Charles, Louis, Zephirin Thellier de Poncheville

1842 - 1915

Informations générales
  • Né le 13 octobre 1842 à Valenciennes (Nord - France)
  • Décédé le 26 octobre 1915 à Lille (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Nord
Groupe
Union des Droites
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Nord
Groupe
Union des Droites

Biographies

Député de 1885 à 1889, né à Valenciennes (Nord) le 13 octobre 1842, fils d'un avocat distingué de Valenciennes, il fut reçu docteur en droit à Paris en 1854, débuta brillamment au barreau de sa ville natale, fit partie (1875) du conseil de l'ordre, et devint bâtonnier (1879).

Il prit part à la guerre de 1870, comme sous-lieutenant au 4e régiment de marche des mobiles du Nord, et fut nommé à la paix conseiller municipal de Valenciennes.

Membre de la Société d'agriculture, il fut porté, aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice du Nord, et fut élu, le 19e sur 20, par 161,117 voix (292,696 votants, 348,224 inscrits). Il prit place à droite, parla sur l'agriculture, sur les sucres, les octrois, les livrets d'ouvriers, les délégués mineurs, les caisses de retraite, les accidents du travail, le projet de décentralisation, réclama (février 1886), dans la discussion de la loi sur la liberté des funérailles, le respect des volontés écrites du défunt, se prononça en faveur des surtaxes sur les céréales et les bestiaux, combattit la politique scolaire et coloniale de la majorité, et vota, dans la dernière session,

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

On a de lui, outre des travaux sur des matières juridiques: La fin du XVIIIe siècle et la Révolution.


Né le 13 octobre 1842 à Valenciennes (Nord), mort le 26 octobre 1915 à Lille (Nord).

Député du Nord de 1885 à 1893. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 390.)

Charles Thellier de Poncheville se représenta en 1889 dans la 3e circonscription de Valenciennes où il fut élu par 8.691 voix sur 16.216 votants contre 7.272 à Cauwez.

Conservateur et révisionniste, il aspirait à « abattre l'étroite et orgueilleuse dictature de l'opportunisme ».

Il fait, au cours de cette 5e législature, preuve d'une remarquable activité : 15 propositions de loi, plus d'une vingtaine de rapports et d'une trentaine d'interventions a la tribune.

Sa générosité naturelle le fait s'intéresser au sort des humbles ; une de ses propositions de loi tendait à faciliter le mariage des indigents : prise en considération, la seconde délibération décidée n'a jamais eu lieu ; une autre déposée en décembre 1889 et relative à la protection des salaires et des petits traitements des ouvriers et des employés, aboutira cinq ans plus tard - Thellier de Poncheville n'est plus député - à la loi du 12 janvier 1895. Il s'intéresse aussi aux sociétés par actions (et sa proposition jointe à un projet de loi devient la loi du 1er août 1893), aux créanciers et porteurs de titres de Panama.

Si la plupart de ses rapports s'applique à des mesures d'intérêt local, ses interventions à la tribune concernent la création de grandes commissions parlementaires, le régime des sucres, le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans l'industrie, le syndicalisme ouvrier et patronal, les grèves des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, les responsabilités dans les accidents du travail, la compétence des conseils de prud'hommes.

Malgré cette activité et cette sollicitude pour ses électeurs, ceux-ci le boudent au renouvellement de 1893 : avec 5.724 voix sur 16.815 votants, il doit s'incliner devant le républicain Hector Sirot-Mallez, élu avec 8.899 voix. Désormais, il ne retrouvera plus la faveur de ses concitoyens : en 1898 il est, avec 7.307 voix, battu dans la 2e circonscription de Valenciennes par le républicain Lepez, 8.831 voix sur 16.572 votants ; s'il augmente le nombre de ses voix en 1902, en choisissant l'étiquette de républicain-libéral, il ne parvient pas avec 8.871 voix sur 18.982 votants à battre le même Lepez, élu grâce au désistement de Durre ; en avril 1905, une élection partielle dans la 1re circonscription de Valenciennes ne lui sera pas plus favorable : talonnant à 22 voix le Docteur Castiau avec 4.412 suffrages sur 12.951 votants, la défection d'une partie du corps électoral, un peu plus de 50 % d'abstentions, ne lui laisse plus que 421 voix au scrutin de ballottage ; en 1906, la coalition républicaine, grâce au désistement de Lepez cette fois-ci au profit de Durre, élu, l'empêche de triompher, bien qu'en tête au premier tour avec 7.357 voix sur 19.744 votants ; il gagne 833 voix au second tour, mais doit s'incliner. En 1910, c'est le radical Davaine qui l'emporte : Thellier de Poncheville s'essouffle au premier tour avec 4.524 voix sur 20.934 votants et s'efface au second. Il ne se représentera pas en 1914.

Avocat de talent élevé au bâtonnat de l'ordre à Valenciennes, catholique fervent qui encourage en 1895 le mouvement démocrate chrétien, dont son fils l'abbé Thellier de Poncheville est l'un des pionniers, cet homme de bien se dévoue inlassablement pour ses concitoyens. Toujours conseiller municipal de Valenciennes à la déclaration de guerre en 1914, il reste à son poste lorsque la ville tombe aux mains des Allemands et est désigné pour faire fonction de maire. Tourmenté par l'occupant, il tombe malade et doit être transporté à Lille où il meurt le 26 octobre 1915, à l'âge de 73 ans.