Pierre Taittinger
1887 - 1965
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 4 octobre 1887 à Paris.
Député de la Charente-Inférieure de 1919 à 1924.
Député de la Seine de 1924 à 1942.
Issu d'une vieille famille lorraine qui au lendemain de la guerre de 1870-1871 a tout sacrifié pour demeurer française, Pierre Taittinger fut mobilisé en 1914 dans la cavalerie. Parti sous-officier, deux fois blessé, sa brillante conduite lui valut, outre les galons de capitaine, la Légion d'honneur, la croix de guerre et trois citations.
Industriel et président du syndicat agricole de l'arrondissement de Saintes, il se présenta pour la première fois aux élections générales du 16 novembre 1919 qui eurent lieu au scrutin de liste et sous le régime de la représentation proportionnelle. Inscrit sur la liste d'union républicaine nationale qui eut cinq élus, il recueillit 37.727 voix sur 92.220 votants, se classant premier de toutes les listes.
Aux élections générales des 11 et 25 mai 1924, il se présenta dans la 2° circonscription de la Seine où neuf listes s'affrontaient. Il se classa troisième de la liste d'union républicaine sociale et nationale, avec 56.687 voix sur 171.927 votants.
Aux élections générales du 22 avril 1928, candidat dans le 1er arrondissement de Paris, il fut réélu, au premier tour de scrutin, par 5.583 voix contre 2.608 à M. Colmant et 1.158 à M. Clérambaux, sur 10.337 votants.
Aux élections générales du 1er mai 1932, il fut réélu, au premier tour de scrutin, par 5.050 voix contre 1.878 à M. Voirin et 1.061 voix à M. Langeron, ses principaux concurrents, sur 9.147 votants, ainsi que les 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour, par 5.224 voix contre 3.919 à Voirin, son principal concurrent, sur 9.389 votants.
Inscrit au groupe de l'action républicaine, puis membre important de la Fédération républicaine, il appartint au fil de ses mandats à un très grand nombre de commissions, dont celles de la marine marchande, de l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat, dont il deviendra président, de l'enseignement et des beaux-arts, etc..
Il déposa de nombreuses propositions de loi touchant à de multiples objets, allant du rétablissement des billets de chemin de fer pour les bains de mer à la révision de la Constitution, à la réforme judiciaire, aux droits des pupilles de la Nation, aux régimes des pensions, etc..
À la tribune il s'exprimait avec aisance dans une langue parfaite et devint bientôt l'un des orateurs les plus écoutés de la Chambre. Parlant de son entrée au Parlement, Maurice Barrès constatait que le député de la Charente-Inférieure s'était fait « une belle place par l'éclat et l'harmonie de sa parole, par la générosité et la logique de ses convictions ».
Ses interventions visaient surtout à être des démonstrations. Négligeant les effets oratoires, il se cantonnait dans un point déterminé, précis, sur lequel il entendait obtenir satisfaction. Cette tactique, qui consistait à sérier les difficultés, à les vaincre rapidement une à une, était une nouveauté à la Chambre.
Parlementaire infatigable et particulièrement actif, ses interventions à la tribune furent en tel nombre qu'il est impossible même de les résumer fidèlement.
C'est dans les interpellations qu'il donna la mesure de son talent, fait de force et de séduction : mesures à prendre au lendemain de la grève des chemins de fer ; Algérie (1920) ; politique d'emprunts du gouvernement au lendemain des accords de Londres ; dévalorisation du franc et aggravation du prix de la vie ; menées communistes ; Indochine ; mise en valeur des colonies ; priorité à donner aux travailleurs français à propos du chômage, etc..
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il accorde au maréchal Pétain les pouvoirs constituants que celui-ci demandait aux Chambres.
Maire de Saint-Georges-des-Coteaux (Charente-Inférieure), il est élu, en 1936, conseiller municipal de Paris où il représente le quartier de la place Vendôme dans le 1er arrondissement.
Rédacteur en chef du quotidien La Liberté, puis directeur de l'Ami du Peuple de 1934 à 1936, il dirigea les quotidiens Le Matin Charentais et Le National de 1924 à 1940.
Ce journal était l'organe des Jeunesses patriotes (1924-1936), mouvement dont il fut le président fondateur et qui compta dans les organisations de l'époque destinées à contrer les communistes, auxquels il s'opposa souvent, quelquefois même de façon dramatique, comme lors du célèbre « guet-apens » de la rue Damrémont à Paris en avril 1925.
Il fut en outre le fondateur du Parti national populaire, membre de l'Office national des recherches scientifiques et industrielles, vice-président de la Conférence impériale et de l'Exposition coloniale, président du Syndicat agricole du département de la Charente-Maritime (1919-1936), du syndicat de Label des viticulteurs vendéens, président fondateur de l'aérium Louise de Bettignies, à Saint-Martin-de-Ré, œuvre reconnue d'utilité publique, à laquelle il ne cessa de porter, moralement et matériellement, l'intérêt le plus constant. Il fut également président fondateur de l'Association nationale des familles de soldats morts pour la France et président des Indépendants de Paris.
D'une activité débordante, Pierre Taittinger était à la tête de nombreuses affaires industrielles et commerciales, président-directeur général, vice-président ou administrateur de nombreuses entreprises, parmi lesquelles la société du Louvre, de l'hôtel Lutétia, l'imprimerie Chaix, et les champagnes Taittinger.
Parmi ses principaux écrits, il faut mentionner :
- Le Péril rouge,
- Notre dernière chance.
Pierre Taittinger était commandeur de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918 avec trois citations, commandeur de l'Ordre équestre de Saint-Grégoire-le-Grand, grand cordon de l'ordre Ouissam Alaouite, officier de l'ordre de l'Etoile noire du Bénin.
TAITTINGER (Pierre, Charles)
Né le 4 octobre 1887 à Paris
Décédé le 22 janvier 1965 à Paris
Député de la Charente-Inférieure de 1919 à 1924
Député de la Seine de 1924 à 1942
Pierre Taittinger dont un des fils meurt au champ d'honneur, le 5 juin 1940, fait paraître en 1941 un volume intitulé Les leçons d'une défaite.
Il est nommé, en mai 1943, par le gouvernement de Vichy, président du conseil municipal de Paris. Inquiété au lendemain de la Libération, il est arrêté le 20 août 1944, pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Dans un livre intitulé Et Paris ne fut pas détruit, publié en 1948, il décrit son rôle lors des événements qui précèdent la libération de Paris et en particulier son entrevue de le 17 août 1944 avec le général Von Choltitz. Cet ouvrage fera l'objet de nombreux commentaires et controverses et Pierre Taittinger sera traduit en 1949 devant le tribunal de Paris par l'union nationale des Forces françaises de l'intérieur (FFI), qui estime que son livre constitue une diffamation envers ses membres.
Si Pierre Taittinger renonce alors à la carrière politique pour se consacrer à de nombreuses activités industrielles, il contribue néanmoins à fonder les Indépendants de Paris dont il est le président. Il voit sa relève assurée puisque deux de ses fils lui succèdent sur la scène politique, l'un à Reims et l'autre à Paris.
Pierre Taittinger décède le 22 janvier 1965, à Paris alors âgé de 77 ans.