Emile Béron
1896 - 1966
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 1er juillet 1896 à Lalaye (District de Basse Alsace Empire allemand).
Député de la Moselle de 1928 à 1942.
Né dans une région de langue française de l'Alsace annexée, Emile Béron qui fréquenta l'école primaire jusqu'à. 14 ans, fut contraint d'apprendre l'allemand comme seconde langue.
Ouvrier métallurgiste, il adhéra à vingt ans au mouvement révolutionnaire par l'intermédiaire d'un travailleur socialiste originaire de Berlin.
Tourneur sur métaux à Hayange, Secrétaire de l'organisation régionale du parti communiste il se présenta aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, et fut élu au deuxième tour de scrutin par 7.889 voix contre 7.634 au candidat de droite, député de la circonscription de Thionville-ouest.
Inscrit au groupe communiste, il appartint à la Commission d'Alsace-Lorraine et à partir de 1930 à la Commission de la marine marchande. Il déposa une proposition de loi relative-aux pensions d'invalidité des anciens combattants, et une seconde tendant à l'institution de la représentation proportionnelle aux élections législatives.
A la tribune, il soutint les thèses de son parti et de la IIIe Internationale au cours de nombreux débats.
C'est ainsi qu'il s'opposa aux crédits militaires, à la politique du Gouvernement à l'égard de l'Union soviétique et prôna « le défaitisme révolutionnaire » (1929 et 1930).
Il exposa aussi les vues de son parti sur la crise économique et la politique financière (1930), il réclama l'annulation de toutes les dettes de guerre (1932). En raison de ses origines, il fut également chargé à plusieurs reprises de défendre les thèses de ses amis politiques sur les problèmes d'Alsace-Lorraine. Il réclama pour ses compatriotes le « droit de libre disposition », protesta contre l'assimilation, qualifiée de politique « impérialiste », demanda un enseignement bilingue, exigea l'abrogation du Concordat. Il soutint également le mouvement autonomiste alsacien, protesta contre la condamnation par la Cour d'assises de Colmar de deux députés appartenant à ce mouvement et réclama une amnistie en leur faveur.
Il s'intéressa également à diverses questions régionales comme l'achèvement d'une ligne de chemin de fer d'intérêt local, protesta contre les sanctions infligées à des agents des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, soutint les revendications des invalides de guerre des trois départements recouvrés.
Par ailleurs il prit la défense des employés des P.T.T. sanctionnés à la suite d'une grève et des fonctionnaires révoqués pour le même motif.
Vers la fin de la législature il entra en conflit avec la direction du parti communiste qui lui refusa l'investiture pour les élections générales des 1er et 8 mai 1932.
Il se présenta néanmoins comme candidat socialiste-communiste et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 8.446 voix contre 7.746 au candidat de droite. Le candidat communiste officiel qui lui avait été opposé n'obtint que 903 voix au premier tour et 147 au second.
Malgré cette rupture il s'apparenta encore au groupe communiste au début de la nouvelle législature, jusqu'au 11 janvier 1933 date à laquelle il s'inscrivit au groupe de la gauche indépendante. Il continua d'autre part d'appartenir à la Commission de l'Alsace et de la Lorraine.
Il déposa des propositions intéressant la législation sociale des trois départements de l'est (1932), les baux commerciaux (1932), les magasins à prix unique (1933), la réglementation du marché du travail (1934), et la protection de l'épargne (1934).
Il continua de défendre les revendications des Alsaciens et des Lorrains en matière sociale (1933, 1935), celles des cheminots du réseau d'Alsace-Lorraine (1933). La discussion du budget des services d'Alsace-Lorraine en 1933, lui donna d'ailleurs l'occasion, au cours d'une très vive altercation avec M. Maurice Thorez, nouveau leader du parti communiste, d'expliquer les raisons de sa rupture avec ce parti et celles de son évolution politique vis à vis des problèmes posés par les trois départements alsaciens et lorrains et par l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne. Il n'en continua pas moins à réclamer l'abolition du concordat et la suppression de l'enseignement religieux (1934).
Il participa également aux discussions concernant les baux commerciaux (1932), l'amnistie (1933), « les magasins à prix unique » (1933, 1936), la réglementation du marché du travail (1934).
Il prit part enfin dans les derniers mois de la législature à la discussion de la réforme électorale ; bien que partisan de la représentation proportionnelle, il craignait que celle-ci ne renforçât l'influence des dirigeants des grands partis dans le choix des candidats aux élections.
Cette réforme n'ayant pas abouti, c'est au scrutin d'arrondissement qu'il fut réélu au deuxième tour de scrutin des élections des 26 avril et 3 mai 1936, comme candidat du Front populaire par 8.817 voix contre 8.694 au candidat de droite, le candidat communiste s'étant désisté en sa faveur.
Inscrit de nouveau au groupe de la gauche indépendante, il appartint à la Commission de l'Alsace et de la Lorraine et à la Commission du travail.
Il déposa des propositions de loi intéressant spécialement les trois départements d'Alsace et de Lorraine : droit de chasse et exercice de la pharmacie. Il n'intervint que rarement à la tribune : en 1936 pour demander l'amélioration de la législation sur les assurances sociales en Alsace et en Lorraine et en 1938 pour demander, toujours à propos du même problème, « une assimilation franche, loyale et directe mettant nos compatriotes des trois départements recouvrés sur un pied d'égalité avec tous les citoyens français ».
En politique générale, il soutint d'abord les cabinets de Front populaire approuva les accords de Munich et le 10 juillet 1940 vota la délégation de pouvoirs au maréchal Pétain.
Il avait été élu conseiller général du canton de Hayange en 1937.
Il s'est tenu depuis la libération, à l'écart de la politique. Il est domicilié à Hayange.
Né le 1er janvier 1896 à Lalaye (District de Basse Alsace Empire allemand)
Décédé le 28 février 1966 à Strasbourg (Bas-Rhin)
Député de la Moselle de 1928 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 570 et 571)
Le 7 juillet 1940, Emile Béron s'associe à la déclaration rédigée par Gaston Bergery dénonçant la IIIe République, réclamant un ordre nouveau, autoritaire et social et appelant à la réconciliation avec l'Allemagne.
Cependant, il ne jouera aucun rôle dans les institutions de « l'Etat français » et le Jury d'honneur reconnaîtra, dans sa décision du 22 septembre 1945, qu'il a fait preuve de « sentiments patriotiques durant l'Occupation ». Cette juridiction ajoute toutefois que l'ancien député de la Moselle n'a pas participé directement à la lutte contre l'ennemi et l'usurpateur, motivant ainsi le maintien de son inéligibilité du fait de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du projet de loi portant révision constitutionnelle.
Emile Béron se retire à Hayange et demeure à l'écart de la vie politique.