Raymond Valabrègue

1899 - 1966

Informations générales
  • Né le 25 septembre 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 18 avril 1966 à Fontenay-aux-roses (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Drôme
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

VALABRÈGUE (Raymond, Auguste, André)
Né le 25 septembre 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 18 avril 1966 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine)

Député de la Drôme de 1951 à 1955

Raymond Valabrègue a des origines drômoises par sa mère, native de Montségur. Il est né à Marseille, mais ses parents résident à Bollène, dans le département du Vaucluse. Au terme d’un double cursus en sciences – il est ingénieur chimiste – et en droit, il devient, en 1926, avocat à la Cour d’appel de Paris. Emule de Raymond Poincaré et de Joseph Paul-Boncour, il est quatrième secrétaire de la Conférence du stage des avocats dans la promotion 1929-1930. Attentif aux progrès scientifiques et à la production industrielle, il devient, en 1931, membre et conseiller juridique de l’Institut national des métiers, puis du Conseil de la propriété industrielle. Il y défend en particulier les droits des inventeurs et la « brevetabilité » des nouveaux produits végétaux. Impliqué dans la fondation du Conseil supérieur de la recherche scientifique, il devient l’avocat du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), après la seconde guerre mondiale.
Opposant au régime de Vichy, il est désigné comme commissaire de la République par le Gouvernement provisoire de la république française (GPRF), en août 1945. Il est affecté à ce titre au ministère de l’intérieur jusqu’en novembre 1945. C’est à cette époque, à 46 ans, que Raymond Valabrègue effectue sa première tentative électorale en se présentant, dans les Vosges, à la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945, sous l’étiquette radicale-socialiste, mais sans succès. Avec 12 002 voix, il n’obtient que 9,7 % des suffrages. Deux des quatre sièges vont à la liste du parti communiste et d’union républicaine et résistante, un à celle du Mouvement républicain populaire (MRP) et un à celle de la SFIO.
Cependant, après l’invalidation de cette élection le 11 février 1947, il mène à nouveau, pour l’élection partielle du 30 mars 1947, la liste du Rassemblement des Gauches républicaines (RGR) et Union gaulliste. Il est battu, le MRP obtenant cette fois deux sièges, le PCF et la SFIO se partageant les deux autres. Pour les élections législatives du 17 juin 1951, dans la Drôme, Raymond Valabrègue conduit la liste RGR présentée par le Parti républicain radical et radical-socialiste et élargie à l’Union des Indépendants, des Paysans et des Républicains nationaux. Ses thèmes de campagne sont simples : ni Thorez, ni de Gaulle, ni les sortants, retour au scrutin d’arrondissement, refus des nationalisations. « Nous ne voulons pas plus marcher au pas militaire que nous ne voulons être menés à la cravache par des moujiks », écrit-il. C’est grâce à l’apparentement de sa liste avec celles de la SFIO et du MRP que Raymond Valabrègue parvient à être élu avec 15 275 voix. Député de la Drôme, il est membre des commissions de la production industrielle (1951-1955) et du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1951-1955).
Le 5 juin 1952, il dépose une proposition de loi tendant à encourager l’apprentissage dans l’artisanat et, le 13 juillet 1955, une autre relative au mode de scrutin. Il cosigne également un rapport (28 mars 1953), au nom de la commission de la production industrielle sur les droits respectifs des actionnaires et des porteurs de parts des sociétés d’électricité nationalisées sur les biens restitués.
Il intervient sur six thèmes différents, en séance publique. Il défend notamment sept amendements, dépose une demande d’interpellation et un article additionnel. Il prend la parole à plusieurs reprises en faveur de l’industrie cinématographique, sur le commerce des cuirs et peaux, question importante pour l’industrie de la chaussure de Romans ou sur le contrôle des ententes professionnelles. En 1954, il interpelle le gouvernement sur sa politique indochinoise, mais reste proche de Pierre Mendès France.
Pour la troisième législature, en janvier 1956, huit listes s’affrontent dans la Drôme. Celle du Parti républicain radical et radical-socialiste conduite par Raymond Valabrègue est, cette fois-ci, apparentée à la seule liste SFIO. Avec 14 614 suffrages, perdant près de 800 suffrages, Raymond Valabrègue est battu, victime de la poussée poujadiste.
Bien qu’il renonce alors à de nouvelles candidatures, il reste actif au sein du Parti radical, notamment lors du congrès de Strasbourg en novembre 1957 : il obtient une majorité de voix pour sa motion en faveur du rétablissement immédiat de la paix en Algérie contre celle des amis de Félix Gaillard, mettant ainsi en évidence le risque de scission des radicaux sur ce sujet.
Il meurt le 18 avril 1966 à Fontenay-aux-Roses, à l’âge de 66 ans.