Aimé Tranchand

1880 - 1947

Informations générales
  • Né le 24 août 1880 à Ouzilly (Vienne - France)
  • Décédé le 19 décembre 1947 à Bonneuil-matours (Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Vienne
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Vienne
Groupe
Gauche démocratique et radicale indépendante

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 24 août 1880 à Ouzilly (Vienne).

Député de la Vienne de 1919 à 1942.

Fils d'instituteur, il entra à son tour dans la carrière enseignante. Il occupait le poste d'Ayron lorsque la guerre survint. Mobilisé le 2 août 1914 comme sergent d'infanterie, promu sous-lieutenant dès le 14 novembre 1914, son action lors de « la course à la mer » lui valut, le 23 janvier 1915, une première citation à l'ordre de l'armée. Blessé à Ypres le 30 avril 1915, il ne tarde pas cependant à rejoindre le front, sur sa demande, et prend part à la bataille de Verdun. Blessé à la cote 304, il est l'objet d'une nouvelle citation et est promu lieutenant. Peu après, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur. Diminué par les blessures et la maladie, il est contraint d'évacuer le front en octobre 1917. Il obtient toutefois d'être détaché auprès de l'armée américaine en qualité d'officier informateur. Il termine la guerre avec le grade de capitaine. Par la suite il sera promu commandant, puis lieutenant-colonel de réserve.

Rendu à la vie civile, Aimé Tranchand venait d'être appelé à la direction de l'école de Lusignan lorsque le président Raoul Péret lui demanda de figurer sur sa liste d'action nationale et républicaine qui obtint 4 des 6 sièges de député. Tranchand était le quatrième élu, si l'on considère le nombre de voix, avec 31.088 voix sur 76.441 votants, et 103.358 inscrits. Il entra ainsi le 16 novembre 1919 au Palais Bourbon, où il participa aux travaux des commissions de l'armée, de l'instruction publique et des beaux-arts, des marchés et spéculations, de l'Alsace et Lorraine. Il fit voter des propositions relatives aux majorations de pensions d'ancienneté, aux retraites des agents des chemins de fer d'intérêt local, aux congés de longue durée des instituteurs. Il contribua d'une manière décisive au vote de la loi du 28 février 1923 dite du « privilège des bouilleurs de cru » Auteur d'un rapport sur l'éducation physique et la préparation militaire, il intervint dans les discussions budgétaires notamment en faveur des constructions scolaires et de la distribution d'énergie électrique dans les campagnes.

Son activité et son dévouement inlassables, lui valurent la confiance renouvelée des électeurs. Il est réélu, en 1924, sur la liste républicaine de gauche qui obtint 4 des 5 sièges de député. Tranchand est (avec 35.498 voix sur 82.929 votants et 97.408 inscrits) au deuxième rang, immédiatement après le président Raoul Péret. En 1928, dans l'arrondissement de Châtellerault avec 8.915 voix (sur 14.828 votants et 18.894 inscrits), il triompha, au second tour, de M. Pétonnet, socialiste, qui n'obtint que 5.186 voix. Il s'assura la victoire dès le premier tour contre Ripault, radical-socialiste, maire de Châtellerault en 1932 (par 9.473 voix contre 4.231 sur 18.784 inscrits) et en 1936 (par 8.781 voix contre 3.793 sur 18.836 inscrits).

Au cours de la législature 1924-1928, Aimé Tranchand est vice-président des commissions de l'armée et des pensions et secrétaire de la commission de l'enseignement. Membre du comité directeur de l'office national des combattants, il fait adopter notamment son rapport tendant à la prorogation des délais pour l'ouverture du droit à pension (loi du 9 janvier 1926) ; ainsi que plusieurs rapports concernant les retraites des ouvriers et agents de l'Etat et les pensions de veuves et orphelins. Le groupe de défense des contribuables le charge de présenter un rapport tendant à remplacer la taxe sur le chiffre d'affaires par une taxe unique. Les agriculteurs, enfin, trouvent en lui un défenseur actif qu'il s'agisse de crédit, de garanties contre les calamités agricoles, de protection douanière, de développement du cinéma agricole, de l'octroi de sursis..

Refusant toute inféodation aux partis, Aimé Tranchand siège à la Chambre des députés sur les bancs de la gauche radicale. Son souci d'indépendance et d'objectivité lui vaut la confiance et la sympathie de ses collègues qui le désignent, en 1928, aux fonctions de questeur. Il les assumera jusqu'en 1936. Son activité législative n'en est pas diminuée pour autant. Il est notamment le rapporteur de la loi d'avril 1930 créant la retraite du combattant et ne manque jamais l'occasion de prendre la défense non seulement des victimes de la guerre, ou des ouvriers agents de l'Etat, mais aussi des agriculteurs, des artisans, des commerçants pour lesquels il demanda la réforme de la patente, la simplification de la fiscalité, la protection contre la concurrence des magasins à prix unique.

La renaissance du militarisme allemand face à une France affaiblie par les divisions politiques, la crise économique et les troubles sociaux lui font multiplier les appels à l'union et au renforcement de la défense nationale. Au cours de la guerre 1939-1940, il accomplira plusieurs missions sur le front.

Le souci de l'intérêt national qui animait toujours Aimé Tranchand ne lui fit jamais oublier les affaires locales. Conseiller général de Châtellerault, il sera appelé par la quasi-unanimité de ses collègues à la présidence de l'assemblée départementale. En 1935, il avait été élu, avec douze de ses colistiers, conseiller municipal de Châtellerault, mais sans parvenir à enlever la majorité au maire sortant, Ripault.

Le 10 juillet 1940, il vota la loi accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Titulaire de la Croix de guerre avec palmes, ainsi que de plusieurs décorations étrangères, il était Commandeur de la Légion d'honneur.


TRANCHAND (Aimé, Louis, Auguste)
Né le 24 août 1880 à Ouzilly (Vienne)
Décédé le 19 décembre 1947 à Bonneuil-Matours (Vienne)

Député de la Vienne de 1919 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889- 1940, tome VIII, p. 3112, 3113)

Le 10 juillet 1940, Aimé Tranchand vote la délégation des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Conseiller municipal de Châtellerault jusqu’en mars 1941, il ne fait pas partie de la délégation spéciale instituée par le gouvernement du Maréchal Pétain, mais est désigné au conseil national de Vichy.
Conseiller général de Châtellerault, l’ancien député participe aux travaux du conseil départemental de la Vienne, qui remplace alors le Conseil général.
Très éprouvé par la perte d’un fils lors des combats de 1940 et par les contraintes de l’Occupation, Aimé Tranchand meurt subitement le 19 décembre 1947, à l’âge de 67 ans.