Jean-Marie Thomas
1895 - 1967
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 22 janvier 1895 à Saint Genès du Retz (Puy de dôme).
Député de Saône-et-Loire de 1928 à 1942.
Fils de cultivateur, Jean-Marie Thomas appartient à cette génération d'hommes jetés dans la grande guerre à peine au sortir de l'enfance : sa conduite au champ d'honneur lui vaut la croix de guerre et la médaille militaire après avoir été blessé au poumon.
Rendu à la vie civile, Thomas, qui appartient à l'enseignement technique, est professeur à l'école Diderot à Paris. Il milite dans les rangs du parti socialiste, fait campagne contre le bloc national en 1924 sans être candidat et entre dans la vie politique active en 1925. Il est en effet élu au conseil municipal de Chalon-sur-Saône en 1925 et va devenir rapidement premier adjoint faisant fonctions de maire. Il entre la même année au Conseil général de Saône-et-Loire où il représente le canton de Chalon-Sud. Il conservera ces deux mandats jusqu'en 1940.
Au rétablissement du scrutin uninominal en 1928, le parti socialiste le charge d'enlever le siège de la 2e circonscription de Chalon. Il y réussit au second tour avec 8.315 voix sur 14.433 votants contre, 5.249 à Piot, après avoir été en tête au premier tour avec 5.248 voix sur 14.864 votants, contre 4.120 à Piot,4.034 à Borgeot et 1.283 à Munier. Au renouvellement de 1932, il passe dès le premier tour avec 7.541 voix sur 14.232 votants contre 5.313 à Combas ; en 1936, il l'emporte de nouveau dès le premier tour par 7.845 suffrages contre 2.980 à Piot, son adversaire de 1928, et 1.383 à Lacoeuilhe.
Thomas, qui siège dans les rangs du groupe socialiste, est un député très actif.
Membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats en 1928 et en 1932, il appartient aussi à celles des travaux publics et des moyens de communications, à celle de l'hygiène, à celle de l'agriculture et sous la dernière législature de la IIIe République à la commission des finances.
Il visera au fil de ses trois mandats à l'amélioration du sort des victimes de la guerre, des instituteurs et des agriculteurs. C'est dans cet esprit qu'il tentera par ses propositions de loi d'étendre à de nouvelles catégories le bénéfice du droit à pensions civiles et militaires, qu'il veillera à améliorer le développement de la carrière des instituteurs, à faire bénéficier plus largement des assurances sociales diverses catégories d'agriculteurs ; cet intérêt pour les paysans le conduira à s'employer à l'assainissement du marché du vin.
Ses rapports sont dans le même esprit qu'ils concernent certains enseignants, les mises à la retraite par ancienneté ou les retraites des ouvriers des établissements industriels de l'Etat, etc..
A partir de 1937, Thomas sera le rapporteur attitré du budget des pensions (1937 et 1938) ; puis des Anciens combattants et des pensions (1939 et 1940), défendant pied à pied les intérêts de ceux-ci.
Il aborde la tribune surtout en tant que rapporteur, mais prend aussi une part active à la grande interpellation sur la politique agricole du gouvernement Herriot en octobre-novembre 1932.
Le 10 juillet 1940 Thomas ne prend pas part au vote sur les pouvoirs constituants à accorder au maréchal Pétain. Il est indiqué « comme s'étant excusé de ne pouvoir assister à la séance ». C'est qu'en effet il fait partie des vingt-six parlementaires qui vécurent l'odyssée du paquebot Massilia parti du Verdon et arrivé à Casablanca le 24 juin et dont les passagers connurent des sorts divers en Afrique du Nord.