Jean, Louis, Honoré de Suzannet
1884 - 1938
S U Z A N N E T (Jean, Knower, Louis, Honoré de)
Né le 11 octobre 1884 à Chavagnes-en-Paillers (Vendée)
Décédé le 27 janvier 1938 à Paris (16ème).
Député de la Vendée de 1936 à 1938
Descendant d’une vieille famille vendéenne, Jean de Suzannet avait un arrière-grand-père qui, après avoir d’abord émigré, avait combattu avec Charrette et qui, devenu l’un des chefs vendéens, participa activement au soulèvement de la Vendée lors des Cent-Jours et fut mortellement blessé au cours d’un combat à Rocheservière le 20 juin 1815. Un autre de ses parents avait trouvé la mort à Quiberon en 1795 après avoir combattu avec son frère sous les ordres de l’amiral de Grasse lors de la guerre d’Indépendance des Etat-Unis.
Jean de Suzannet se destina très tôt à la carrière militaire. Elève à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (1903-1905), puis sous-lieutenant à l’Ecole d’application de la cavalerie de Saumur (1905-1906), il fut affecté au 2ème régiment de Chasseurs d’Afrique et prit part aux premières opérations aux confins algéro-marocains sous le commandement du général Lyautey.
Rapatrié en France à la suite d’une fièvre typhoïde, il se présenta en 1911 à l’Ecole supérieure de guerre d’où il sortit premier en 1913 avec la mention « très bien ». Il fut affecté à Nancy à l’état-major du général Foch. Nommé capitaine en 1914 et cité à l’ordre de l’armée le 2 novembre 1914, il reçut la croix de la Légion d’Honneur le 13 décembre de la même année avec attribution d’une deuxième palme à sa Croix de guerre.
Parfaitement bilingue français anglais – sa mère était américaine – il fut affecté en décembre 1915 au Grand quartier général et chargé de la liaison avec le Haut commandement anglais. Après avoir obtenu de passer dans l’infanterie, il fut affecté au 26ème régiment d’infanterie, cité à l’ordre de la division et appelé à l’état-major du général Foch où il servit jusqu’à la fin de la guerre.
Ayant perdu en quelques mois sa première épouse et sa fille aînée, Jean de Suzannet quitta l’armée, se remaria et alla s’installer avec sa famille sur la côte pacifique du Canada, dans l’île de Vancouver où il résida jusqu’au début de l’année 1935. Un an plus tard, devenu conseiller municipal de Chavagnes-en-Paillers, il se présente dans la 2ème circonscription de la Roche-sur-Yon aux élections législatives du 26avril 1936 qui se déroulent au scrutin uninominal et il est élu au premier tour avec 13 280 voix sur 20 436 votants, contre 5 292 au député sortant, un démocrate populaire.
À la chambre, il s’inscrit au groupe de la Fédération républicaine et il est membre de la Commission de l’armée. Le 10 octobre 1937, il est élu conseiller général du canton de Saint-Fulgent.
Au cours de son bref mandat, Jean de Suzannet dépose et soutient trois rapports relatifs aux fabrications d’armement, au recrutement et à l’avancement dans l’armée. Il intervient à diverses reprises, notamment au cours de la discussion du projet de loi tendant à la création d’un Office national du blé, de la discussion du budget pour l’année 1937 et de la discussion d’un projet de loi portant amnistie.
Il décède le 27 janvier 1938 des suites de blessures causées par un accident d’automobile, sa voiture ayant dérapé sur du verglas au début du mois.
Jean de Suzannet était officier de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de guerre avec plusieurs palmes.