Jean Toujas

1913 - 1997

Informations générales
  • Né le 5 octobre 1913 à Bagnères-de-bigorre (Hautes-Pyrénées - France)
  • Décédé le 18 janvier 1997 à Astugue (Hautes-Pyrénées - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

TOUJAS (Jean, Pierre, François)
Né le 5 octobre 1913 à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées)
Décédé le 18 janvier 1997 à Astugue (Hautes-Pyrénées)

Membre de la première et de la seconde assemblée nationale constituante (Hautes-Pyrénées)
Député des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1951
Conseiller de l'Union Française de 1954 à 1958

En 1940, Jean Toujas était instituteur à Orignac (Hautes-Pyrénées) et membre du parti communiste. Jusqu’en novembre 1942, il réorganise le PCF dans la région de Bagnères-de-Bigorre, puis y constitue des groupes de Francs tireurs et partisans (FTP). En octobre 1943, alors qu’il vient d’être nommé professeur de collège à Pierrefitte, il entre dans la clandestinité, quitte le département, et devient commissaire aux effectifs des FTP pour la région de Toulouse.
A la Libération, Jean Toujas retourne dans les Hautes-Pyrénées. Il y conduit la liste communiste lors des élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée Nationale Constituante. Elle arrive en troisième position derrière le Mouvement républicain populaire (MRP) et les radicaux (mais devant la SFIO). Il est ainsi élu député.
Durant son premier mandat, il est nommé juré à la Haute Cour de Justice et siège à la commission de la justice et de la législation générale. Au nom de cette dernière, le 14 février 1946, il dépose un rapport sur le projet de loi relatif à l’amnistie destinée à ramener le calme en Algérie après les évènements de Sétif. Le 28 mars 1946, dans une proposition de résolution, il demande la révision des condamnations prononcées en 1939 1940 contre des militants ouvriers et syndicaux. Il intervient en séance publique à deux reprises, en remplissant les fonctions de rapporteur du projet de loi précité.
Le 2 juin 1946, pour les élections à la deuxième Assemblée Constituante, il dirige à nouveau la liste présentée par le parti communiste dans les Hautes-Pyrénées. Elle progresse et arrive en seconde position derrière le MRP. Membre suppléant de la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, Jean Toujas retrouve la commission de justice et de législation générale. A ce titre, il présente deux rapports et un rapport supplémentaire sur des textes d’initiative parlementaire visant à défendre les droits des locataires. Il intervient à cinq reprises en séance publique, en défendant un amendement. Il est rapporteur, à deux occasions, d’une proposition de loi relative aux majorations de loyers et aux droits de prorogation (4 et 10 septembre 1946).
Réélu aux élections législatives du 10 novembre 1946, membre titulaire de la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, il participe aux travaux de la commission des affaires économiques (1946-1947) et de celle de la justice et de la législation (1946-1951). Il est titulaire de la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, le 27 décembre 1946. Il dépose six propositions de loi et un rapport sur un texte d’initiative parlementaire proposant l’amnistie de délits politiques commis en Algérie (23 juin 1949). En séance publique, il intervient à quarante reprises, en défendant trente-sept amendements et un sous-amendement. Il défend une motion et trois demandes d’interpellation. Il fait aussi un rappel au règlement.
Cependant, son action parlementaire se focalise sur les questions de défense des locataires. Elles font l'objet de cinq des six propositions de loi qu'il dépose entre 1947 et 1949. Son groupe le désigne comme porte-parole dans les débats relatifs aux loyers ou aux rapports entre bailleurs et locataires. En tant que membre de la Haute Cour, son rôle de « spécialiste » au sein du PCF s'étend à la question de la suppression des Cours de Justice en mai-juin 1949 et, lors des débats sur l'amnistie qui se prolongent de la fin de l'année 1950 au début de 1951, il intervient pour présenter de nombreux amendements. Il se mobilise également en 1949-1950 autour de questions locales, en tentant de défendre des résistants poursuivis ou des militants ouvriers des Hautes Pyrénées. Comme d'autres députés communistes, Jean Toujas fait plusieurs fois l'objet de demandes en autorisation de poursuites auprès de l’Assemblée. Le procureur général près la Cour d'Appel de Pau en décembre 1948, puis le procureur général près la Cour d'Appel de Paris, en mars 1951 et en octobre 1949, demandent - sans succès - la levée de son immunité parlementaire.
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Jean Toujas est « victime » des apparentements opérés dans les Hautes–Pyrénées. Les nombreuses listes apparentées (SFIO- Rassemblement des gauches républicaines (RGR) - MRP - Union des indépendants et paysans et des républicains nationaux (UIPRN)) obtiennent la majorité absolue et emportent les trois sièges. Cet échec se réédite en janvier 1956, car bien que la liste du Parti communiste soit arrivée en deuxième position avec 22,3 % des suffrages et qu’aucun apparentement n’ait obtenu la majorité absolue, les 47,3 % de la coalition SFIO-parti radical octroient deux sièges à cette dernière (moyenne de 23,6 %) et les 29,4 % réalisés par celle formée des indépendants (22,1 %) et du MRP (7,3 %) permettent l’élection d’un modéré.
Dans l’intervalle, en juillet 1954, il est élu à l'Assemblée de l'Union Française par l'Assemblée Nationale. Il y fait partie du modeste groupe communiste. D'octobre 1955 à mai 1956, il est membre des commissions des affaires économiques, des affaires sociales, et des relations extérieures. A la demande de son groupe, il donne sa démission de ces trois commissions en mai 1956 pour devenir, jusqu'à la fin de la Quatrième République, membre de la commission des affaires financières et de celle de l'agriculture, de l'élevage, des chasses, des pêches et des forêts. Assez peu actif en 1954-1955, il intervient ensuite ponctuellement dans les discussions, en général de façon brève et pour exposer les prises de position communistes. Quel que soit l'objet des débats, il se signale alors par sa dénonciation presque systématique de la politique africaine de la France, en particulier algérienne. Ses interventions s'en prennent de façon parfois vive à l'emploi de la force contre la rébellion, pour défendre la recherche d'une solution pacifique et l'amélioration de la condition des autochtones.
Candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la première circonscription des Hautes-Pyrénées (Tarbes sud), il ne rassemble que 16,3 % des suffrages dans la triangulaire du second tour qui voit la réélection de René Billières (46,9 % contre 36,8 % au candidat indépendant).
Il ne se représente plus par la suite.
Jean Toujas décède à Astugue à l’âge de 83 ans, le 18 janvier 1997.