Marcel Stürmel

1900 - 1972

Informations générales
  • Né le 17 juin 1900 à Mulhouse ( - District de Haute-Alsace - Empire allemand)
  • Décédé le 1er janvier 1972 à Mulhouse (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 13 janvier 1929 au 31 mai 1932
Département
Haut-Rhin
Groupe
Députés indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Haut-Rhin
Groupe
Républicains du centre
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Haut-Rhin
Groupe
Indépendants d'action populaire

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 17 juin 1900 à Mulhouse (District de Haute-Alsace, Empire allemand).

Député du Haut-Rhin de 1929 à 1942.

Cheminot, Marcel Stürmel nourrit des sentiments autonomistes si vifs que le 5 juin 1926, dans l'Alsace que trouble la politique du cartel, il participe à l'élaboration du manifeste du Heimatbund où une centaine de personnalités alsaciennes-lorraines expriment leur volonté de constituer une « minorité nationale » et d'obtenir « l'autonomie complète dans le cadre de la France ». Son nom au bas de cet « Appel à tous les Alsaciens-Lorrains fidèles à la petite patrie » qui exalte le « culte du sol natal » entraîne sa révocation du réseau des chemins de fer, dans le temps même où sont prises des sanctions contre les fonctionnaires signataires.

Ces sanctions sont diversement accueillies. Pour sa part, l'union populaire républicaine, dont Stürmel est un membre influent, en demande l'annulation en réclamant une « autonomie administrative pour la population d'Alsace-Lorraine, fraction essentielle de la nation française ».

Marcel Stürmel entre à l'Elsasser Kurier que dirige l'abbé Haegy dont l'influence sur les milieux catholiques est considérable et qui apparaît à certains comme le Deus ex machina de l'opposition alsacienne.

Le 24 janvier 1927, Stürmel signe une longue supplique dans laquelle les membres catholiques du comité central du Heimatbund exposent au Pape Pie XI leurs revendications politiques et régionales et leur programme religieux.

Au début de l'automne 1927, il est clair que l'entreprise autonomiste, vigoureuse et incisive, inquiète le gouvernement qui, annonce André Tardieu, « réprimera ces menées séparatistes ». La grande offensive judiciaire est lancée fin décembre sous la forme de perquisitions massives. Bientôt, ce sont les arrestations pour complot contre la sûreté de l'Etat.

Le procès s'ouvre le 1er mai 1928 devant la Cour d'assises du Haut-Rhin, les quinze inculpés présents, dont Stürmel, étant accusés « d'avoir, depuis 1920, concerté et arrêté une résolution d'agir dans le but de détruire ou de changer le gouvernement et d'inciter les citoyens et habitants à s'armer contre l'autorité ». Le 25 mai 1928, Stürmel est acquitté. Seuls, quatre des inculpés - dont Ricklin et Rossé qui, malgré leur internement les empêchant de faire campagne, ont été, le 29 avril, élus députés - sont condamnés à un an d'emprisonnement et à cinq ans d'interdiction de séjour.

Le 8 novembre 1928, la Chambre des députés prononce la déchéance de Ricklin et Rossé, par 220 voix contre 39. L'union populaire républicaine désigne alors Stürmel, déjà conseiller général, qui se démettra de son mandat, si l'amnistie restitue ses droits civiques à Ricklin.

A l'élection partielle du 13 janvier 1929, dans la circonscription d'Altkirch, Stürmel est élu au premier tour de scrutin par 7.150 voix contre 3.650 à Silbermann, sur 14.598 inscrits et 11.161 votants. Il sera également élu au premier tour le 1er mai 1932 par 7.579 voix contre 3.970 à Sauner et 1.221 à Klein sur 14.949 inscrits et 13.061 votants et le 26 avril 1936 par 7.864 voix contre 1.946 à Groell, sur 15.156 inscrits et 12.505 votants.

Dans ses professions de foi, il demande en 1932 « le régionalisme pour l'Alsace comme pour la France tout entière, des représentations provinciales devant exercer un contrôle efficace dans toutes les branches de l'administration et des services publics », en 1936 « l'entente avec les voisins directs, la paix pour l'Europe et la défense de l'Occident contre les dangers de demain, l'autonomie administrative et financière de l'Alsace-Lorraine ».

« Nous voulons rester ce que nous sommes, écrit-il, nous proclamons notre droit aux institutions religieuses ... et.... que le bilinguisme constitue une des richesses spirituelles de notre région frontière. »

Sous les trois législatures, Stürmel qui s'est inscrit successivement aux groupes des républicains indépendants, des républicains du centre et au groupe indépendant d'action populaire, sera membre notamment de la commission d'Alsace-Lorraine. Il déposera de multiples textes intéressant les Alsaciens-Lorrains et, entre autres, une proposition de loi tendant à faire réviser les décisions des commissions de triage et à assurer réparation du préjudice pour les victimes de ces commissions ; une proposition de résolution invitant le gouvernement à faire voter d'urgence une loi d'amnistie ; une proposition de loi tendant à régulariser la situation de certaines catégories de fonctionnaires. Il présentera de nombreux rapports dont un sur l'organisation d'une loterie privée pour l'exécution de travaux publics dans les régions libérées. Il interviendra dans les débats budgétaires sur les problèmes concernant les Alsaciens-Lorrains et les régions libérées. Mais il s'occupera tout aussi bien de la crise économique dans le Haut-Rhin, de la création d'une caisse nationale d'assurance contre les calamités agricoles, de l'assainissement du marché de la viande et du lait, de la défense passive, d'accords internationaux.

Le 8 février 1929 intervenant pour la première fois, il « proteste avec toute son énergie contre la déchéance votée par une minorité seulement contre MM. Ricklin et Rossé par suite du jugement abominable du procès de Colmar ».

Marcel Stürmel n'a pu prendre part au vote du 10 juillet 1940 sur les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.