René, Pierre, William Thorp

1898 - 1967

Informations générales
  • Né le 18 novembre 1898 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 4 février 1967 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Gironde
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 18 novembre 1898 à Paris.

Député de la Gironde de 1936 à 1942.

René Pierre William Thorp était le petit neveu d'Antonin Dubost, président du Sénat et le fils d'un avocat célèbre qui devint bâtonnier de l'Ordre de Paris en 1934.

Après de très brillantes études de droit et une guerre courageuse qui lui valut d'être décoré de la croix de guerre 1914-1918, René William Thorp s'inscrivit au barreau en 1921 et fut pour l'année 1924-1925 premier secrétaire de la Conférence du stage où se trouvait également Gaston Monnerville.

Jeune civiliste très apprécié, collaborateur de Paul Boncour, il fut attaché de cabinet de Ferdinand Bouisson, président de la Chambre. Sa réussite professionnelle était de celles qui chez des êtres moins généreux dispensent de tout engagement politique. C'est par une élection au conseil municipal de Bordeaux en 1935 qu'il aborda une nouvelle carrière qui devait faire de lui un modèle pour « les républicains de tradition ».

Aux élections législatives de 1936, cédant aux instances de son ami et confrère Cluzan qui souhaitait ne pas demander le renouvellement de son mandat, René William Thorp se porta candidat radical et radical-socialiste dans la circonscription de La Réole où il possédait une résidence. Il était par ailleurs propriétaire viticulteur à Saint-Seurin-de-Cadourne en Gironde.

Son programme électoral le montre sensible aux préoccupations concrètes d'une population rurale inquiète de l'évolution des prix agricoles. Il témoigne également de son angoisse face « aux tentatives de factieux qui poursuivent la suppression de nos libertés publiques et l'avènement d'un régime fasciste ». Il est élu, au second tour, par 6.214 voix sur 12.485 votants contre 6.054 à Chaigne et siège à la Chambre à la commission de législation civile et criminelle.

Il dépose une proposition de loi organisant la participation de l'Etat aux régimes des allocations familiales en agriculture. Il est surtout le rapporteur pour avis de la commission de législation civile et criminelle pour le projet de loi relatif aux droits d'auteur et au contrat d'édition. Ses nombreuses et brillantes interventions le montrent favorable à une limitation à vingt-cinq ou à dix ans, selon les cas, de la durée des contrats d'édition, et il est l'ardent défenseur de la rémunération proportionnelle des auteurs, excluant toute création d'une juridiction spéciale des droits d'auteur, estimant qu'il fallait faire pleine confiance, en ce domaine, aux magistrats de l'ordre civil.

Secrétaire adjoint du groupe radical il participa à plusieurs missions d'enquête en Algérie.

Le 10 juillet 1940 au Congrès de Vichy il accorda les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.


THORP (Pierre, René-William)
Né le 18 novembre 1898 à Paris
Décédé le 4 février 1967 à Paris

Député de la Gironde de 1936 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889- 1940, tome VIII, p. 3091)

En raison de son vote du 10 juillet 1940, René-William Throp est déclaré inéligible à la Libération. Aussi reprend-il sa profession d’avocat s’occupant plus particulièrement des litiges à caractère commercial et financier. Il est élu, en 1955, bâtonnier de l’ordre des avocats parisiens et le restera jusqu’en 1957.
Par ailleurs, rigoureusement opposé aux juridictions d’exception, il fréquente dans les années cinquante, l’Union des intellectuels indépendants, qui fait campagne pour l’amnistie, tandis que les évènements d’Algérie le jettent à nouveau dans la mêlée politique. Pendant cette période, il est l’un des dirigeants Des Temps nouveaux et de la Convention des institutions républicaines.
René-William Thorp se présente à la députation en 1958 dans la dixième circonscription de la Gironde et en 1962 dans la huitième circonscription, mais, à ces deux occasions, il n’est pas élu.
Président de l’Association pour la sauvegarde des institutions judiciaires et la défense des libertés individuelles, il organise, en 1960 et 1961, trois colloques à Royaumont, Aix-en-Provence et Grenoble où ont été étudiés les caractères du problème algérien. Ces colloques concluant à la primauté du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, René-William Thorp s’est félicité du principe de l’autodétermination. A la suite de ces diverses prises de positions, le 14 novembre 1961, son appartement est la cible d’un attentat.
Il défend, en octobre 1959, François Mitterrand dans le bureau du juge d’instruction chargé d’enquêter sur « l’attentat de l’Observatoire », mais n’empêche pas celui-ci de se voir signifier par le juge son inculpation pour outrage à magistrat. En 1965, il est porté à la tête du Comité de soutien de la candidature de François Mitterrand à la présidence de la République.
Terrassé par une congestion cérébrale en pleine audience, il décède, le 4 février 1967 à l’Hôtel-Dieu, à l’âge de 68 ans.
René-William Thorp est l’auteur de Vues sur la justice et du Procès du Caire, respectivement publiés en 1963 et 1964.