Albert, Alexis Thibault
1870 - 1954
Né le 17 juillet 1870 à Conlie (Sarthe).
Député de la Sarthe de 1928 à 1935.
Sénateur de la Sarthe de 1935 à 1944.
Albert Thibault, éleveur, est élu député de la 2e circonscription du Mans, le 29 avril 1928, au second tour par 6.526 voix contre 6.136 à Moulières et 5.489 à Chapron sur 18.374 votants, réélu le 1er mai 1932 au premier tour par 10.745 voix contre 6.119 à Chapron sur 18.159 votants.
Dans sa profession de foi de 1928, il se présente comme républicain indépendant, ami de l'ouvrier et de l'employé laborieux, opposé à l'impôt sur le capital, partisan du privilège des bouilleurs de cru.
En raison de sa profession, il intervient sur toutes les questions concernant la politique agricole, l'office des céréales, l'administration des haras, le commerce des chevaux et du bétail.
Il se prononce pour l'abrogation de la loi de 8 heures « néfaste pour la France », pour la réduction des pensions exagérées des veuves de guerre remariées, pour la réduction du nombre des parlementaires et pour la réduction de leur indemnité selon leurs absences à la Chambre.
Il est membre de la commission de l'armée et de la commission de l'agriculture.
Le 3 février 1933, il développe avec vigueur une interpellation adressée au nouveau président du Conseil, Edouard Daladier, auquel il demande que les traitements des fonctionnaires soient diminués. On y trouve cette phrase curieuse « M. le ministre de l'Intérieur sera-t-il obligé de mettre chaque jour la police aux quatre coins du pont de la Concorde ? »
Elu sénateur de la Sarthe le 20 octobre 1935 au deuxième tour par 403 voix sur 876 votants, il est admis le 15 janvier 1936 et il appartient à la commission des travaux publics.
Dans le débat très important du 22 juillet 1936 sur le projet de loi tendant à l'institution d'un office interprofessionnel du blé, il évoque ses origines paysannes et il s'écrie : « C'est la menace du poing en l'air qui veut imposer sa volonté ».
Inutile d'ajouter qu'après une telle phrase liminaire, la suite de son propos est tout entière contre le projet. Son langage est toujours imagé et il ponctue ainsi un de ses arguments : « Je sais à l'avance que vous ferez une gaffe. Je vous attends dans le carrefour ».
Il est même presque menaçant : « Les cultivateurs en seront les dupes ; pourvu qu'ils ne descendent pas dans la rue avec des fourches » (!)
Il n'a pas pris part au vote sur la loi constitutionnelle de juillet 1940.