Jacques Vendroux
1897 - 1988
VENDROUX (Jacques)
Né le 28 juillet 1897 à Calais (Pas-de-Calais)
Décédé le 1er avril 1988 à Calais (Pas-de-Calais)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais de 1946 à 1955 puis de 1958 à 1973
Issu d’une dynastie bourgeoise d’origine néerlandaise, les Van Droog, établie à Calais depuis 1678, Jacques Vendroux, né le 28 juillet 1897 à Calais, est l’aîné d’une famille de quatre enfants. Son père, Jacques-Philippe Vendroux, est armateur et courtier et dirige une fabrique de biscuits fondée en 1872 et installée boulevard Victor Hugo ; consul de six pays, celui-ci est aussi vice-président de la chambre de commerce locale et conseiller municipal. Sa mère, Marguerite Forest, est issue d’un milieu notarial et industriel ardennais. Après des études au collège de la rue Leveux, du nom d’un de ses ancêtres, maire de Calais de 1790 à 1797, Jacques Vendroux suit les cours de la High School de Canterbury et passe ses vacances en Allemagne, se préparant ainsi à des études de droit qu’il doit abandonner du fait de la Grande Guerre. En effet, mobilisé en janvier 1916, à l’âge de dix-huit ans, il rejoint le 150e régiment d’infanterie à Chartres, pour une formation de cinq mois, puis le 273ème régiment d’infanterie à Périgueux pour y suivre la préparation à l’Ecole des élèves-aspirants à Saint-Maixent, avant d’être affecté sur le front comme officier mitrailleur. Il part en juillet 1917 pour la Belgique, sur l’Yser, où il reçoit le commandement d’une section de cinquante soldats qui va monter en ligne. Puis il rejoint l’Aisne en vue du renforcement des lignes de défense du Chemin des Dames et, après une permission, de nouveau Craonne en avril 1918. Blessé le 1er juin 1918 à Vierzy, il est l’objet d’une citation le 21 juin 1918 qui met en avant ce « gradé énergique et d'un grand sang-froid », qui « a payé largement de sa personne et a réussi à maintenir sa section en place malgré un bombardement très meurtrier ». Fait prisonnier quelques temps après, il parvient à s’évader du camp de Darmstadt en octobre 1918. Repris, il est libéré le 23 octobre à la faveur de la formation de conseils de soldats et d’ouvriers et de la proclamation de la République. Après s’être caché dans une famille strasbourgeoise, le 3 novembre 1918, il rejoint Calais au moment de l’armistice. Comme sa mère, infirmière major bénévole de la Croix-Rouge, il est décoré en septembre 1919 de la Croix de Guerre par le général Ditte, gouverneur de Calais.
Durant l’entre-deux guerres, marié à Marie-Elisabeth Bellaigue, fille du critique musical et musicographe Camille Bellaigue, qui lui donne deux filles, Claude, Mme Legrand-Vendroux, et Martine, Mme de Martignac, ainsi qu’un garçon, Jacques-Philippe, dit Jackie, Jacques Vendroux se soucie essentiellement de la prospérité de son entreprise en tant que président-directeur général de la Biscuiterie Vendroux qui compte trois cents salariés ; il remplace son père à la tête de l’entreprise à partir de 1927. Il assure les fonctions de secrétaire général adjoint du syndicat national de la profession, de 1937 à 1939. Le 6 avril 1921, sa sœur, Yvonne, a épousé le capitaine Charles de Gaulle à Calais et les deux familles se retrouvent désormais liées. Charles de Gaulle est alors professeur d’histoire à l’Ecole spéciale militaire.
En mai 1940, ce capitaine d’infanterie de réserve, devenu l’adjoint du commandant de la Place de Calais, s’installe au bureau militaire de l’hôtel de ville. Dès l’appel du 18 juin 1940, connu par les Allemands pour ses liens de parenté avec de Gaulle, il est d’abord étroitement surveillé avant d’être arrêté et déporté dans un Oflag en Silésie d’où il sort en août 1941, comme nombre de poilus de la Grande Guerre, en tant qu’ « ancien blessé de 1914-1918 en mauvaise santé ». Ayant été informé de l’existence à Calais d’un réseau de résistance, il rejoint cette structure clandestine et abrite dans sa biscuiterie des résistants belges avant d’aider des familles à cacher des réfractaires au STO. Toujours surveillé par la Gestapo, il change régulièrement de domicile et tente même en vain de se réfugier en Angleterre. En février 1944, la menace se précisant, la famille Vendroux est prise en charge par le réseau Eleuthère et se disperse dans le sud de la France. Le 7 septembre 1944, alors qu’il se trouve à Toulouse, Jacques Vendroux reçoit du général de Gaulle l’ordre de se rendre à Paris où il se voit remettre par Gaston Palewski, directeur de cabinet, un ordre de mission, le commandement de la place de Calais. À la mi-septembre, il est en contact avec le Commissaire régional de la République pour le Nord-Pas-de-Calais, Francis Closon et, ayant rassemblé sous son autorité les groupes résistants locaux, il rentre le 1er octobre 1944 dans sa ville natale, libérée par la 3e division d’infanterie canadienne mais jonchée de ruines et ravagée par l’incendie.
Suivant l’exemple familial, Jacques Vendroux s’engage alors dans la vie politique locale. Il est nommé, à l’unanimité par le comité local de Libération, maire à titre provisoire de Calais le 3 octobre 1944 alors qu’il aurait souhaité se consacrer à ses affaires commerciales. Le 27 février 1945, la ville qui s’était repeuplée, subit un terrible bombardement de la part d’un pilote allié qui, croyant atteindre Dunkerque encore occupée par les forces allemandes, fait une centaine de morts parmi les civils et détruit en grande partie la vieille ville. Le 5 mars Jacques Vendroux reçoit officiellement les regrets du Quartier général des forces alliées. En avril 1945, les élections municipales, qu’il remporte à la tête d’une « liste d’union patriotique » rassemblant démocrates-chrétiens, communistes et anciens résistants apolitiques, le confirment à l’hôtel de ville. Il bat le socialiste André Gershell, ancien premier adjoint et ayant fait fonction de maire jusqu’à la prise de Calais en 1940. Catholique convaincu et admirateur fervent du général de Gaulle, qu’il reçoit officiellement à Calais en août 1945, Jacques Vendroux rejoint logiquement en septembre 1945 le MRP que Maurice Schumann lui décrit comme le « parti de la fidélité ». Il avise cependant celui-ci qu’il ne souhaite pas « être entraîné trop loin dans la machine politique ». Mais ce ralliement lui vaut les critiques des communistes qui le poussent à démissionner de ses fonctions de maire fin novembre 1945.
C’est dans une ville encore dévastée que Jacques Vendroux accueille le 12 août 1945 le général de Gaulle qui lui demande d’être candidat aux élections législatives du 21 octobre 1945. Il est élu député de la 1ère circonscription du Pas-de-Calais avec 80 637 voix, soit 46,4 % des suffrages en compagnie de son colistier Gabriel Tellier, agriculteur et maire de Pittefaux depuis 1927, devant deux socialistes, Henri Henneguelle, maire de Boulogne-sur-Mer, et Abel Poulain, maire de Hesdin, 60 525 voix, ainsi que devant le communiste Gaston Dassonville, ancien délégué à l'Assemblée consultative provisoire de Paris, 32 019 voix. Il prend la présidence de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il est nommé juré à la Haute Cour de justice. Au cours de ce premier mandat, il dépose deux propositions de loi, la première, le 21 février 1946, tendant à la réparation intégrale des dommages de guerre, la seconde tendant à exiger un minimum de conditions d’habitabilité pour les constructions à usage d’habitation, et intervient à sept reprises, la première fois le 31 décembre 1945, en faveur des sinistrés, dans le cadre de la discussion budgétaire, puis pour défendre, notamment, deux amendements.
En janvier 1946, Jacques Vendroux fait partie de ceux qui conseillent à de Gaulle de quitter la présidence du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), à la différence de Pierre de Gaulle qui recommande à son frère de s’y maintenir. Le projet de Constitution, rédigé par la première Assemblée nationale constituante, est rejeté lors du référendum du 5 mai 1946 par 53 % des votants. Lors des élections à la deuxième Assemblée constituante le 2 juin 1946, Jacques Vendroux obtient 67 768 voix, soit 36,1 % des voix, sous la même étiquette du Mouvement républicain populaire (MRP) avec Paul Caron, et devant les mêmes concurrents politiques. Il conserve la présidence de la même commission - dont il tient à présider effectivement lui-même toutes les réunions - tout en siégeant aussi dans celle des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphone. Le 16 juin 1946, alors que la seconde Assemblée nationale constituante va se réunir, le général de Gaulle exprime ses idées constitutionnelles à Bayeux, première ville libérée deux ans auparavant. Durant ce second mandat, Jacques Vendroux dépose deux propositions de loi, notamment une qu’il dépose à nouveau tendant à exiger un minimum de conditions d’habitabilité pour les logements nouveaux, et une proposition de résolution. Il intervient à quatre reprises en séance publique, essentiellement en tant que président de la commission de reconstruction et des dommages de guerre, demandant au gouvernement d’accélérer la reconstruction des ports de Boulogne et de Calais. Le député du Pas-de-Calais prend vite ses distances avec le MRP, au comité directeur duquel il était pourtant entré en juin 1946 et où il jouait les intermédiaires entre Maurice Schumann et le général de Gaulle. Il refuse de voter le second projet constitutionnel, combattu par le général de Gaulle, tente de convaincre ses amis du MRP d’en faire autant. Mais le projet de Constitution est adopté par référendum à une faible majorité, 53,24 % des suffrages exprimés. Devant son échec, il quitte le parti démocrate-chrétien en septembre 1946. C’est donc sous la nouvelle étiquette ADS (Action démocratique et sociale), appellation approuvée par le général de Gaulle, qu’il est élu lors des législatives de novembre 1946 dans le Pas-de-Calais grâce aux 37 443 voix, soit 20,37 % des suffrages exprimés, qui se portent sur sa liste dont il est le seul élu, et qui comprend notamment son second de liste de 1945, Gabriel Tellier, qui n’avait pas voulu se représenter aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante sous la bannière du MRP. Avec René Capitant et Pierre Clostermann, il s’apparente au groupe Union démocratique et socialiste de la résistance (UDSR), dont bon nombre de membres sont issus de la Résistance intérieure ou des Forces Françaises Libres.
Membre de la commission du travail et de la sécurité sociale (1947-1948), il siège également à la commission des affaires étrangères (1947-1951), de la presse (1947-1948), du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1950-1951). Il est nommé secrétaire de cette dernière commission. Il appartient, enfin, à la commission des pensions, durant l’année 1951. Il est désigné par la commission des affaires étrangères pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d’apprécier la mise en œuvre de la Convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen. Il est appelé à remplir les fonctions de juré à la Haute Cour de justice pour la session du 14 juin 1949.
Au cours de cette législature, il dépose dix propositions de loi, douze propositions de résolution, trois rapports et un avis. Il intervient sur le projet de loi instituant un prélèvement exceptionnel de lutte contre l’inflation en décembre 1947 et continue de dénoncer la carence de l’Etat dans la reconstruction des ports du littoral de la Côte d’Opale. Partisan d’un référendum sur le mode de scrutin, il suit de près en novembre 1949 la politique française à l’égard de l’Allemagne et de la Sarre qui, placée sous la tutelle d’un haut-commissaire, Gilbert Grandval, constitue depuis 1947 avec la France une union douanière, économique et monétaire. Entre 1946 et 1951, Jacques Vendroux intervient à vingt-quatre reprises en séance publique, défendant notamment cinq amendements. Il dépose quatre demandes d’interpellation. Il remplit les fonctions de rapporteur à trois reprises : projet de loi relatif à l’organisation judiciaire en Sarre (26 février 1948) ; projet de loi portant ratification de la convention créant la commission du Pacifique Sud (4 mai 1948) ; projet de loi portant ratification des accords franco-sarrois (20 octobre 1950).
Sur le plan militant, Jacques Vendroux reste en marge de l’Union gaulliste créée par René Capitant. Partageant le constat critique du Général à l’égard de « l’impuissance » du nouveau régime, il adhère au projet de lancement du RPF (Rassemblement du Peuple Français). Deux semaines avant le discours de Bruneval (30 mars 1947), l’ancien chef de la France libre lui confie son intention de créer un vaste Rassemblement et demande à son beau-frère de l’aider à rallier à sa cause des députés. À l’été 1947, Jacques Vendroux lui suggère de constituer au Palais-Bourbon un intergroupe de parlementaires favorables ou adhérents au RPF. La structure, dont les statuts sont rédigés dans l’appartement parisien de Jacques Vendroux, est présidée le 31 octobre 1947 par le corse Paul Giacobbi, le député du Pas-de-Calais se contentant de suivre les relations entre l’intergroupe et le mouvement gaulliste installé au 5 de la rue de Solférino. La formule de l’intergroupe fonctionne mal en raison de l’hostilité du MRP qui interdit la double appartenance à ses élus. Finalement, en décembre 1948, Jacques Vendroux se replie sur un petit noyau de fidèles, le groupe parlementaire ADS, rassemblant une trentaine d’élus de l’UDSR et de diverses origines, présidé par René Capitant dont il assure le secrétariat général, avec Michel Habib-Deloncle comme secrétaire administratif. Au sein du RPF, Jacques Vendroux (élu en mars 1949 sous l’étiquette du Rassemblement conseiller général du canton nord-ouest de Calais) se montre très actif lors des conseils nationaux du mouvement. Il se montre vigilant en février 1950 sur les dérives possibles de l’application du plan Schuman. Il présente ainsi un rapport sur « les possibilités d’une coopération économique franco-allemande » qui s’oppose au plan Schuman, préfiguration de la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA). Le rapport exposant les éléments d’une complémentarité des deux économies conclut que « seule une loyale entente et un juste équilibre entre la France et l’Allemagne peuvent constituer la base d’une large union européenne dans laquelle les nations seraient associées tout en conservant leur souveraineté ». Il récuse la mise en place d’une autorité de tutelle dont les décisions risqueraient d’être contraires aux intérêts nationaux et une organisation limitée au charbon et à l’acier qui « renforcerait la suprématie de l’Allemagne dans un domaine particulièrement générateur de puissance ». Mais il ne siège pas dans les instances dirigeantes - commission exécutive puis comité de direction - à la demande du Général qui ne souhaite pas voir des membres de sa famille prendre une part trop visible à la tête du RPF. Il faut attendre les législatives de 1951 pour que la situation change.
En juin 1951, après avoir évoqué, dans sa campagne électorale, le risque de « la victoire des séparatistes [qui] ferait de tous les Français des serfs », il arrive en tête des suffrages avec la liste du Rassemblement du peuple français (RPF), ayant refusé l’apparentement proposé par les Indépendants, et obtient 59 154 voix, soit 30,75 % des suffrages exprimés. Jean Febvay, son suivant de liste, est également élu. Il est à nouveau désigné, par la commission des affaires étrangères, pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d’apprécier la mise en œuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen, le 21 septembre 1951. Désigné par la commission des affaires étrangères pour suivre l’étude des questions relatives à la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), entre 1953 et 1955, il est aussi nommé représentant de la France à l’Assemblée commune de cette instance en juillet 1954. Il conserve cette fonction durant l’année 1955. Au cours de l’année 1955, il siège également à la commission de la presse. Entre 1951 et 1955, il dépose quatre propositions de loi, vingt-trois propositions de résolution et trois rapports. Son activité législative est alors très éclectique : il se montre soucieux de faciliter les échanges avec le Royaume-Uni, en demandant la suppression de la présentation des passeports sur des excursions de courte durée, de développer les télécommunications, de maintenir les avantages offerts aux jardins ouvriers et familiaux, de faciliter les permissions exceptionnelles pour les fils d’agriculteurs au temps des moissons. Il intervient sur les problèmes de radio et de télévision. L’essentiel de ses interventions porte sur les relations franco-allemandes, notamment les 20 et 31 mai 1953, en qualité de rapporteur, puis à nouveau en mai 1954. Il évoque alors le « préalable sarrois », les dérobades systématiques de Bonn ; il estime nécessaire de maintenir l’union économique franco-sarroise, indispensable à l’équilibre des potentiels industriels en Europe, critique le souci de compromis de Robert Schuman et de Pierre-Henri Teitgen. Il est à nouveau rapporteur, pour la ratification des accords de Paris qui stipulent la fin du régime d’occupation en Allemagne de l’Ouest et définissent un règlement du problème de la Sarre sous la forme d’un statut européen dans le cadre élargi de l’Union de l’Europe occidentale (UEO). Il rappelle en cette qualité, le 20 décembre 1954, les graves divergences entre les exposés des motifs allemands et français et précise que le traité européen sur la Sarre est irrévocable, sous la seule réserve de la signature d’un Traité de paix. Il soumet ainsi à l’Assemblée la conclusion de la commission des affaires étrangères approuvant la ratification de l’accord confirmant l’autonomie politique de la Sarre et l’union économique franco-sarroise, « sous réserve que soit formellement maintenue l’interprétation française de cet accord et que soit subordonné à sa ratification par la République fédérale de Bonn le retour de l’Allemagne à sa souveraineté […] ». Il fait même part, à titre personnel, le 23 décembre 1954, de son accord à une motion préjudicielle de Vincent Badie visant à obtenir du gouvernement allemand son assentiment à l’interprétation française des accords franco-allemands sur la Sarre. Durant cette deuxième législature de la Quatrième République il intervient à trente-huit reprises en séance publique. Il défend trois amendements. Ses initiatives parlementaires sont aussi caractérisées par son esprit critique et une démarche d’indépendance : il dépose sept demandes d’interpellation et deux rappels au règlement. Il remplit les fonctions de rapporteur à l’occasion de la discussion de trois textes : projet de loi portant ratification des accords franco-sarrois des 20 et 31 mai 1953 (6 novembre 1953) ; projet de loi portant ratification des accords de Paris (20, 21 et 23 décembre 1954) ; projet de loi autorisant la ratification de la convention d’établissement et de navigation entre la France et la Suède (2 mars 1955).
Au sein du Rassemblement, Jacques Vendroux prend davantage de responsabilités après 1951. Il continue d’être le rapporteur des affaires européennes dans les conseils nationaux du Rassemblement. Président du conseil régional du RPF à partir de 1952, il devient surtout en décembre 1952 délégué national à l’action des cadres, succédant à Henri Lespès. Ce gaulliste orthodoxe rejette tout soutien ou participation aux gouvernements de la IVème République, et ne vote donc pas l’investiture d’Antoine Pinay en mars 1952, contrairement à 27 députés RPF démissionnant du groupe, ni celles de René Mayer en janvier 1953 et de Pierre Mendès France en juin 1954. À l’Assemblée comme au sein du mouvement, il suit de près à la demande du général de Gaulle le dossier de la Communauté européenne de défense (CED) jusqu’au rejet du traité, à la suite de l’adoption par 319 voix contre 264 d'une question préalable présentée par le général Aumeran. « Je veux bien devenir un vrai Européen tout en restant Français, mais je ne veux pas cesser d’être Français en devenant un faux Européen », déclare-t-il à la presse.
Resté fidèle au général de Gaulle après la mise en sommeil du RPF et le début de la « Traversée du désert », Jacques Vendroux, qui a cédé la direction de la biscuiterie familiale en 1953, se présente aux législatives de 1956 dans le Pas-de-Calais sur la liste des Républicains sociaux unie au parti républicain paysan. Son refus intransigeant des apparentements lui vaut d’être battu nettement par les socialistes, il ne recueille que 23 355 voix, soit 17,10 %, loin derrière les socialistes qui rassemblent 74 194 voix. Il doit céder son siège à un socialiste, l’instituteur André Parmentier. Entre 1956 et le printemps 1958, Jacques Vendroux continue de fréquenter quelques personnalités gaullistes, Léon Noël, Jacques Soustelle et Gaston Palewski, tout en rencontrant chaque mois le général de Gaulle.
Le retour au pouvoir du général de Gaulle début juin 1958 le relance politiquement. Alors que la commission d’investiture de l’UNR (Union pour la nouvelle République) lui propose de se présenter en Savoie, Jacques Vendroux refuse par attachement pour le Pas-de-Calais. Le 23 novembre 1958, il est aussi candidat dans la 7ème circonscription du département (cantons d’Audruicq, de Calais Nord-Ouest et Sud-Est), sans étiquette, avec simplement l’investiture de l’UNR, bien qu’il préside depuis octobre le comité départemental de cette formation – Robert Meaux en étant le secrétaire général -, car, comme il le précisera dans son journal politique, le général de Gaulle préfère « n’être lié à aucun groupement politique, même de façon indirecte à travers les membres de sa famille ». Dans son engagement électoral du premier tour, il rappelle que « retranché depuis neuf ans dans l’opposition », il poursuivait « fidèlement – contre le système – la politique du général de Gaulle » et que son « attitude antérieure de parlementaire chargé d’un rôle national et la tendance politique actuelle » le place « à cet égard – chacun s’en rend compte – dans une situation très favorable ». Il est élu député au second tour, dans une quadrangulaire, avec 28 054 voix, soit 62,7 % des voix face au candidat communiste Marceau Danel, 7 339 voix, à André Parmentier, SFIO, maire de Calais, 5 559 voix et à Louis Chatillon, socialiste du Centre de réforme républicaine, 3 797 voix. Son suppléant est l’agriculteur Charles Empisse (qui le suivra lors des campagnes de 1962, 1967 et 1968). Même s’il n’a pas fait campagne sous l’étiquette UNR, respectant ainsi le souhait du général de Gaulle de ne pas voir des membres de sa famille se réclamer du parti gaulliste lors d’une élection, il rejoint le groupe gaulliste à l’Assemblée une fois élu. Il préside également la fédération UNR du Pas-de-Calais. À l’Assemblée, Jacques Vendroux, rapporteur permanent pour les questions européennes, se montre attaché à la construction européenne telle que la conçoit le général de Gaulle. Chaque prise de position du député est surveillée de près par les médias qui estiment que les déclarations du parlementaire reflètent étroitement les pensées du chef de l’Etat dont il est un intime. C’est le cas en juin 1961 lorsqu’il intervient en qualité de rapporteur des problèmes du Marché commun. Il défend l’idée d’un référendum dans les six Etats membres de la CEE sur l’élection des représentants de l’Assemblée européenne au suffrage universel, position exprimée quelques temps plus tard par le général de Gaulle lors de sa conférence de presse du 5 septembre 1960, consacrée à l’Europe des Etats. Se définissant comme un « anti-intégrationniste », Jacques Vendroux défend le plan Fouchet en 1961 et 1962. Il défend les mêmes idées à l’Assemblée parlementaire européenne où il siège dès le 29 janvier 1959. Il en devient le vice-président en 1960 et conserve la fonction jusqu’en 1967.
Jacques Vendroux est élu maire de Calais, malgré ses réticences à l’égard du cumul des mandats, le 15 mars 1959, au second tour, avec 47,05 % des voix, face à Marceau Danel, 35,54 %, et André Parmentier, 17,35 % ; il accueille à ce titre le général de Gaulle lors de la deuxième visite présidentielle à Calais en septembre 1959 dans une atmosphère à la fois fervente et triomphale. Il dirige la cité jusqu’en 1969 dans le cadre d’une union avec le MRP. Désireux de faire de sa ville une sous-préfecture, il y parvient le 11 janvier 1962. Après avoir obtenu en 1961 l’inscription au IVe plan d’équipement des travaux du port de Calais ouest, Jacques Vendroux réussit à faire avancer deux dossiers importants pour Calais : la construction d’une autoroute reliant la ville à Reims et la relance du projet de tunnel sous la Manche. Membre de la chambre de commerce et d’industrie, il est présent à la CODER (commission de développement économique régional) de la 2ème circonscription d’action régionale.
Après le vote de la motion de censure du 4 octobre 1962, et l’adoption par référendum le 28 octobre, par 62 % de oui, de la réforme de l’élection du président de la République au suffrage universel, des élections législatives ont lieu le 18 novembre 1962. Jacques Vendroux déclare que « le scrutin ne peut pas se dérouler dans l’hypocrisie. Les partisans du non doivent avoir le courage de supporter les conséquences de leur opposition. Au cas où ils essaieraient de créer une équivoque, les électeurs ne se laisseraient pas tromper et sauraient bien tirer eux-mêmes la conclusion qui s’impose : voter pour les candidats qui constitueront la seule majorité valable de la prochaine législature. » Le maire de Calais est réélu député dès le premier tour sous la même étiquette et dans la même circonscription avec 22 118 voix face à Marceau Danel, 8 341 voix, à Yves Roujeau, SFIO, 5417 voix et à Georges Boulanger, MRP, 4 303. Les pourcentages maximum sont atteints à Escalles, Audruicq et au quartier de l’Esplanade alors que les résultats sont stables à Calais. Dans le quartier du Fort Nieulay il obtient 3 000 voix de plus qu’en 1958. Il déclare au lendemain de son élection qu’il ne considère son « succès personnel que comme celui du général de Gaulle » et qu’« une majorité permettra […] de poursuivre l’œuvre commencée par la Cinquième République ». Il est membre du groupe gaulliste et rejoint la commission des affaires étrangères. Toujours passionné par les débats sur l’Europe, il réunit en janvier 1963 les députés partisans de la politique européenne du Général, c’est-à-dire une union européenne fondée sur les indépendances nationales, au sein du « Comité pour l’Europe » dont il est l’un des vice-présidents. Il combat l’idée d’une Europe politique supranationale au sein du Conseil de l’Europe au profit d’une éventuelle confédération. Egalement représentant à l’Assemblée parlementaire européenne en 1959, puis en 1962 représentant de la France au Parlement européen, dont il est vice-président, il participe à des entretiens entre parlementaires français et allemands. Il y est encouragé par le chancelier fédéral Konrad Adenauer qui lui manifeste à plusieurs reprises, même après avoir quitté la chancellerie en octobre 1963, l’intérêt qu’il y attache, et fidèle en cela à la politique européenne du général de Gaulle qui fonde sa politique européenne, après l’échec du plan Fouchet, sur une étroite solidarité entre la France et l’Allemagne. Il regrette, comme son illustre beau-frère, que le Parlement fédéral ait ajouté unilatéralement au texte initial du Traité de l’Elysée un préambule consacrant une subordination de l’Allemagne à l’atlantisme. À l’Assemblée de Strasbourg, il regroupe les parlementaires gaullistes dans le groupe de l'Union démocratique européenne (UDE) créé le 21 janvier 1965 et qu’il préside. C’est à partir de cette législature que le maire de Calais commence aussi à s’intéresser aux questions africaines. À la demande de son beau-frère, il établit des contacts entre les parlementaires français et leurs homologues des Etats africains alors fraîchement indépendants. Jacques Vendroux prend au début de l’année 1963 la présidence de l’association parlementaire France-Afrique jusque-là contrôlée par les démocrates-chrétiens. Jusqu’en 1969, en compagnie du député gaulliste parisien Pierre Bas, ancien administrateur de la France d'outre-mer en Afrique Equatoriale Française (AEF), grand spécialiste de l’Afrique noire, il se rend régulièrement sur ce continent en liaison étroite avec Jacques Foccart, secrétaire général pour les affaires africaines et malgaches.
Sur le plan militant, Jacques Vendroux fait partie dès novembre 1959 des parlementaires élus par le comité central pour siéger à la commission politique de l’UNR. Suivant l’évolution des positions du chef de l’Etat sur la question algérienne, il approuve la loi du 4 février 1960 autorisant le gouvernement à prendre, par application de l’article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l’ordre, à la sauvegarde de l’Etat, à la pacification et à l’administration de l’Algérie. À l’UNR, il défend en mai 1960 l’éviction de Jacques Soustelle de l’UNR en raison de ses positions jusqu’au-boutistes en faveur de l’Algérie française. Réélu lors des assises de Strasbourg de mars 1961 au comité central et à la commission politique, il se voit encore reconduit dans cette dernière instance dirigeante en janvier 1964 mais n’y siège plus, préférant se consacrer à ses fonctions de parlementaire à Paris et à Strasbourg. En 1965, il participe encore au lancement de l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), le mouvement de jeunes gaullistes lié à l’UNR. Il est réélu maire de Calais, pour l’exercice d’un cinquième mandat, sa liste obtenant le 14 mars 1965, au premier tour, avec 2 220 voix de plus qu’en 1959. Il accueille à ce titre le général de Gaulle le 26 avril 1966 lors d’une troisième et dernière visite officielle à Calais.
Jacques Vendroux est réélu député dans la même circonscription le 12 mars 1967, au second tour des législatives, avec 25 465 voix contre Marceau Danel, Parti Communiste Français, 20 417 voix, sans avoir fait campagne pendant l’entre-deux tours. Au premier tour il avait obtenu 22 402 voix face à Marceau Danel, 11 341 voix, Albert Chifflart, Parti Socialiste Unifié, 1 822, Yves Roujean, Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste, 6 257, Roger Menveux candidat dissident du Centre national pour la Ve République, 1 184, et Yves Davrou, Centre Démocrate, 5 174. Il rejoint la commission des affaires étrangères dont il est élu président face à Gabriel Peronnet. Décidé à s’investir pleinement dans cette nouvelle fonction, il démissionne de l’Assemblée européenne et de la présidence du groupe UDE. Il conduit des missions internationales en Grèce, en Iran, en Inde et dans la plupart des pays d’Afrique. Il devient président de l’association France-Allemagne. Il prend part au débat sur la déclaration du gouvernement sur la politique étrangère le 15 juin 1967, insistant sur le prestige de la France et son rayonnement dans le monde et critiquant ceux qui, après avoir annoncé l’isolement de la France, l’accusent de désengagement et de neutralisme. Lors des législatives de 1967, il a la satisfaction de voir son fils, Jacques-Philippe Vendroux être élu député de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le député du Pas-de-Calais est reconduit à l’Assemblée, sous l’étiquette de l’UDR, au second tour des législatives de juin 1968, consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale. Il améliore son score de 1967, obtenant 27 243 voix face à Marceau Danel, 18 358 voix, et manque de peu une élection au premier tour. Il retrouve la présidence de la commission des affaires étrangères. Il considère que cette présidence présente pour celui qui l’assume « un intérêt considérable, s’il veut bien s’astreindre à se tenir au courant de tous les problèmes et en étudier tous les dossiers, comme à maintenir les contacts qu’impose la vie diplomatique ». Parmi les activités liées à sa fonction, il prend connaissance au Quai d’Orsay, à raison de trois séances de deux heures par semaine, des télégrammes échangés entre le ministre des affaires étrangères et les ambassadeurs. Il assiste aux sessions des Nations unies. Il poursuit les contacts avec de nombreuses personnalités étrangères. Le 30 août 1968, après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, il convoque la commission des Affaires étrangères afin d’entendre le ministre des Affaires étrangères Michel Debré. Il déclare à la presse qu’« il semble bien que la décision soviétique, qui porte atteinte à la liberté des nations et au principe de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, rendra plus délicate pendant une période indéterminée la poursuite d’une collaboration profitable à nos intérêts réciproques comme à la paix dans le monde ». Intervenant le 7 novembre 1968 dans l’examen des crédits des Affaires étrangères, il souligne une nouvelle fois l’expansion du rayonnement de la France et déplore que ce soit en France que certains « s’obstinent à contester cette réalité ».
Depuis l’après-guerre, le député du Pas-de-Calais est un intime et un confident de Charles de Gaulle qui apprécie sa fidélité, son désintéressement et sa discrétion. Les deux hommes se retrouvent régulièrement à la Boisserie pour de longues discussions et des promenades dans la campagne environnante, les forêts profondes et les bois solitaires. Ayant soutenu de Gaulle depuis toujours, étroitement lié au chef de l’Etat par des rapports d’affection et d’admiration dépassant le simple cadre familial, Jacques Vendroux est traumatisé par le départ du Président après l’échec du référendum le 27 avril 1969 sur le projet de loi relatif à la création de régions et à la réforme du Sénat. Dès le lendemain du scrutin, il démissionne de la présidence de la commission des affaires étrangères, se refusant à cautionner toute entreprise qui ne serait pas approuvée par son beau-frère. Ce dernier l’incite toutefois à ne pas démissionner de son mandat de député comme il en avait exprimé l’intention dans un premier temps. Rapidement, Jacques Vendroux évolue vers un antipompidolisme actif et explicite. Reprochant à l’ancien Premier ministre d’avoir favorisé l’échec référendaire en refusant de déclarer qu’il ne serait pas candidat à la présidence de la République, le maire de Calais tente de pousser René Capitant à briguer l’Elysée pour faire barrage à Georges Pompidou. L’opération ayant fait long feu, il est le seul parlementaire gaulliste, avec Louis Vallon, à refuser de signer une déclaration de soutien à Georges Pompidou lors de la campagne présidentielle du printemps 1969. Après la victoire de Georges Pompidou, il crée en mai 1969 avec d’autres gaullistes orthodoxes une amicale, Présence et action du gaullisme (PAG). L’organisation, qui rassemble surtout des parlementaires soucieux de défendre l’héritage du Général, est présidée par Hubert Germain, un proche de Pierre Messmer. « Nous voulons marquer le désir de continuer une politique et affirmer notre fidélité à des grands principes. Il faut mettre fin à la critique systématique qui commence à se développer et au procès qui s’esquisse en termes à peine voilés de dix ans de gestion gaulliste », déclare-t-il le 10 septembre 1969 lors d‘une réunion de l’amicale à Noisy-le-Grand. Rapidement toutefois, l’amicale glisse vers un soutien au nouveau chef de l’Etat dont les conseillers ont attiré ces gaullistes souvent conservateurs sur la base d’une opposition aux réformes jugés trop libérales de Jacques Chaban-Delmas. Jacques Vendroux s’en retire donc dès 1970 constatant « l’inutilité, pour ne pas dire plus » de cette association avant de démissionner de l’UDR en février 1971 en compagnie de Christian Fouchet. À l’Assemblée, son antipompidolisme s’exprime dans ses critiques à l’encontre du référendum sur l’élargissement européen et l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. Il s’oppose également au projet de loi constitutionnelle sur le quinquennat déposé le 6 septembre 1973 par le chef de l’État, signant en octobre 1973 avec Christian Fouchet et Pierre Lefranc « un appel contre le quinquennat ». Dans les deux cas, il voit dans ces réformes une atteinte à l’héritage gaullien. Il vote en revanche en faveur de la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions. Lors de la discussion des crédits des Affaires étrangères pour 1973, le 12 novembre 1972, il annonce, vingt-sept ans, jour pour jour, après être monté à la tribune pour la première fois, qu’il prend la parole pour la dernière fois. « Ce sont, non pas mes cinq dernières minutes, mais mes dix dernières minutes. C'est reconnaître que je ne suis plus qu'un survivant d'une époque révolue, un vieux solitaire, avec ses nostalgies et, j'en conviens, sa propension à regarder le présent en fonction du passé plutôt que d'un avenir dont les portes se ferment peu à peu devant lui. » « Il me semble, poursuit-il, et je ne crois pas être le seul à en éprouver quelquefois un peu de mélancolie, que la France, satisfaite de ne plus avoir à surmonter de difficultés extérieures de caractère alarmant, a tendance à limiter, sagement pour certains, trop prudemment pour d'autres, le champ de ses ambitions. » Ayant choisi de ne pas se représenter lors des législatives de mars 1973, il entre en octobre de l’année suivante au comité directeur de l’Association pour la fidélité à la mémoire du général de Gaulle.
Retiré totalement de la vie politique, il apporte cependant son soutien en 1979 à la liste Défense des Intérêts de la France en Europe (DIFE) aux élections européennes, constituée par Jacques Chirac en relation avec Michel Debré, estimant dans une tribune du Monde, le 1er juin 1979, que c’est « la seule liste qui puisse prétendre sur le fond à la continuité de la politique européenne du général de Gaulle». Jacques Vendroux se consacre à la rédaction de ses mémoires, axés essentiellement sur ses relations avec Charles de Gaulle. Il publie chez Plon en 1974-1975 les deux tomes de Souvenirs de famille et Journal politique (tome 1 : Cette chance que j’ai eue, 1920-1957, tome 2 : Ces grandes années que j’ai vécues, 1958-1970). Le même éditeur fait paraître en 1980, Yvonne de Gaulle, ma sœur, puis, en 1983, La génération du feu, 1914-1918. Il partage son temps entre les porcelaines anciennes, la bibliophilie et le groupement historique des « Amis du Vieux Calais » qu’il a fondé pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine de sa ville natale. Alpiniste chevronné, il apprécie les grandes randonnées, « ces aubes lumineuses qui révèlent les montagnes et ces crépuscules silencieux qui envahissent les vallées » selon la formule de Pierre Lefranc. Ce sportif accompli préside des clubs de football et de tennis. C’est à Calais, où il s’était retiré en avril 1979, que Jacques Vendroux décède le 1er avril 1988. Sa longue carrière parlementaire, très remplie, en avait fait à un moment donné le plus ancien des députés. Il était chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l'Ordre de Léopold Ier, titulaire de la King’s military cross britannique ainsi que d’autres décorations étrangères (République fédérale d'Allemagne, Tchad, Togo, Italie, Sénégal, Madagascar, Mauritanie, Gabon, Congo et Centrafrique). Il était le père de Jacques-Philippe Vendroux, ancien député de Saint-Pierre-et-Miquelon, l’oncle de l’amiral (C.R.) Philippe de Gaulle, lui-même sénateur RPR de Paris et ancien inspecteur général de la Marine.
Œuvres :
- Cette chance que j'ai eue (1920-1957), Plon, 1974
- Ces grandes années que j'ai vécues (1958-1970), Plon, 1975
- Yvonne de Gaulle, ma sœur, Plon, 1980
- La génération du feu 1914-1918 ; textes de Charles de Gaulle, Jacques Vendroux, Gérard Boud'hors, Philippe de Gaulle, Rémy Roure, Fernand Plessy - Présentation de Pierre Lefranc. Collection « Espoir » sous la direction de l'Institut Charles de Gaulle. Plon, 1983.