Adolphe, Jean, Eugène Turrel
1856 - 1945
- Informations générales
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- Né le 28 mai 1856 à Ornaisons (Aude - France)
- Décédé le 19 décembre 1945 à Ornaisons (Aude - France)
1856 - 1945
Député de 1885 à 1889, né à Ornaisons (Aude) le 28 mai 1856, il se fit recevoir avocat à Paris, et fut admis, au concours, comme auditeur au conseil d'Etat en 1831.
Il se présenta à une l'élection partielle du 22 juillet 1883, dans l'arrondissement de Narbonne, mais il se désista au second tour.
Porté sur la liste opportuniste de l'Aude, il fut élu, au second tour, le 18 octobre 1885, le 2e sur 5, par 44,224 voix (74,159 votants, 97,053 inscrits), prit place à gauche, ne se fit inscrire à aucun groupe, parla sur le traité de commerce avec Grèce, sur les questions vinicoles, sur la loi des instituteurs, sur l'indemnité aux victimes de février 1848, fut rapporteur des projets de loi sur la réforme administrative, sur les pensions civiles, sur la Légion d'honneur, et vota avec la majorité pour l'expulsion des princes, et, dans la dernière session,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 28 mai 1856 à Ornaison (Aude).
Député de l'Aude de 1885 à 1898.
Ministre des Travaux publics du 29 avril 1896 au 28 juin 1898. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 463.)
Aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, Turrel se représente dans la 2e circonscription de Narbonne et est élu au scrutin de ballottage. Au premier tour, il arrive en tête avec 6.001 voix sur 13.886 votants contre 4.300 à Leroux et 3.538 à Narbonne ; au second, il l'emporte confortablement par 7.795 voix sur 13.019 votants contre 5.084 à un nouveau unique candidat, Camélinat, militant socialiste célèbre, ancien député de la Seine qui venait de se faire battre au premier tour dans le XXe arrondissement de Paris. En 1893, il est réélu dès le premier tour par 8.103 voix sur 12.982 votants contre 4.685 au socialiste Aldy.
Républicain radical fougueux, Turrel, avec une éloquence enflammée et hardie, clame sa foi en la République, son désir de progrès social et sa sollicitude pour les vignerons du Midi.
A la Chambre, il siège sur les bancs radicaux et se montre un parlementaire très actif.
Secrétaire de divers bureaux, il est membre de la commission des douanes pendant ses deux mandats et de celles de la réforme générale de l'impôt, des colonies et du budget pour les exercices 1896 et 1897.
Si Adolphe Turrel, rapporteur de l'importante loi du 8 août 1893 concernant le régime des étrangers en France et la protection du travail national, s'occupa de questions coloniales (chemin de fer de Dakar à Saint-Louis, budget des colonies dont il fit le rapport), il fut avant tout le champion et le défenseur acharné de la viticulture en général et languedocienne en particulier. Il déposa, rapporta, défendit de nombreuses mesures concernant celle-ci, faisant repousser à propos des vins de raisins secs, malgré le gouvernement, le traité franco-turc, demandant des relèvements de tarifs douaniers, rapportant la loi du 24 juillet 1894 sur l'alcoolisation et le mouillage des vins, faisant enfin voter la loi du 6 avril 1897 dite « loi Turrel » sur la fraude des vins, alors d'ailleurs qu'il était ministre des Travaux publics.
C'est Méline, succédant à Léon Bourgeois le 29 avril 1896, qui l'appelle aux affaires en lui confiant le portefeuille des Travaux publics. Ministre, il défend son budget et fait aboutir aussi un certain nombre de mesures importantes : loi du 14 juin 1897 sur les conventions avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, loi du 12 novembre 1897 créant la gare d'Orsay, loi du 30 mars 1898 déclarant d'utilité publique le métropolitain, loi du 20 juillet 1897 concernant l'adduction à Paris des eaux de sources des vallées du Lunain et du Loing ainsi que de l'Avre, loi du 27 novembre 1897 sur le rachat du canal du Midi et du canal latéral à la Garonne qui permit l'abaissement des tarifs sur les chemins de fer du Midi ; il s'occupa aussi de la sécurité dans les mines, des ponts et chaussées, etc..
En 1898, Turrel se représente aux élections générales : il est réélu dès le premier tour par 7.459 voix sur 14.613 votants contre 4.002 à Paul Narbonne et 2.891 au commandant Berlioz. Cette élection qui paraît sans histoire et incontestable va cependant être invalidée. Malgré les conclusions positives du bureau, Le Hérissé, ancien boulangiste notoire et adversaire de Turrel antiboulangiste non moins notoire, va, arguant d'un dossier fraîchement parvenu entre ses mains, littéralement écraser Turrel qui, accusé de s'être servi grâce à la complaisance de son collègue de la Guerre de pièces du dossier personnel de l'un de ses adversaires ancien officier, n'a pu contrer cette accusation ; après avoir exprimé sa rancœur sur toutes les calomnies dont il a été abreuvé pendant sa campagne électorale, il eut l'élégance de demander lui-même son invalidation et de ne pas se représenter à l'élection partielle qui suivit.
Turrel laissa passer quatre ans après cet éclat et se représenta en 1902, mais en changeant de circonscription. Il choisit en effet la 1re de Narbonne, car dans la 2e le candidat, qui sera élu, est Albert Sarraut dont le frère Maurice, alors journaliste à la Dépêche de Toulouse avait fait campagne à fond contre lui en 1898 et n'avait pas été étranger à son invalidation. Ce sera un échec : en seconde position au premier tour avec 3.531 voix sur 11.948 votants il reste seul au scrutin de ballottage contre le socialiste Aldy, un de ses anciens adversaires malheureux, et ne recueille que 5.780 voix sur 12.123 votants. Turrel abandonne dès lors la compétition électorale.
Désormais, il s'occupera de cette vigne qui lui tient tant à cœur. Il essaiera, en 1923 et en 1929, par deux lettres sur la crise viticole adressées à Poincaré, président du Conseil, et à Edouard Barthe, député considérable de l'Hérault, de défendre encore et toujours ses chères vignes.
Turrel, qui avait organisé la réception du tsar Nicolas II à Paris en 1897, avait été fait grand-croix de l'Aigle blanc de Russie et était grand-croix de l'Etoile noire du Bénin.
TURREL (Adolphe, Jean, Eugène)
Né le 28 mai 1856 à Ornaisons (Aude)
Décédé le 19 décembre 1945 à Ornaisons
Député de l’Aude de 1885 à 1898
Ministre des travaux publics du 29 avril 1896 au 28 juin 1898
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires, 1889 à 1940, tome VIII, p. 3130, 3131)
Adolphe Turrel meurt à Ornaisons, sa commune natale, le 19 décembre 1945, à l’âge de 89 ans. Il est l’auteur de la loi du 12 novembre 1897 qui crée la Gare d’Orsay, sur les ruines de l’ancien Palais de la Cour des Comptes et pour partie de la caserne d’Orsay. Il est également à l’initiative de la loi du 30 mars 1898 créant le métro parisien. Il en est de même pour la loi du 27 novembre 1897 qui entraîne le rachat du Canal du Midi aux descendants de Pierre-Paul Riquet.