunes de France.
Il avait voulu faire une carrière politique et avait été attaché au cabinet de Léon Bourgeois. Devenu conseiller général des Basses-Alpes, il se présenta aux élections législatives des 26 avril et 10 mai 1914, dans l'arrondissement de Castellane, en qualité de président du conseil d'administration de la compagnie des chemins de fer du Sud de la France. Il arriva en tête au premier tour devant Georges Mandel et fut élu au second tour en obtenant 2.393 voix sur 4.667 inscrits. Georges Mandel, lui, était tombé de 529 à 24 voix.
Jacques Stern s'inscrivit au groupe de la gauche radicale et devint membre de diverses commissions : des travaux publics, des chemins de fer et des voies de communication, des pensions civiles et militaires, des douanes, des marchés, de la législation fiscale, de l'examen des traités de paix.
II s'intéressait plus particulièrement aux questions financières et aux problèmes posés par les voies de communication.
Il déposa deux propositions de loi : l'une tendant à la création d'une caisse nationale de crédit mobilier (1914), l'autre tendant à organiser une loterie nationale au profit des anciens combattants (1919).
Il prit part à de très nombreuses discussions sur : l'ouverture de nouveaux débits de boisson (1914), la protection des propriétaires de valeurs mobilières dépossédés par faits de guerre (1916), la liquidation des opérations restées en suspens à la Bourse de Paris (1916), l'établissement d'une contribution sur les bénéfices de guerre (1916), le chemin de fer de Djibouti à Addis-Abeba (1917), etc..
Aux élections de 1919, il se fit inscrire sur la liste de concentration républicaine mais il n'obtint que 8.988 voix sur 31.393 inscrits.
En 1924, sur la liste des républicains de gauche, il est de nouveau battu, ne recueillant que 10.029 voix sur 29.407 inscrits.
En 1928, aux élections des 22 et 29 avril, il se présenta dans l'arrondissement de Digne et fut élu au premier tour de scrutin par 4.331 voix sur 10.404 inscrits alors que son principal concurrent, Massot, n'obtenait que 2.049 voix.
Inscrit au groupe des républicains de gauche, il fit alors partie de la commission de l'armée (1928), de la commission des affaires étrangères (1929), et de la commission de la marine militaire (1931) à laquelle il appartint après son passage au sous-secrétariat d'Etat à la marine militaire en décembre 1930 et janvier 1931 aux côtés d'Albert Sarraut.
Au nom de la commission des affaires étrangères, il présenta un avis sur les projets de loi concernant le remboursement des dettes de la France envers les Etats-Unis et des dettes de la France envers la Grande-Bretagne (1929).
A la tribune, ses interventions abordèrent les sujets les plus variés : calamités publiques, dépenses de combustibles, services psychotechniques, modification de la date de l'ouverture de l'année financière, organisation définitive des frontières, constitution éventuelle d'une banque des règlements internationaux, constructions navales, convention entre l'Etat, la Caisse autonome et la Banque de France, aide à la Compagnie générale transatlantique.
Aux élections des 1er et 8 mai 1932, il se présenta dans l'arrondissement de Digne et fut réélu député avec 4.516 voix contre 4.034 à Reymond, sur 10.485 inscrits.
Albert Sarraut l'appela alors au gouvernement. C'est ainsi que Jacques Stern fut ministre de la Marine marchande du 26 octobre au 26 novembre 1933, puis ministre des Colonies du 24 janvier au 24 juin 1936.
A la Chambre, il devint membre de la commission des finances, des programmes électoraux, des postes, télégraphes et téléphones.
Bien qu'arrivé en tête au premier tour de scrutin des élections de 1936, il fut battu au deuxième tour par Marcel Massot, avocat, qui obtint 4.528 voix- soit 227 voix de plus que lui - sur 10.511 inscrits.
Il se réfugia à New York en 1940.