Georges, Marie, Denis, Gabriel Trouillot

1851 - 1916

Informations générales
  • Né le 7 mai 1851 à Champagnole (Jura - France)
  • Décédé le 20 novembre 1916 à Paris (Jura - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Jura
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Jura
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Jura
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 19 janvier 1906
Département
Jura
Groupe
Gauche radicale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1906 au 1er janvier 1916

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 7 mai 1851 à Champagnole (Jura), mort le 20 novembre 1916 à Paris.

Député du Jura de 1889 à 1906.

Sénateur du Jura de 1906 à 1916.

Ministre des Colonies du 28 juin au 26 octobre 1898 et du 24 juillet 1909 au 2 novembre 1910.

Ministre de l'Industrie, du Commerce et des Postes du 7 juin 1902 au 18 janvier 1905 et du 12 novembre 1905 au 9 mars 1906.

Trouillot avait fait de fort brillantes études classiques au collège des jésuites de Dole, puis son droit à Lyon. Avocat de profession, il exerçait à Lons-le-Saunier. Le 2 août 1870, il fut nommé au grade de sous-lieutenant de la garde mobile nationale du département du Jura. Quoique très jeune encore, il prend une part active à la campagne antiplébiscitaire de mars 1870. C'est à cette date que s'ébauche une collaboration qui durera longtemps avec des journaux locaux d'opinion républicaine. Il est l'un des fondateurs de L'Union républicaine du Jura.

Il est conseiller général du département du Jura pour le canton de Beaufort, puis conseiller municipal en 1877, il est enfin élu maire de Lons-le-Saunier.

Mais la vie politique qui débutait pour lui sous de si heureux auspices ne l’empêcha point de progresser également dans le domaine professionnel. C'est ainsi qu'il est nommé bâtonnier en 1889.

A cette même époque, il se présente comme candidat aux élections législatives de 1889. Il est élu au premier tour député de l'arrondissement de Lons-le-Saunier par 12.550 voix contre 9.930 obtenues par le général Chomereau-de-Saint-André, conservateur. Il s'inscrit alors aux groupes de l'union progressiste et de la gauche radicale Entre-temps, il est élu président de l'assemblée départementale du département du Jura.

A la Chambre des députés, son verbe facile, sa prestance, la clarté de ses ex posés en même temps que son ascendant très marqué, 1’amenèrent d'abord au poste de secrétaire de l'assemblée le 18 novembre 1893. Cette même année il voit son mandat de député renouvelé par 12.493 suffrages contre 9.327 à Lamy, ancien député.

Il est de nouveau réélu à une forte majorité en 1898 par 13.322 voix contre 9.628 à Prost, modéré. Il devient vice-président de la Chambre des députés en 1902, fonction qu'il abandonnera la même année quand le président Brisson l'appellera dans son cabinet.

Il est membre et rapporteur de nombreuses commissions. Il est vice-président de la commission du budget en 1901, s'occupe activement de la réforme judiciaire, de celle du baccalauréat, du dégrèvement de l'impôt foncier.

Mais son rôle de parlementaire lui parait encore un peu trop étroit pour satisfaire aux besoins de son activité.

Nommé ministre des Colonies dans le 2e cabinet Henri Brisson (28 juin 1898- 26 octobre 1898), il soutint sans réserve la politique de Waldeck-Rousseau.

Il fut de nouveau plusieurs fois ministre : ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes dans le cabinet Emile Combes (7 juin 1902- 18 janvier 1905) et dans le 2e cabinet Rouvier (12 novembre 1905 - 9 mars 1906) ; de nouveau ministre des Colonies dans le cabinet Briand (24 juillet 1909- 2 novembre 1910). Son administration fut toujours souple et conciliante.

A la Chambre il prit part à plusieurs débats importants : la réforme des tarifs en matière de succession, les grands projets de réforme fiscale, la réforme électorale du Sénat, l'exposition universelle de 1900. Il fut en outre rapporteur du budget des Beaux-Arts pour l'exercice 1895.

Il fut élu sénateur le 7 janvier 1906 avec 567 voix sur 845 votants.

Au point de vue politique générale, Georges Trouillot a toujours soutenu la nécessité d'une action commune de toutes les fractions du parti républicain, car il voit là non seulement la garantie la plus sûre de la conservation intégrale du patrimoine démocratique, mais aussi l'unique moyen d'accroître ce patrimoine sans risque et sans heurt par l'accomplissement des réformes nécessaires.

Il n'a cessé de dénoncer comme funeste toute séparation entre les diverses fractions du parti, toute alliance avec les hommes hostiles aux principes essentiels du régime démocratique. Quels que fussent les hommes au pouvoir, il s'est tenu énergiquement à sa profession de foi. Aussi crut-il devoir combattre le ministère Méline à qui il reprochait de pratiquer une politique de division. Ce fut d'ailleurs à la suite de ce débat le 14 juin 1898 que le ministère Méline donna sa démission.

Au Sénat, il fut longtemps membre de la commission des traitements du personnel enseignant. Sa culture littéraire et son esprit permettaient à son éloquence d'être tour à tour familière ou châtiée.

Homme de lettres distingué, Trouillot avait écrit de nombreux poèmes et une œuvre dramatique qui ne fut jouée que peu de temps avant sa mort, lors d’un gala au Trocadéro : Gavroche et Flambeau.

Il avait publié différents ouvrages, notamment Du contrat d'association (1902) pour l'idée laïque (1906) et il avait collaboré à différents journaux, en particulier le Voltaire et Le siècle. Georges Trouillot est décédé le 20 novembre 1916 à son domicile parisien, rue Notre dame des champs.