Robert Vandelanoitte

1920 - 2011

Informations générales
  • Né le 26 septembre 1920 à Roubaix (Nord - France)
  • Décédé le 19 janvier 2011 à Templeuve (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Nord
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

VANDELANOITTE (Robert, Georges, Jules, Henri)

Né le 26 septembre 1920 à Roubaix (Nord)

Décédé le 19 janvier 2011 à Templeuve (Nord)

Député du Nord de 1968 à 1973


Fils de Jules Vandelanoitte, voyageur de commerce, et de Léonie Lebrun, sans profession, Robert Vandelanoitte est né le 26 septembre 1920 à Roubaix, dans le département du Nord. Il effectue des études de médecine et obtient son diplôme de docteur en 1945. L'année suivante, il s'installe comme médecin généraliste à Templeuve, au sud de Lille. Il est père de trois enfants : Monique, Françoise et André. Gaulliste, il est élu lors du scrutin de mars 1959 conseiller municipal de cette commune du terroir de la Pévèle, pays agricole, berceau du chicon et producteur de betterave à sucre, ainsi que d’industries familiales. Au second tour des élections cantonales du 1er octobre 1967, Robert Vandelanoitte réussit à assurer la succession d'Eugène Van der Meersch au conseil général du Nord dans le canton de Cysoing ; ce dernier, ancien vice-président de l'Assemblée nationale, étant décédé en juin.

C'est aussi Robert Vandelanoitte, qui reprend le flambeau de la famille gaulliste aux élections législatives de juin 1968 dans la sixième circonscription du Nord, comprenant les cantons de Cysoing, Pont-à-Marcq et Seclin, où Eugène Van der Meersch fut élu sous la bannière de l'UNR en 1958 mais battu en 1962 et en 1967 par le socialiste Marceau Laurent. Ce dernier, investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), est aussi le principal adversaire de Robert Vandelanoitte le 23 juin 1968. Marceau Laurent – comme son père avant lui – maire de Wahagnies, commune du Sud Pévélois, est le frère d'Augustin Laurent, maire de Lille depuis 1955, ancien député et ancien ministre du troisième gouvernement de Léon Blum. Au premier tour, Robert Vandelanoitte obtient 21 246 des 47 500 suffrages exprimés. Il devance largement son rival socialiste (13 542 voix) et le communiste Adolphe Dutoit, conseiller général et maire de Seclin (10 047 voix). Patrick Guermonprez (Indépendant) et Jean-Pierre Mouveaux (Parti socialiste unifié) recueillent respectivement 1 615 et 1 050 suffrages. Le dimanche suivant, 24 296 voix (sur 48 018 suffrages exprimés) se portent sur le candidat de l'UDR, qui défait Marceau Laurent d’une courte avance de 574 suffrages.

Au Palais-Bourbon, Robert Vandelanoitte s'inscrit au groupe de l'Union des démocrates pour la République. Le député gaulliste intervient à plusieurs reprises sur des sujets intéressant son département. Ainsi, il prend part à la discussion du budget des Postes et télécommunications (3 novembre 1969) puis de l'agriculture (18 novembre 1969), se référant à l'exemple du Nord. Le docteur Vandelanoitte s'intéresse aussi aux questions de santé publique et de Sécurité sociale. Il prend part à la discussion du projet de loi instituant un taux légal d'alcoolémie et généralisant le dépistage par l'air expiré (16 avril 1970) et intervient lors de l’examen du projet de loi portant réforme hospitalière (3 décembre 1970). À l’instar d'autres députés médecins (Henri Belcour, Jean Bonhomme, Bernard Trémeau, Alfred Westphal), il soutient une proposition de loi de Claude Peyret – député gaulliste de la Vienne et président du groupe d'études des affaires sociales de l'UDR – déposée le 30 juin 1970 et tendant à étendre les cas d’interruption de grossesse, comme celui où des malformations corporelles ou mentales majeures seraient à redouter pour l’enfant à naître. Il intervient aussi au sujet des retraites lors de débats sur des questions orales relatives aux problèmes des commerçants et des artisans (10 avril 1970), à l'abaissement de l'âge de la retraite (19 mai 1971) et aux conditions d'attribution des pensions de réversion des veuves (30 juin 1972), ainsi que lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1972 (4 novembre 1971) et du projet de loi portant réforme de l'assurance vieillesse des travailleurs non salariés des professions artisanales, industrielles et commerciales (17 mai 1972). Il prend part aussi à l'examen des conclusions du rapport de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, dont il est membre, sur la proposition de loi de son collègue Bernard Lebas, député UDR du Nord, tendant à modifier les articles L. 285 et L. 527 du Code de la sécurité sociale afin de maintenir le bénéfice des prestations maladie et des prestations familiales aux parents d'enfants se trouvant sans emploi à l'issue de la scolarité obligatoire (14 décembre 1972). Il prend part en outre au débat sur une question orale de Christian Poncelet (député UDR des Vosges) relative à l'application de la TVA aux travaux d'équipement des collectivités locales (11 décembre 1970). Dans le débat sur une question orale de Jean Royer (député d'Indre-et-Loire, non-inscrit) relative au contrôle des films, il évoque « la pollution de l'image » et les protestations des associations familiales (26 novembre 1971).

Lors des principaux scrutins publics de la législature, c’est tout naturellement qu’il se prononce en faveur du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, le 10 octobre 1968, du projet de loi relatif à l’exercice du droit syndical dans les entreprises, le 4 décembre 1968, du projet de loi tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, le 28 mai 1970, du projet de loi tendant à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance, le 4 juin 1970, et enfin du projet de loi relatif au service national, le 10 juin 1970. Robert Vandelanoitte approuve également la déclaration de politique générale du gouvernement Chaban-Delmas du 15 octobre 1970. Il se prononce pour le projet de loi organique modifiant l’ordonnance du 24 octobre 1958 relative aux incompatibilités parlementaires, le 25 novembre 1971. Enfin, le 27 avril 1972, lors du scrutin sur la réforme régionale, comme ses collègues de la majorité il approuve le projet de loi « portant création et organisation des régions. »

En 1973, Robert Vandelanoitte est candidat à sa propre succession dans la sixième circonscription du Nord. Avec 17 560 voix (33,4%), il est en tête du premier tour devant le socialiste André Laurent, qui n'est autre que le fils de l'ancien député de la circonscription (15 555 voix), le communiste René Gamelin (11 780 voix), le centriste Pierre Rohn, lui aussi médecin généraliste à Templeuve, investi par le Mouvement réformateur et le Centre démocrate (4 480 voix), et Yann Phelippeau, candidat d'Union pour la majorité présidentielle de soutien au président de la République (3 150 voix). Au second tour, c'est André Laurent qui reprend le siège perdu par son père cinq ans plus tôt. Robert Vandelanoitte obtient 25 136 suffrages (47,3%) contre le candidat de gauche recueillant 28 003 voix (52,7%).

Robert Vandelanoitte est réélu conseiller général en septembre 1973. Au premier tour de l'élection présidentielle de 1974, il soutient la candidature de Jean Royer. Il est élu maire de Templeuve en mars 1977. Robert Vandelanoitte se présente à nouveau aux élections législatives de 1978 avec l'investiture du Rassemblement pour la République (RPR), mais il est encore battu au second tour par André Laurent. Il recueille 30 414 des 66 407 suffrages exprimés (45,8%), soit 5 579 voix de moins que le candidat du PS, qui conserve ce siège jusqu'en 1986. Au premier tour de l'élection présidentielle de 1981, il soutient par fidélité Michel Debré. Robert Vandelanoitte est réélu dans le canton de Cysoing en 1979, 1985 et 1992 – année où la droite devient majoritaire au sein de l'assemblée départementale du Nord, mais il se retire du poste de maire de Templeuve en juin 1987 tout en restant conseiller municipal jusqu'en 1989. C’est sous son mandat de maire qu’est menée à bien la restauration du moulin de Vertain, déjà mentionné en 1328 et doté d’un ensemble composé d’une charpente intérieure, d’une tour et pivot unique en France, mais dont la structure avait été très endommagée pendant la Grande Guerre et dont le fameux chemin pavé est emprunté par les coureurs cyclistes du Paris-Roubaix. Il inaugure cette restauration le 15 juin 1985. À l'occasion des élections législatives de 1993, il tente de récupérer le siège de député de la sixième circonscription du Nord, où le RPR a investi Thierry Lazaro. Au premier tour, l'ancien député rassemble 9 570 voix (19,7%). Il est devancé par le représentant officiel du RPR (11 336 voix ; 23,3%) mais précède le socialiste Dominique Bailly de près de 1 000 voix (8 589 ; 17,7%). Robert Vandelanoitte se retire au second tour, qui voit la victoire de Thierry Lazaro, réélu en 1997, 2002, 2007 et 2012. Robert Vandelanoitte continue à siéger au conseil général du Nord jusqu'en 1998. En 2001, il est élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur. Il décède à Templeuve le 19 janvier 2011.

« C'est une figure templeuvoise qui disparaît à l'âge de 90 ans, s'est alors ému le maire de la commune. Pour beaucoup, il a été le médecin de famille qui, très apprécié de ses patients, a fait toute sa carrière à Templeuve ». Au conseil général du Nord notamment, l'on salue un homme fidèle et droit, un gaulliste fervent, très engagé, avec son épouse, dans l'action catholique et sociale. Le 7 septembre 2013 a été inaugurée à Templeuve une salle des sports portant, par décision du conseil municipal, le nom du docteur Robert Vandelanoitte.