Maurice Viollette
1870 - 1960
Les papiers de Maurice Viollette sont répartis en trois ensembles. L'un est conservé aux Archives municipales de Dreux_G_G, un deuxième se trouve en mains privées, et le troisième ensemble est conservé aux Archives départementales d’Eure-et-Loir_G_G.
Le fonds conservé aux Archives municipales de Dreux représente 3,70 mètres linéaires. Il a été donné en 1971. Coté AVP, il est décrit dans un bordereau de versement et couvre la période 1798-1970. Il s’agit de documents produits dans le cadre de l'activité professionnelle de Maurice Viollette (publications et discours) mais également de papiers liés à sa vie privée (correspondance). À noter, une importante collection de photographies de Maurice Viollette et de son épouse Thérèse. Ce fonds est librement communicable.
Le fonds d’archives conservé aux Archives départementales d’Eure-et-Loir sous la cote 13 J, couvre la période 1904-1942 et représente 2,85 mètres linéaires. Il est décrit dans un répertoire numérique détaillé. Il a été donné aux Archives départementales en juillet 1942 par Maurice Viollette, après une perquisition à son domicile, pour éviter qu'il ne tombe entre les mains de la police. Ces archives sont librement communicables.
Elles concernent l'exercice de son mandat de député jusqu'en 1929, notamment sa qualité de rapporteur du budget des colonies de 1911 à 1913 et de membre de diverses commissions d'enquête (défense militaire du bassin métallurgique de Briey, industrie pétrolière), et ses fonctions de ministre du ravitaillement et de gouverneur général de l'Algérie. Quelques pièces concernent les procès de Joseph Caillaux et du général Toutée.
Des informations complémenatires sont disponobles sur le site Internet des Archives municipales de Dreux et des Archives départementales d’Eure-et-Loir.
Né le 3 septembre 1870 à Janville (Eure-et-Loir).
Député d'Eure-et-Loir de 1902 à 1919 et de 1924 à 1930.
Sénateur d'Eure-et-Loir de 1930 à 1939.
Ministre du ravitaillement et des transports maritimes du 20 mars au 4 juillet 1917.
Ministre d'Etat du 4 juin 1936 au 21 juin 1937, et du 13 mars au 10 avril 1938.
Issu d'une famille beauceronne d'artisans et de laboureurs installée à Sancheville depuis le XVIIIe siècle, puis à Janville à la fin du XVIIIe siècle, Maurice Viollette est né le lendemain de la chute du second Empire à Sedan : « Dans mon petit village, je suis venu annoncer la République », aimait-il à rappeler.
Il fait ses études au lycée d'Orléans, puis en 1889, il vient à Paris à la Faculté de droit et obtient la licence.
Etudiant, il s'inscrit au groupe des « jeunesses républicaines » et adhère au parti socialiste broussiste. Il collabore aux journaux du parti, notamment à La petite République, et c'est avec une conférence sur Louis Blanc qu'il fait réellement, en présence de Viviani, ses débuts dans la vie politique.
Il prête serment d'avocat en 1892 devant la Cour d'appel de Paris. Remarqué alors par Millerand, il devient son collaborateur, et c'est ainsi qu'il est appelé à préparer ou à plaider, soit avec son maître, soit seul, de très importants procès, notamment ceux de La petite République, de La Dépêche de Toulouse et de Jaurès contre Rességuier à propos de la grève de Carmaux. Pendant toute cette période, celui qui est devenu Me Viollette prend souvent la parole pour représenter divers journaux ou personnalités devant les tribunaux, les cours d'assises et d'appel ou les conseils de guerre.
Il poursuit parallèlement ses études de droit et soutient avec succès, en 1896, deux thèses de doctorat : l'une sur les offres réelles en droit français, l'autre sur la plus-value due au fermier sortant. Pendant plusieurs années, il a également l'occasion de collaborer à la rédaction du recueil Sirey, publication bien connue de tous les juristes.
Conseiller municipal de Janville en 1896 à la suite du décès de son père, maire de la commune, qui avait lui-même succédé à ce poste, en 1877, à son propre père, il devient conseiller municipal de Tours de 1898 à 1902.
Chef du secrétariat particulier de Millerand, devenu, le 22 juin 1899, ministre du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphes, dans le cabinet Waldeck Rousseau, il démissionne de cette fonction en février 1902 pour pouvoir se présenter aux élections qui se préparent. Déjà, en 1898, il a présenté une candidature de principe aux élections législatives dans l'arrondissement de Chinon : ne recueillant que 3.898 voix sur 21.725 votants il s'est désisté en faveur du candidat radical, Leffet, député sortant. Mais le 11 mai 1902, Maurice Viollette devient député de Dreux : n'obtenant au premier tour que 5.544 voix contre 6.488 à Joseph Dubois, fils du député sortant qui s'était retiré, et 3.520 à Renard, il l'emporte au second tour, recueillant 8.507 suffrages contre 7.464 à son principal adversaire, sur 16.048 votants. Adepte convaincu de la laïcité, il ne manque pas, durant cette législature, de voter en 1905 en faveur du projet de loi de séparation des églises et de l'Etat. Son mandat législatif lui sera régulièrement renouvelé, à chaque fois au premier tour, le 6 mai 1906, par 9.895 voix sur 16.936 votants ; le 24 avril 1910, par 8.659 voix sur 16.148 votants, et le 26 avril 1914, par 8.801 voix sur 15.968 votants.
Simultanément, il devient conseiller général d'Eure-et-Loir en 1906, puis, en 1908, conseiller municipal et maire de Dreux. Il le restera quarante et un ans, consacrant une grande partie de son activité à cette petite ville dont la prospérité est son œuvre. D'un pays figé dans la tradition agricole il saura faire peu à peu une cité modèle particulièrement vivante, où les réalisations de caractère social se seront multipliées.
A la Chambre des députés, où il s'inscrit au groupe républicain socialiste, il accomplit une œuvre législative considérable. Membre de la commission des finances en 1911, il est chargé du rapport du budget des Colonies et dénonce vivement les abus inquiétants d'une certaine forme de colonisation. C'est alors qu'il expose, dans un ouvrage retentissant, toute l'affaire de la N'Goko Sangha.
Il appartient également à la commission de la réforme judiciaire et de législation civile. Aussi ne manque-t-il pas d'intervenir chaque fois qu'il est question de l'état des personnes : ainsi est-il à l'origine de la loi sur la recherche de la paternité (1912) et rapporteur des projets relatifs au salaire de la femme mariée et à la légitimation des enfants adultérins. Il collaborera plus particulièrement, en 1918, à la révision du régime des hypothèques.
En 1914, ses collègues le portent à la vice-présidence de la Chambre, fonction qu'il assumera pendant trois ans.
Mais c'est l'année de la guerre. Capitaine de chasseurs alpins à Bourg-Saint-Maurice, Maurice Viollette mène sa colonne aux attaques de Tracy-le-Val et de Tracy-le-Mont, ce qui lui vaudra la Croix de guerre.
Puis le gouvernement le rappelle à Paris. Au sein de la commission de l'armée il dénonce les insuffisances en matière d'équipement, notamment en artillerie, et surtout les vues trop sommaires d'un état-major qui ne conçoit la guerre qu'en faisant donner l'infanterie. Il fait à ce sujet d'importants discours aux comités secrets de la Chambre des députés.
En 1917, à l'heure où la France se trouve aux prises avec une situation intérieure difficile, Ribot, président du Conseil, lui confie la mission particulièrement ingrate de diriger le ministère du Ravitaillement et des Transports maritimes dans le 5e cabinet qu'il forme (20 mars au 4 juillet 1917).
Les élections législatives du 16 novembre 1919 ont lieu au scrutin de liste avec représentation proportionnelle. Ayant refusé d'adhérer au bloc national, Maurice Viollette est battu bien qu'ayant personnellement obtenu 18.286 voix sur 54.014 votants. Cet échec ne l'empêchera pas, en 1921, d'être élu président du Conseil général d'Eure-et-Loir.
A l'occasion des élections du 11 mai 1924, il reprend sa place à la Chambre des députés, entraînant toute sa liste d'union des gauches qui recueille 32.005 voix sur 62.347 votants. De nouveau membre de la commission des finances, il assume alors les fonctions de rapporteur général.
En 1925, il est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il s'efforce de pratiquer à ce poste une politique de justice, de bonté et de compréhension à l'égard des Musulmans. Il préconise l'assimilation par l'attribution de la citoyenneté française aux éléments autochtones au fur et à mesure de leur accession à un certain degré d'évolution, refusant en revanche l'extension systématique du droit de vote à tous les indigènes dont certains pourraient se laisser entraîner par des agitateurs ou par l'administration. Ce projet de réforme (matérialisé par le projet de loi déposé par le gouvernement Blum le 30 décembre 1936 et connu sous le nom de « projet Blum-Viollette »), jugé à l'époque trop audacieux, déchaîne contre son auteur les tenants de la grande colonisation qui ne tardent pas à le contraindre à la démission. Cette période inspirera à Maurice Viollette un nouvel ouvrage : L'Algérie vivra-t-elle ?
De retour d'Algérie, il est réélu député le 29 avril 1928 : ayant obtenu au premier tour 6.233 voix contre 4.169 à Laroche, candidat de l'union des républicains démocrates, il bénéficie au second tour du désistement de Béranger, socialiste S.F.I.O., ce qui lui permet de recueillir 7.742 suffrages contre 4.624 à son adversaire sur 15.301 votants.
L'année suivante, Maurice Viollette est pressenti en vue de se présenter aux élections sénatoriales qui doivent avoir lieu le 20 octobre. Ce jour-là, il obtient 407 voix sur 714 votants, se classant au deuxième rang des candidats alors que trois sièges sont à pourvoir. Il devient de ce fait sénateur d'Eure-et-Loir.
Au Sénat, nombreuses sont ses interventions, lesquelles portent essentiellement sur les sujets qui lui sont devenus familiers tant ils lui tiennent à cœur : problèmes juridiques ou militaires, questions relatives à l'Algérie et, bien sûr, tout ce qui touche à l'agriculture, qu'il s'agisse des baux à ferme, du prix des céréales, de la défense des marchés agricoles ou du fonctionnement de l'office du blé. Maurice Viollette appartient d'ailleurs tour à tour à la commission des finances, à la commission de législation civile et criminelle, à la commission de l'Algérie, dont il sera élu vice-président en 1936, à la commission de l'armée.
Il reprend alors contact avec le gouvernement puisqu'on le retrouve ministre d'Etat dans le premier cabinet Blum (4 juin 1936 au 21 juin 1937), dans le 3e cabinet Chautemps (22 juin 1937 au 18 janvier 1938) et dans le 3e cabinet Blum (13 mars au 10 avril 1938).
En cette même année 1938, son opposition à la politique de Munich le fait classer parmi les « bellicistes » et il est battu, avec toute sa liste, lors du renouvellement d'un tiers des sénateurs, le 23 octobre. Ayant obtenu au premier tour 274 voix sur 721 votants, se classant alors au sixième rang, il recueille au deuxième tour 305 voix, ce qui le place en quatrième position alors que deux sièges seulement restent à pourvoir. Provisoirement écarté du Parlement, Maurice Viollette, loin d'être découragé, en profite pour développer encore son activité sur le plan local.
VIOLLETTE (Maurice, Gabriel)
Né le 3 septembre 1870 à Janville (Eure-et-Loir)
Décédé le 9 septembre 1960 à Dreux (Eure-et-Loir)
Député d’Eure-et-Loir de 1902 à 1919 et de 1924 à 1930
Sénateur d’Eure-et-Loir de 1930 à 1939
Ministre du ravitaillement et des transports maritimes du 20 mars au 4 juillet 1917
Ministre d’Etat du 4 juin 1936 au 21 juin 1937, et du 13 mars au 10 avril 1938
Député d’Eure-et-Loir de 1945 à 1955
Ferme dans ses convictions républicaines, patriotiques et maçonniques, cet avocat au caractère entier, membre du Parti républicain socialiste, puis de l’Union socialiste républicaine, a été une figure marquante de la Troisième République, tant à la Chambre des députés, dès 1902, qu’au Sénat (1929-1938) et au gouvernement; il a été ministre du ravitaillement général et des transports maritimes dans le gouvernement Ribot, en 1917, et ministre d’Etat de 1936 à 1938. Il s’est illustré, entre-temps (1925-1927), comme gouverneur général de l’Algérie par une politique d’amitié avec les indigènes qui lui vaut, chez les colons, le titre de « Viollette l’Arabe » et qui inspire, dès 1934, le projet Blum-Viollette. Il perd son siège de sénateur en 1938 à cause, semble-t-il, de sa détermination antimunichoise.
Révoqué par Vichy le 11 décembre 1940, il perd son mandat de maire de Dreux, acquis en 1908. Il est arrêté le 1er février 1941 et assigné à résidence à Redon, puis à Paris. Il rentre clandestinement à Dreux en août 1944 et, le 23, il accueille le général de Gaulle à Chartres. En 1945, à 75 ans, il retrouve son mandat de maire de Dreux - qu’il abandonne en 1959 - et celui de président du Conseil général d’Eure-et-Loir qu’il conserve jusqu’à sa mort. Il est élu député d’Eure-et-Loir aux deux Assemblées constituantes. Le 21 octobre 1945, tête de liste du Rassemblement républicain antifasciste, il a obtenu 19,47 % des suffrages.
Membre de la commission des finances et du contrôle budgétaire, il intervient à seize reprises en séance publique, même s’il ne dépose aucun texte durant ce premier mandat. Il défend alors au moins huit amendements et un contre-projet sur le texte d’initiative gouvernementale ayant pour objet d’accélérer le recouvrement des confiscations de produits illicites. Ses interventions portent sur trois thèmes: le domaine financier et monétaire (nationalisation de la Banque de France, organisation du crédit, système bancaire et discussions budgétaires) ; le domaine colonial (administration de l’Algérie) ; la refondation de la presse (dévolution des biens des entreprises de presse). Il a créé, en 1920, L’Indépendant d’Eure-et-Loir dont il reprend la direction de 1944 à 1948, date de son absorption par La République du Centre, puis par le groupe Hersant.
Il est réélu le 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale constituante, tête de liste du Rassemblement des gauches républicaines (RGR), améliorant son score de plus de 3000 voix (21%). Il retrouve la commission des finances et du contrôle budgétaire et intervient à neuf reprises en séance publique en défendant notamment deux amendements. Président du premier Bureau, il s’attache en particulier aux élections en Algérie et à la politique générale du gouvernement dans ces départements.
Sous la même étiquette, il conserve son siège aux élections législatives du 10 novembre 1946, avec 21,50% des suffrages. Il est membre des commissions des finances (1946-1949), de l’éducation nationale (1949-1950) et, à partir du 11 février 1947, à la commission chargée d’enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945. Il siège enfin à la commission de la justice et de la législation (1950-1951). Le 26 janvier 1948, il est désigné comme juré à la Haute Cour de Justice. Au cours de cette législature, il fait montre d’une intense activité parlementaire et devient, en 1948, doyen d’âge de l’Assemblée, à l’âge de soixante-dix-huit ans. Il dépose cinq propositions de loi et deux propositions de résolution. Il intervient à quatre-vingt-dix-neuf reprises en séance publique. Il dépose une demande d’interpellation sur la politique économique du gouvernement, le 23 juin 1947 et la développe deux jours plus tard. Il défend également vingt-huit amendements. Les questions coloniales restent sa préoccupation principale : en 1947, il prend la parole aussi bien sur le statut organique de l’Algérie que sur la situation en Indochine, sur les événements de Madagascar et les poursuites contre les députés malgaches, ou encore sur les élections au Tchad. Il craint et dénonce une excessive rigidité en Afrique et une excessive mansuétude en Indochine, faisant, selon lui, dans tous les cas, le jeu du communisme. Mais il n’oublie pas ses électeurs beaucerons quand il intervient sur le statut du fermage, sur le prix de la betterave et sur le marché du blé et des farines. Par ailleurs, il apparaît comme un précurseur sur les questions de gestion municipale et d’intercommunalité, ainsi que sur la limitation du cumul des indemnités perçues par les élus.
Quoique opposé au nouveau mode de scrutin, il retrouve son siège aux élections législatives du 17 juin 1951, dans le cadre d’un apparentement de sa liste du Parti républicain radical et radical-socialiste, de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) et du Rassemblement des Gauches républicaines (RGR) avec les listes SFIO et MRP-Républicains-démocrates. Arrivée en seconde position derrière la liste d’Union des républicains nationaux indépendants et paysans et du rassemblement du peuple français (39,8% des voix), la liste de Maurice Viollette obtient deux sièges (24,3%), le député d’Eure-et-Loir gagnant plus de 5 000 voix. L’élection de son colistier, Georges Rastel, est invalidée.
Ses engagements électoraux, pour cette consultation, stigmatisent « deux questions capitales, d’abord la bolchevisation de la France; ensuite la dictature d’un homme qui affirme sa volonté d’une révolution intégrale… ». Son action au cours de la législature en porte l’écho, bien au-delà de la commission de la justice et de la législation dans laquelle il siège de 1951 à 1952. Durant ce dernier mandat, il dépose trois propositions de loi et intervient dans l’hémicycle du Palais-Bourbon à trente-quatre reprises. Il dépose notamment trois demandes d’interpellation : sur la politique sociale et agraire du gouvernement en Algérie (1er décembre 1954) et la développe neuf jours plus tard ; sur l’application des lois d’assistance en Algérie (23 juin 1955) et sur « l’intégration » prévue pour l’Algérie (8 octobre 1955) et la développe trois jours plus tard.
Il manifeste sa méfiance envers le dirigisme économique et l’influence des enseignants communistes. Cependant, en 1954, il se « résignera à voter les accords de Londres bien plus détestables que la Communauté européenne de défense (CED) », pour ne pas cristalliser contre la France la haine des Allemands, car « Briand avait raison ». Mais ce sont l’Indochine et l’Algérie qui le préoccupent essentiellement.
Cofondateur de l’Association France-Vietnam, en compagnie de communistes, de « compagnons de route » et d’anticolonialistes, il se montre un adversaire résolu d’une solution négociée en Indochine et s’oppose vigoureusement à Pierre Mendès France en 1953. Par contre, il continue à réclamer, pour l’Algérie, des réformes électorales, juridiques, foncières, sanitaires.
Comme toute une partie de la gauche comprenant, entre autres, Albert Bayet, Paul Rivet, Guy Mollet, Max Lejeune, Robert Lacoste, Maurice Bourgès-Maunoury, il n’imagine pas que l’Algérie puisse être séparée de la France quand il accepte la vice-présidence de l’Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française, créée par Jacques Soustelle et Marcel-Edmond Naegelen.
Après avoir fêté son jubilé parlementaire en 1952, il tente de retrouver un siège au Conseil de la République, le 4 mars 1956, lors d’une élection partielle consécutive au décès de son ancien colistier Charles Brune. Avec seulement 242 voix sur 812, il ne voit pas s’ouvrir devant lui, à 86 ans, les portes de la seconde Chambre qu’il appelait, en 1896, « le palais des gâteux ». Après avoir fustigé le 13 mai 1958 et le retour au pouvoir du général de Gaulle, il se rallie aux institutions du nouveau régime et aux espoirs qu’il suscite en Algérie. Pour François Mitterrand, ce patriarche « survivant d’une époque disparue » aura été « un homme plus grand que son destin ». Il disparaît le 9 septembre 1960, à l’âge de quatre-vingt-dix ans.