Jean Vuillaume

1897 - 1980

Informations générales
  • Né le 21 mai 1897 à Saint-claude (Jura - France)
  • Décédé le 28 décembre 1980 à Verdun (Meuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Meuse
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Meuse
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Meuse
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

VUILLAUME (Jean, Baptiste, Francis)
Né le 21 mai 1897 à Saint-Claude (Jura)
Décédé le 28 décembre 1980 à Verdun (Meuse)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Meuse)
Député de la Meuse de 1946 à 1951

Jean Vuillaume est né dans le Jura mais son enracinement politique s’accomplit dans la Meuse. Après des études secondaires à Saint-Claude, il prépare le baccalauréat dans un pensionnat catholique suisse. Il n’en passe que la première partie car il est appelé sous les drapeaux en 1916. Chasseur à pied, il est engagé dans les batailles de Verdun et des Flandres. Blessé deux fois par éclats d’obus, il reçoit la croix de guerre avec quatre citations, la médaille militaire, ainsi que la Légion d’honneur à titre militaire. La période de la Grande Guerre éprouve sa famille puisque Jean Vuillaume perd ses parents, une sœur et un frère tué au front. Après une année d’occupation en Allemagne, il épouse le 11 février 1920 Irma Charlet, paysanne meusienne. Il prend en charge une petite exploitation à Dannevoux dans une région ravagée par les combats - la côte 304 se trouve à moins de 10 kilomètres - et commence une nouvelle vie de paysan.
Le travail et une famille nombreuse - huit enfants naissent entre 1924 et 1935 - privent ce catholique fervent d’un engagement affirmé dans la vie publique, malgré un intérêt réel pour la politique. Toutefois, il fonde un syndicat intercommunal agricole d’irrigation de la vallée de la Meuse. Connaissant bien l’allemand, il se met au service de la Résistance locale en falsifiant des papiers d’identité, en facilitant l’évasion de prisonniers et en donnant l’asile à un Polonais recherché par la Gestapo.
En 1945, le paysage politique meusien est bouleversé par les conséquences de la guerre. Le député et conseiller général André Beauguitte étant frappé par cinq années d’indignité nationale, des citoyens du canton de Montfaucon proposent à Jean Vuillaume de se porter candidat aux élections cantonales d’octobre 1945. Elu dès le premier tour, il adhère au Mouvement républicain populaire (MRP) qui correspond pleinement à ses convictions politiques, sociales, philosophiques et religieuses ; ce succès incite le Mouvement à lui proposer la tête de la liste aux élections législatives de 1945. Dans ce département marqué par la figure de Louis Jacquinot, le MRP ne réussit pas à s’implanter durablement et les résultats déclinent entre 1945 et 1951, puisque la liste menée par Jean Vuillaume recueille 28 569 suffrages en 1945, 25 366 en juin 1945 mais seulement 20 320 cinq mois plus tard et 8 901 en 1951. Cet échec prive le MRP de tout siège dans la Meuse, malgré un apparentement avec la liste des Indépendants conduite par Louis Jacquinot.
Il est nommé à la commission de la famille, de la population et de la santé publique (en 1945, 1947, 1950 et 1951) et celle de l’agriculture (en 1946, 1948 et 1951). Il appartient également à la commission des moyens de communication (1946-1947 ; 1949-1950). Il est nommé juré à la Haute Cour de justice, le 11 février 1947, le 1er juin et le 23 novembre 1948.
Les textes qu’il propose ont essentiellement trait à l’agriculture. Ainsi, il présente le 3 septembre 1946 un rapport, sur la proposition de son collègue MRP René Charpentier, visant à augmenter l’abattement pour le calcul de l’impôt sur les bénéfices. Sous la seconde Constituante, il dépose un autre rapport sur la proposition de M. Villard tendant à inviter le gouvernement à prendre d’extrême urgence les mesures nécessaires pour que certains viticulteurs continuent à percevoir les rations de vin auxquelles ils avaient droit jusqu’alors. Sous la première législature de la Quatrième République, il dépose trois rapports sur des textes d’initiative parlementaire. C’est le cas pour la proposition de loi de Charles d’Aragon, tendant à porter de quatre-vingts à cent vingt l’effectif des baudets nationaux ; il s’agit de pallier l’absence de mécanisation avec un animal qui a l’avantage de résister à l’anémie infectieuse qui frappe alors les chevaux. Enfin, Jean Vuillaume s’investit en tant que rapporteur pour que soit créé, dans chaque région, un établissement de post-cure apte à recevoir les convalescents de la poliomyélite (rapport du 23 mars 1950), car l’année 1949 a connu le pic de cette maladie.
Après avoir perdu son mandat de député, Jean Vuillaume reste conseiller général jusqu’en 1954 et, surtout, conseiller municipal de sa commune de Dannevoux de 1947 à 1965. Il meurt à Verdun le 28 décembre 1980.