Ferdinand Théron
1834 - 1911
Député depuis 1885, né à Moux (Aude) le 5 mai 1834, propriétaire-agriculteur, il manifesta de bonne heure des opinions républicaines, fut membre en 1870 du comité antiplébiscitaire de l'Aude, fut élu, la même année, conseiller municipal de Carcassonne, et, en 1880, conseiller général du canton de Capendu.
Porté aux élections législatives du 4 octobre 1885 sur la liste radicale de l'Aude, il fut élu, au second tour de scrutin (18 octobre), le 3e sur 5, par 44,004 voix (74,159 votants, 97,053 inscrits). Il donna alors sa démission de conseiller général, prit place à la gauche radicale, vota l'expulsion des princes, combattit les ministères opportunistes, appuya le cabinet Floquet, et se prononça, dans la dernière session,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, qu'il appela « le scrutin de la peur »,
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger;
absent par congé lors du scrutin sur les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes.
Né le 5 mai 1834 à Moux (Aude), mort le 1er août 1911 à Moux.
Député de l'Aude de 1885 à 1893 et de 1898 à 1910. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V p. 392.)
Bien qu'il ait voté en février 1889 contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, qu'il appelait « le scrutin de la peur », Ferdinand Théron se représenta aux élections de septembre 1889 dans la 2e circonscription de Carcassonne. Il fut réélu dès le premier tour avec 6.659 voix sur 12.648 votants contre 5.884 à Wickersheimer. Au renouvellement de 1893, la 2e circonscription de Carcassonne ayant été supprimée, il ne put l'emporter sur Marty, le député sortant de la 1re circonscription, élu avec 8.842 voix sur 17.990 votants, ayant lui-même obtenu 8.175 voix. Par contre, en 1898, il prit brillamment sa revanche en triomphant avec 11.197 voix sur 22.185 votants, du même Marty, 6.932 voix, et de Belfortès, 3.838. En avril 1902, la 2e circonscription de Carcassonne ayant été rétablie, Ferdinand Théron retrouve ses anciens électeurs qui lui rendent son siège par 7.434 voix sur 13.364 votants contre 5.701 à d'Ouvrier. En 1906, il est réélu avec 8.415 voix sur 14.044 votants contre 5.457 à Turrel.
Entre-temps, le congrès républicain radical l'avait désigné comme candidat aux élections sénatoriales du 4 janvier 1903 : il obtint 339 voix sur 742 votants, derrière Gauthier et Mir, et ne fut pas élu.
Radical-socialiste de stricte obédience, il soutint toujours la politique de son parti et la défendit principalement au sein des commissions, notamment de celle relative à la crise viticole en 1901 et de celle de l'agriculture. Si Ferdinand Théron n'aborda jamais la tribune, il eut cependant à jouer un rôle de quelque importance : en août 1892 éclatent les grèves de Carmaux qui vont durer deux mois et demi et se termineront par un arbitrage d'Emile Loubet le 26 octobre. Théron sera parmi les députés cherchant à faire entendre la voix de la conciliation aux ouvriers grévistes qui apprécièrent son action.
Il sut aussi donner le meilleur de lui-même lors de la crise viticole qui sévit dans le midi languedocien, lui qui, montrant lui-même l'exemple en implantant des ceps américains, avait tant fait autrefois pour la reconstitution du vignoble dévasté par le phylloxera.
Lors du renouvellement de 1910, Ferdinand Théron a 76 ans. Il laisse à plus jeune que lui le soin de porter la bannière radicale.
Il s'éteint un an plus tard, le 1er août 1911, dans son pays natal, à l'âge de 77 ans.
Conseiller municipal de Carcassonne pendant dix ans, il avait été administrateur des hospices de la ville de 1882 à 1885.