Roger, Philibert Veillard

1908 - 1994

Informations générales
  • Né le 14 mars 1908 à La ferté-sous-jouarre (Seine-et-Marne - France)
  • Décédé le 11 août 1994 à Duravel (Lot - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

VEILLARD (Roger, Philibert)
Né le 14 mars 1908 à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne)
Décédé le 11 août 1994 à Duravel (Lot)

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Seine-et-Marne)

Roger Veillard est le fils d’un employé de commerce, aveugle de guerre, et d’une directrice d’école, militante socialiste. Son grand-père a été maire de la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Après des études au collège de Meaux, il fait son droit à Paris, obtient sa licence et devient avocat à la Cour d’appel de la capitale. En 1935, il adhère à la SFIO, et occupe le poste de secrétaire fédéral de la Seine-et-Marne jusqu’à la guerre. Sa fédération le présente aux élections législatives de 1936, à Fontainebleau, où il obtient 14,3 % des suffrages exprimés. En 1937, il entre au conseil d’administration du Populaire, l’organe de la SFIO. L’année suivante, il est élu à la commission administrative permanente du parti, sur la liste d’extrême gauche de Jean Zyromski.
Mobilisé en 1939, il participe à la campagne de France, et entre en Résistance en octobre 1940. Il participe à la mise en place du mouvement socialisant Libération Nord dans son département et, à partir de 1943, travaille pour l’Intelligence Service. Après une mission à Londres, il est parachuté en France, et anime le réseau britannique de renseignement Buckmaster. Il est, par la suite, engagé dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Pour ses activités pendant la guerre, Roger Veillard est décoré de la Croix de guerre avec palme, de la rosette de la Résistance et de la médaille de Combattant volontaire.
A la Libération, il est membre du Comité départemental de libération, et y préside la commission de la justice. Secrétaire fédéral de la SFIO, il écarte l’ancien député socialiste de Seine-et-Marne, Arthur Chaussy, qui avait pourtant refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940. Il s’oppose ainsi à une partie des militants de sa fédération.
En octobre 1945, néanmoins, il mène la liste SFIO à la première Assemblée nationale constituante en Seine-et-Marne, avec pour colistier le député sortant René Arbeltier. Dans sa profession de foi, il affirme son attachement au marxisme, en rappelant que le but final du socialisme demeure « la socialisation des moyens de production et d’échange, la suppression du profit capitaliste et la disparition des classes ». Il réclame l’application du programme du centre national de la résistance (CNR), en insistant sur la défense de la laïcité de l’Etat et de l’enseignement. Avec 46 214 voix, il obtient 22,9 % des suffrages exprimés. Il est le seul élu socialiste, derrière le communiste Laurent Casanova (60 151 voix), mais devant le démocrate-chrétien Henri Lespès (41 283 voix). A l’Assemblée nationale constituante, il est nommé à la commission des affaires étrangères. Le 8 avril 1946, il dépose un rapport, au nom de la commission parlementaire chargée d’enquêter dans les zones d’occupation française d’Allemagne et d’Autriche, où il fait le point sur l’épuration, la dénazification et la situation des partis politiques et des syndicats dans la zone d’occupation française d’Allemagne. Mais dès le début de l’année en 1946, il s’excuse de son absence et obtient un congé.
En conflit avec sa fédération, Roger Veillard, qui a abandonné le secrétariat fédéral depuis son entrée au Parlement, est exclu du parti socialiste en avril 1946. Il ne se représente donc ni aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante en juin, ni à celles à l’Assemblée nationale en novembre. En 1948, il fonde, dans son département, le Parti socialiste unitaire, favorable à l’unité d’action avec le parti communiste. Il ne se représente toujours pas aux législatives de juin 1951, mais en janvier 1956, il mène une liste de la Gauche indépendante en Seine-et-Marne. Avec 3 036 voix, soit 1,3 % des suffrages exprimés seulement, il est largement battu par les listes communiste (30,5 %) et socialiste (11,6 %). Il quitte, dès lors, la scène politique.
Il décède le 11 août 1994 à l’âge de quatre-vingt six ans.