René Tys

1920 - 1980

Informations générales
  • Né le 7 décembre 1920 à Reims (Marne - France)
  • Décédé le 29 janvier 1980 à Reims (Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Marne
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

TYS (René)
Né le 7 décembre 1920 à Reims (Marne)
Décédé le 29 janvier 1980 à Reims

Député de la Marne de 1956 à 1958

René Tys est né le 7 décembre 1920 à Reims. Toute sa vie, il demeure fidèle à sa ville. Fils unique, il est issu d'un milieu modeste. Son père et sa mère sont employés de presse à Reims, à L'Eclaireur de l'Est, quotidien de tendance radicale dirigé par Paul Marchandeau, maire de Reims, député et ministre dans l'entre-deux-guerres. Avec la Libération, ils travaillent à L'Union, quotidien issu de la Résistance, qui reprend les locaux de L'Eclaireur de l'Est, interdit pour avoir continué à paraître sous contrôle allemand. René Tys fait ses études primaires à l'école Clairmarais de Reims. Il entre à 15 ans en apprentissage, à l'atelier d'outillage de l'usine Panhard. Il obtient un CAP de tourneur-ajusteur et travaille dans cette firme jusqu'à la seconde guerre mondiale. C'est durant cette période qu'il commence à militer à la Confédération générale du travail (CGT).
Engagé volontaire dans la marine en décembre 1939, il sert d'abord dans la défense du littoral de Cherbourg, avant d'être versé dans une division de sous-marins. Sous Vichy, stationné au Liban, il revient en métropole et assiste au sabordage de la flotte française de Toulon en novembre 1942, avant d'être démobilisé en décembre de la même année. Rentré à Reims, ayant repris du travail chez Panhard, il est envoyé en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), en février 1943. Emprisonné deux fois, à Friedrichshafen (pour une tentative d'évasion) et à Kalen (pour sabotage), il rejoint à la fin de la guerre un groupe de déportés russes, polonais et yougoslaves. Revenu en France, après avoir travaillé quelque temps à Paris, il rentre à Reims, est embauché à nouveau chez Panhard, puis dans l’entreprise Laval de teinturerie et d'apprêts pour le textile, à partir de 1947.
C'est à la Libération qu'il adhère au Parti communiste français (PCF). Au sein de ce parti, il connaît une ascension rapide dans les structures locales et départementales. Responsable de la diffusion, puis secrétaire de la quatrième section de Reims, il est élu en 1946 au Comité fédéral puis, en 1948, au secrétariat fédéral, où il assume la tâche de responsable à l'organisation. Le 14 juin 1954, il devient premier secrétaire de la fédération marnaise du PCF, poste qu'il occupe vingt-deux ans durant, jusqu'en juin 1976. En même temps, il exerce des responsabilités syndicales : délégué du personnel aux établissements Laval, puis secrétaire départemental du syndicat CGT du textile, de 1950 à 1953. Il est aussi membre de la commission exécutive de l'Union départementale CGT dont il devient le secrétaire en 1954. Du 3 au 31 juillet 1951, René Tys anime une grève dure aux établissements Laval. Licencié pour ce motif en 1952, il devient alors permanent du parti communiste.
Son premier mandat électif est celui de conseiller municipal. Le 26 avril 1953, il figure en troisième position sur la liste des treize élus communistes. A la suite de la dissolution du conseil municipal de Reims, consécutive à la démission du maire MRP de la ville, René Bride, ce mandat est renouvelé le 5 mai 1957.
Entre-temps, en janvier 1956, René Tys est élu député de la Marne. Il s'agit de sa seconde candidature nationale, puisqu’aux élections législatives du 17 juin 1951, il a déjà figuré en deuxième position sur la liste du PCF. Mais, cette année-là, seule la tête de liste, Alcide Benoît, a été élue, le système des apparentements privant le parti communiste d'un second siège. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, le parti communiste, ayant gagné des voix (29,2 % des suffrages exprimés contre 26,9 % en 1951), obtient un siège supplémentaire et deux élus : Alcide Benoit et René Tys. Les autres élus sont deux démocrates-chrétiens et un radical. En revanche, durant la même période, il se présente sans succès aux cantonales en 1951 et en 1958. Cette année-là, il affronte le député-maire MRP de Reims, Pierre Schneiter qui le bat de 25 voix.
Son élection validée le 20 janvier 1956, René Tys appartient naturellement au groupe communiste dont il suit toutes les prises de position. Le 31 janvier 1956, il est nommé membre de la commission de la presse. Il y siège durant les deux années de la législature. Le 5 juillet 1957, il est élu au secrétariat de la commission. Durant son mandat, il dépose un rapport, le 1er août 1956, au nom de la commission de la presse, sur les publications destinées à la jeunesse. Il intervient à une reprise en séance, en prenant part à la discussion du projet de loi portant réforme et statut de l’agence France-Presse. Le 3 juillet 1956, il dépose un amendement à l’article 4, tendant à introduire un deuxième représentant des directeurs d’entreprises dans le Conseil supérieur. De fait, René Tys a une expérience des affaires de presse, puisque depuis le début des années Cinquante, il est, en tant que représentant du parti communiste, membre associé de la direction du quotidien rémois L'Union. Il prend ainsi part à la discussion du projet de loi portant réforme et statut de l'agence France-Presse.
Après 1958, René Tys est encore cinq fois candidat du parti communiste aux élections législatives, en 1958, 1962, 1967, 1968 et 1973, mais sans succès. En mars 1964, il est élu conseiller général du troisième canton de Reims, battant le député-maire de la ville, Jean Taittinger. Il s'agit de son premier succès aux cantonales, depuis sa première candidature en 195l. Il reste conseiller général jusqu'à sa mort. En même temps, alors que de 1959 à 1977, il ne siégeait plus au conseil municipal — la mairie étant détenue sans discontinuer par le gaulliste Jean Taittinger —, il est élu sur la liste d'Union de la Gauche victorieuse aux municipales de mars 1977. Il devient alors le quatrième adjoint au maire communiste Claude Lamblin et c'est dans ces fonctions qu'il décède le 29 janvier 1980. René Tys a donc eu une carrière politique essentiellement locale que son seul mandat de député n'a pas profondément modifiée. Il était père de trois enfants, issus de deux mariages successifs.