Camille Vallin

1918 - 2009

Informations générales
  • Né le 22 novembre 1918 à Givors (Rhône - France)
  • Décédé le 9 août 2009 à Givors (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Rhône
Groupe
Communiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 28 avril 1959 au 1er octobre 1968
Sénateur
du 3 octobre 1977 au 1er octobre 1986

Biographies

Biographie de la IVe République

VALLIN (Camille)
Né le 22 novembre 1918 à Givors (Rhône)

Député du Rhône de 1956 à 1958
Sénateur du Rhône de 1959 à 1968 et de 1977 à 1986

Fils d'un ouvrier mouleur et d'une mère femme de ménage, Camille Vallin est titulaire d'un brevet élémentaire d'enseignement primaire. En 1935, il échoue au concours d'entrée à l'école normale d’instituteurs. Il est admis aux PTT comme contrôleur du centre de tri de Lyon-Gare. C'est là qu'il fait la connaissance de militants communistes et de la CGT et, en 1936, il donne son adhésion au PCF. Incorporé au troisième régiment d'infanterie alpine en 1939, il participe à la campagne de France. Il est décoré de la croix de guerre en 1941. Il quitte l'armée d'armistice en 1942 et, l'année suivante, il rejoint la Résistance comme membre du Parti communiste clandestin, en charge de la propagande. Il participe aux combats de la libération de Givors et épouse, en janvier 1945, Paulette, Isabelle Cognat. De ce mariage, il aura trois fils. Il ne se remariera après le décès de sa première femme.
L’essentiel de la carrière politique de Camille Vallin est sa ville natale de Givors et le département du Rhône. Il est élu conseiller général du Rhône, dans le canton de Givors, dès septembre 1945. Il le demeure jusqu'aux élections de novembre 1985, battu par Jean-Claude Bahu (RPR). Cette longévité exceptionnelle est tout aussi remarquable sur le plan municipal. Il est élu conseiller municipal en avril 1945 et devient deuxième adjoint au maire. En octobre 1947, il refuse un poste d'adjoint pour protester contre l'alliance entre la SFIO et le RPF. En mai 1953, il est premier magistrat de Givors, mandat qu'il occupe sans discontinuer jusqu'en janvier 1993. Au-delà de cette date, il est conseiller municipal, jusqu’en mars 2001, après avoir été remplacé par Martial Passi. Fort de ses deux mandats, il conduit à Givors une ambitieuse politique de rénovation urbaine, d'aménagement routier, de protection contre les inondations et d'équipement hospitalier, scolaire et culturel. En revanche, il se révèle impuissant en face de la désindustrialisation de sa ville.
Sur le plan national, Camille Vallin n'est pas candidat aux élections de novembre 1946. Il l’est, en revanche, en 1951, à la deuxième place sur la liste communiste, derrière Eugène Montagnier, le député sortant. Bien que cette liste atteigne plus de 20% des suffrages, derrière le MRP, elle n'a aucun élu à cause d'apparentements extrêmement larges, allant de la SFIO aux Indépendants, ce qui permet au groupe des quatre listes apparentées d'emporter les quatre sièges de la deuxième circonscription.
Bénéficiant de son ancrage local et d'une réelle popularité à la tête de la ville de Givors, il est porté en première position sur la liste communiste de la deuxième circonscription du Rhône, devant Eugène Montagnier, lors des élections législatives de 1956. En dépit de trois groupes d'apparentements, la liste communiste arrive légèrement en tête. Elle ravit ainsi à un député indépendant sortant un siège qui revient à Camille Vallin. Les autres élus sont Lucien Dégoutte (radical), Jean Laborbe (paysan) et Jean Villard (démocrate-chrétien).
En janvier 1956, à l'Assemblée nationale, il est nommé membre titulaire de la commission des finances (1956-1957). Il siège également, durant les deux années de la législature, à la commission de l’intérieur (1956-1958). Il dépose trois propositions de résolution et quatre rapports. D’une manière générale, l'activité parlementaire de Camille Vallin concerne essentiellement les questions fiscales et budgétaires. Lors de ses cinq interventions en séance publique, il se contente souvent de soutenir purement et simplement les mots d'ordre politiques de son parti. Son action personnelle se manifeste en fait surtout en commission, et du point de vue technique, il se révèle, au sein de la commission de l'intérieur et dans les débats, comme un spécialiste des finances locales, vocation qui ne se démentira jamais. En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, il rédige un livre de référence sur Les Quatre Vieilles. Son grand intérêt pour ces questions apparaît pleinement au cours de la discussion du projet de loi relatif aux ressources des collectivités locales du 19 mars 1958. La délibération parlementaire est, en effet, ponctuée par ses interventions, motions et amendements, grâce auxquels il expose la nécessité de mettre en œuvre une réforme profonde des finances locales donnant de réels moyens aux municipalités. Durant son mandat, il défend six amendements, un amendement indicatif, un article additionnel et deux motions.
Il n'a cependant pas l'opportunité d'appuyer ultérieurement ses conceptions à l'Assemblée nationale. En effet, candidat dans la huitième circonscription du Rhône en 1958, il n'est pas réélu. Par la suite, il se présente à toutes les élections législatives de 1968 à 1988, sans succès. Ces échecs ne marquent cependant pas la fin de sa carrière parlementaire. Dès 1959, il est élu sénateur. Battu en 1968, il est réélu en 1977 et perd son mandat une seconde fois en 1986. Battu au Conseil général en 1985 et en 1992, il est candidat - non élu - aux élections régionales.
Au sein du PCF, son élection marque le début de son appartenance au Comité Central, dont il est membre de mai 1956 à janvier 1976. A ce titre, il doit successivement superviser l'activité de plusieurs fédérations communistes. Il est également amené à faire des voyages dans les « pays frères » dirigés par des communistes (Albanie, Chine, Vietnam).
Son attachement aux questions politiques locales se traduit aussi par son investissement hors du cadre de ses mandats nationaux. Appartenant à la commission nationale de l'Association des élus communistes, il est d'abord secrétaire général de la fédération des élus républicains municipaux et cantonaux. Membre de l'Association des maires de France, il entre au comité directeur en 1965 et, en 1976, il devient vice-président et rapporteur de la commission des finances - finances locales principalement - jusqu'en 1993. Animateur, de longue date, d'associations d'élus, Camille Vallin est également membre de la fédération nationale des sociétés d’économie mixte (FNSEM) qu’il préside de 1996 à 1999. Fervent défenseur de ces sociétés d'économie mixte, gages, pour lui, d'autonomie et de dynamisme municipal, il en a précocement fait l'instrument privilégié de l'aménagement et de la modernisation de sa ville.
La deuxième partie de sa carrière est enfin marquée par un net engagement pour la défense de l'environnement. A partir de 1970, il est à l'initiative de la création de plusieurs associations de lutte contre la pollution du Rhône réunissant un grand nombre de communes. Il a aussi pris une part active à la fondation du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE), né en 1981.
Figure politique municipale et départementale, membre dirigeant de nombreuses associations, Camille Vallin a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages concernant ses nombreux centres d'intérêt. En 2003, il fait paraître ses Mémoires, Lève-toi, pauvre humanité, dans lesquelles il retrace son parcours politique.
Camille Vallin a obtenu la croix de guerre 1939-1945 avec citation à l'ordre de la division. Il est titulaire de la médaille de la Résistance. Depuis le 14 juillet 1994, il est chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur.