Emile, Georges Taudière
1890 - 1967
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 14 juillet 1890 à l'Absie (Deux-Sèvres). Député des Deux-Sèvres de 1928 à 1942.
Fils d'un professeur à la Faculté de droit de Paris, Emile Taudière, après sa licence en droit, prépara l'inspection des finances, lorsque la mort de son père, alors député, puis la guerre l'arrêtèrent dans cette voie. Mobilisé au 3° dragons, il passa dans l'infanterie sur sa demande et termina la campagne avec la Légion d'honneur et la Croix de guerre. A la démobilisation, il s'associa avec Emile Marot, constructeur de trieurs à Niort et l'estime de ses confrères lui valut de devenir président de la chambre syndicale des constructeurs français de machines agricoles, membre du jury dans plusieurs expositions internationales à l'étranger.
Elu conseiller général des Deux-Sèvres dès 1919, il ne pouvait manquer de suivre l'exemple de son grand-père, de son père et même de son collègue Emile Marot, député de 1919 à 1924.
Il se porte donc candidat aux élections générales de 1928 dans la circonscription de Bressuire. Dès le premier tour, le 22 avril, il est brillamment élu par 14.259 voix contre 5.895 à Chacun, sur 21.948 votants.
Inscrit au groupe des indépendants, membre des commissions d'assurance et de prévoyance sociales, des douanes et des conventions commerciales, Emile Taudière se voit tout de suite confier de nombreux rapports sur les droits de douane des voitures automobiles, des papiers et pâtes de celluloses, de l'importation des conserves d'ananas, etc... Déjà se dessine sa principale activité, sa spécialité : la défense attentive de la production de la France et de ses territoires contre les attaques de concurrents commerciaux plus dynamiques... ou moins honnêtes.
Il n'oublie pas pour autant les agriculteurs du Bressuirais qui lui ont fait confiance.
En 1932, il est réélu, sous l'étiquette « indépendant », au premier tour, le 1er mai, par 13.037 voix contre 8.432 à Poirault, radical-socialiste, sur 21.876 suffrages.
Grâce à son activité inlassable, nombre de ses rapports subissent le feu de la discussion devant l'assemblée législative et sa compétence lui vaut de les défendre au nom de la commission. Président fondateur du comité interprofessionnel bananier, président de l'association de l'industrie de l'agriculture françaises, vice-président de la confédération générale du patronat français, Emile Taudière est également très mêlé au mouvement des anciens combattants dont il préside la délégation française à la fédération interalliée des anciens combattants.
Le 26 avril 1936, il est réélu au premier tour, sous l'étiquette conservateur par 13.200 voix contre 5.436 au radical-socialiste Poirault.
Inscrit au groupe des républicains indépendants et d'action sociale, il retrouve la commission des douanes et des conventions commerciales, qui lui doit déjà tant, et siège également à la commission de la marine marchande.
Toujours aussi farouchement protectionniste, il dépose d'entrée de jeu une proposition de loi tendant à assurer la sauvegarde de la production nationale contre la concurrence étrangère.
Auteur de nombreux rapports sur la profession de transitaire, sur le régime douanier dans diverses colonies, il intervient dans la discussion de textes relatifs à la semaine de 40 heures, à la réforme fiscale, à la procédure de conciliation et d'arbitrage dans les conflits du travail, texte à propos duquel il propose un contre-projet.
Bien que ses opinions soient à droite, la Chambre, alors dominée par le Front populaire, lui confie, tant est grande sa compétence, le soin de rédiger près de quatre-vingt-dix rapports, consacrés pour la plupart aux droits de douane, à la modification du tarif douanier, à la lutte contre le dumping, etc..
Cependant la situation internationale se dégrade d'année en année : le péril hitlérien monte. Il ne s'agit plus tant de défendre la production nationale contre certaines méthodes commerciales étrangères, mais de préparer la Nation à protéger son sol et sa liberté menacés. Aussi intervient-il à propos de la défense nationale (caisse autonome des investissements, besoins spéciaux à la défense).
Le 10 juillet 1940 au congrès de Vichy, Emile Taudière accorde au maréchal Pétain les pouvoirs constituants qu'il demandait.
TAUDIÈRE (Emile, Georges)
Né le 14 juillet 1890 à l’Absie (Deux-Sèvres)
Décédé le 9 décembre 1967 à Verrières (Vienne)
Député des Deux-Sèvres de 1928 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VIII, 3056, 3057)
Le 10 juillet 1940, Emile Taudière vote en faveur des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En janvier 1941, Emile Taudière est nommé membre du Conseil national de Vichy pour le département des Deux-Sèvres. Il abandonne ensuite sa carrière politique et se consacre au Syndicat général des tracteurs et des machines agricoles dont il est le président. Il est également le président d’honneur de la société Emile Marot.
Emile Taudière décède le 9 décembre 1967 à Verrières, âgé de 77 ans.