Bernard Tremeau

1928 - 2019

Informations générales
  • Né le 11 janvier 1928 à Chalon-sur-saône (Saône-et-Loire - France)
  • Décédé le 23 juin 2019 à Chalon-sur-saône (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

TRÉMEAU (Bernard)
Né le 11 janvier 1928 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)
Décédé le 23 juin 2019 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Député de Saône-et-Loire de 1968 à 1973


Bernard Trémeau naît le 11 janvier 1928 à Chalon-sur-Saône. Après des études de médecine, qui l’ont mené au doctorat et à l’internat en région parisienne, il s’établit en 1959 comme chirurgien-gynécologue dans sa ville natale. Passionné par l’histoire de Chalon, il préside en 1967-1968 la société d’histoire et d’archéologie locale.

Lors des législatives anticipées de juin 1968, il obtient l’investiture gaulliste et se présente sous l’étiquette Union pour la défense de la République (UDR) dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire. Avec l’aide de son suppléant, il affronte l’instituteur socialiste Roger Lagrange, député sortant, maire de Chalon-sur-Saône depuis 1965 et ancien sénateur de Saône-et-Loire de 1959 à 1967. Profitant, après Mai 68, d’un contexte politique national désormais favorable aux candidats de la majorité, Bernard Trémeau arrive en tête du premier tour avec 45,6 % des suffrages exprimés face à Roger Lagrange qui en obtient 32,4 %. Au soir du second tour, ayant rassemblé les voix du candidat modéré Paul Vahé, le candidat UDR s’impose avec 55,2 % des suffrages exprimés. Le docteur Trémeau, soutenu par André Jarrot et les militants locaux des Comités de défense de la République (CDR), est même arrivé en tête dans la ville de Chalon. Il rejoint la commission des affaires étrangères et s’inscrit au groupe UDR (à partir d’avril 1970, il est apparenté à ce même groupe devenu en octobre 1968 Union des démocrates pour la République).

Au Palais-Bourbon, Bernard Trémeau dépose durant cette législation deux propositions de loi. La première, en décembre 1968, vise à étendre aux agents contractuels de l’Etat et des collectivités locales la législation des congés payés. La seconde, en novembre 1971, porte sur l’institution d’une politique des revenus. Au nom de la commission des affaires étrangères, il rend plusieurs rapports autorisant la ratification de conventions consulaires avec des pays étrangers (URSS, Suisse, Brésil, Yougoslavie, Turquie) et l’approbation de conventions internationales comme celle concernant la politique de l’emploi adoptée par l’Organisation internationale du travail (OIT). En décembre 1970, il participe aux débats sur le projet de loi portant sur la réforme hospitalière. Il y préconise davantage d’autonomie pour les établissements de soins et dénonce une centralisation excessive de l’administration hospitalière. En octobre 1972, il intervient lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1973 pour déplorer un attachement trop rigide, selon lui, au principe de l’équilibre budgétaire qui limiterait les investissements publics. Le député gaulliste de Saône-et-Loire approuve le projet de loi portant création et organisation des régions (loi du 5 juillet 1972).

En mars 1971, le docteur Trémeau, à la tête de la « liste apolitique de gestion et de progrès », ne parvient pas à s’emparer de la mairie de Chalon-sur-Saône. Le maire sortant, Roger Lagrange n’est certes plus député, mais il a consolidé son implantation locale en se faisant élire conseiller général (Chalon-sur-Saône Nord) en novembre 1966 (après le décès de Georges Nouelle), puis en étant réélu à l’assemblée départementale en mars 1970. Il est donc facilement reconduit à l’hôtel de ville au printemps 1971 et y reste jusqu’en 1983. Après son échec à la mairie, Bernard Trémeau essuie un deuxième revers lors des cantonales où il est battu par Alphonse Michelin, le maire radical de Saint-Martin-en-Bresse.

C’est donc un député fragilisé qui se présente à sa réélection dans la même circonscription lors des législatives du printemps 1973. Bénéficiant de l’investiture gaulliste sous l’étiquette Union des républicains de progrès (URP), Bernard Trémeau affronte un redoutable adversaire, le socialiste Pierre Joxe. Ce dernier, fils de Louis Joxe, ancien ministre du général de Gaulle et député Union des démocrates pour la République (UDR) du Rhône, a rejoint les rangs socialistes après l’ENA, la Cour des comptes et la direction de la coopération scientifique et technique du ministère des Affaires étrangères. Fidèle mitterrandien depuis le congrès d’Epinay, il envisage de se présenter aux législatives à Autun mais Roger Lagrange, qui a renoncé à la députation pour mieux se consacrer à la mairie de Chalon-sur-Saône, lui conseille d’affronter Bernard Trémeau dans la circonscription de Chalon-Louhans où le nouveau Parti socialiste (PS) est bien implanté. Le député sortant, déjà distancé à l’issue du premier tour (gêné par trois candidatures centristes à droite, il n’a recueilli que 23,4 % des voix contre 26,6 % pour son rival socialiste), est battu au second en obtenant 48,8 % des suffrages exprimés. Aux côtés de son suppléant, Jean-Claude Plat, il avait mis en garde les électeurs, dans sa profession de foi, contre les dangers d’une « société collectiviste, morne, bureaucratique et sans liberté ». Son collègue gaulliste, André Jarrot, est pour sa part reconduit dans sa circonscription de Chalon-Montceau.

Bernard Trémeau ne s’éloigne pas immédiatement de la vie politique, mais il se consacre désormais prioritairement à ses activités professionnelles. Au printemps 1978, il tente de reprendre sa circonscription à Pierre Joxe en obtenant l’investiture du Rassemblement pour la République (RPR) et le soutien personnel de Jacques Chirac qui vient animer à Chalon une réunion en sa faveur. Avec seulement 30,8 % des voix, il est toutefois devancé au soir du premier tour par le député sortant, qui s’impose au deuxième tour avec 52,2 % des suffrages exprimés. Après ce revers, Bernard Trémeau renonce à d’autres combats électoraux mais continue de s’intéresser à la politique et à l’évolution socio-économique du pays. Membre de l’Institut Jean Lecanuet, il rédige dans ce cadre plusieurs rapports que publie la revue France-Forum. Il décède à Chalon-sur-Saône, à l’âge de 91 ans, le 23 juin 2019.