Marie-Louise Weber
1892 - 1976
WEBER (Marie-Louise)
Née le 1er septembre 1892 à Guebwiller (District de Haute-Alsace, Empire allemand)
Décédée le 9 mars 1976 à Mulhouse (Haut-Rhin)
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Haut-Rhin)
Député du Haut-Rhin de 1946 à 1951
Fille de Jean Hippolyte Weber, vétérinaire, et de Marie Cecilia Hug, elle est issue d'une famille originaire d'Illzach (Haut-Rhin), où son grand-père a été maire. Le 1er juillet 1919, elle devient secrétaire, au service des ventes à l’étranger, de la société commerciale des potasses et de l'azote à Mulhouse, filiale des Mines de Potasses d’Alsace. Elle devient secrétaire de la section syndicale de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Après 1945, elle crée un club de jeunes pour les employés des Mines de Potasses d’Alsace. Dès sa jeunesse, elle est adepte enthousiaste du mouvement pour l'émancipation de la femme. Elle est présidente de l'Union européenne féminine après 1945.
Le 2 juin 1946, Marie-Louise Weber est élue à la seconde Assemblée nationale constituante sur la liste du mouvement républicain populaire (MRP, 4ème position) qui recueille 55,3% des suffrages exprimés et a quatre élus. Elle est nommée membre de la commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. Elle est proclamée secrétaire de l'Assemblée nationale constituante, le 14 juin 1946. Elle est la première femme d’Alsace élue à la députation.
Le 10 novembre 1946, elle est élue à l'Assemblée nationale sur la liste MRP du Haut-Rhin, en quatrième position, liste qui recueille 45,9% des suffrages exprimés et a quatre élus. Elle est membre de la commission de l'éducation nationale de décembre 1946 à janvier 1947 et de janvier 1950 à janvier 1951 ; elle siège également à la commission des pensions, de décembre 1946 à la fin de la législature. Enfin, elle appartient aussi à la commission de la famille, de la population et de la santé publique de janvier 1948 à janvier 1950 et de janvier 1951 à la fin de la législature. Elle est nommée jurée de la Haute Cour de justice le 11 février 1947 et le 23 novembre 1948.
Marie-Louise Weber a une activité parlementaire très soutenue ; elle dépose trente-deux textes : quatre propositions de loi, quatre propositions de résolution, un avis, vingt-et-un rapports - dont deux ont trait à un projet de loi – et deux rapports supplémentaires –dont deux concernent également un texte d’initiative gouvernementale. Ces rapports sont rédigés au nom des commissions des pensions et de la famille, de la population et de la santé publique : sur la franchise postale pour les tuberculeux anciens combattants et déportés politiques en traitement en sanatorium (27 mars 1947) ; sur l’extension aux tributaires du régime local de retraite d'Alsace et de Lorraine des dispositions de 1945 relatives aux droits à pension des magistrats, fonctionnaires et agents de l'Etat, ainsi que des militaires ayant fait l'objet de certaines mesures disciplinaires prévues par l'ordonnance du 27 juin 1944 sur l'épuration administrative (12 juin 1947) ; sur le calcul de la retraite des agents des PTT du cadre local d'Alsace et de Lorraine (19 juin 1947) ; sur l’emploi des veuves de guerre dans les administrations publiques (19 juin 1947) ; sur l’exonération des veuves de guerre des impôts et taxes frappant les célibataires (2 juillet 1947) ; sur l’attribution aux femmes divorcées à leur profit de la retraite de leur mari décédé (30 octobre 1947) ; sur la réversibilité de la pension de la femme fonctionnaire sur son conjoint (26 janvier 1948) ; sur l’exercice des professions d'infirmiers, d'infirmières, d'assistantes et d'auxiliaires de service social (22 avril 1948) ; sur l’institution d’une prime en faveur des veuves de guerre, non salariées, décorées de la médaille de la famille française (9 juillet 1948) ; sur l’organisation de la « Goutte de lait » (30 décembre 1948) ; sur le régime de retraite des professeurs du Conservatoire national de musique, de l'Ecole nationale des Beaux-Arts et de l'Ecole des Arts décoratifs (4 février 1949) ; sur le voyage annuel gratuit ou à prix réduit accordé aux veuves de guerre pour accompagner leurs enfants en vacances (15 février 1949) ; sur l’exercice de l'art dentaire par les candidats alsaciens et lorrains (10 mars 1949), sur des mesures en faveur des orphelins de guerre (16 juin 1949) ; sur la modification du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (16 juin 1949 et 21 mars 1951) ; sur la révision des pensions dues aux anciens fonctionnaires de nationalité française de la commission de Gouvernement du territoire de la Sarre (7 juillet 1949) ; sur l’indemnisation des Alsaciens et des Lorrains ayant contracté une invalidité dans l'organisation Todt ou le service allemand du travail (20 juillet 1949 et 21 mars 1951) ; sur la codification des avantages sociaux dont peuvent bénéficier les tributaires du régime local d'Alsace et de Lorraine (8 décembre 1949) ; sur l’exonération des pupilles de la Nation des droits d'inscription et d'examen (2 mars 1950) ; sur le droit à pension des veuves de guerre 1914-1918 d'origine étrangère ayant épousé un Alsacien-Lorrain (27 octobre 1950 et 16 mai 1951) ; sur l’admission des Alsaciens et des Lorrains mobilisés dans le Reichsarbeitsdienst (service allemand du travail) au bénéfice de l'ordonnance du 10 mars 1945 (9 novembre 1950).
Marie-Louise Weber est l’auteur de quatre propositions de résolution sur l’exonération des veuves de guerre de la restitution au Trésor des sommes qu'elles ont indûment perçues en cumulant, postérieurement au 1er octobre 1945, les allocations familiales et de salaire unique du Code de la famille avec les majorations d'enfants de la loi des pensions du 31 mars 1919 (23 décembre 1948 et 3 février 1949), sur l’institution d’un prêt d'équipement ménager familial (9 juillet 1949), sur le calcul du quotient familial pour les orphelins de guerre (29 décembre 1949). Elle dépose quatre propositions de loi sur la titularisation dans leur emploi des mutilés de guerre agents ou employés auxiliaires ou contractuels dans une administration ou un établissement de l'Etat (13 juillet 1949), sur l’exonération des pupilles de la nation des droits d’inscription et d’examen (29 décembre 1949), sur le droit à pension des veuves de guerre 1914-1918 d'origine étrangère ayant épousé un Alsacien-Lorrain (11 juillet 1950), sur l’extension du bénéfice aux veuves de guerre 1914-1918 qui ont acquis la nationalité française par voie de mariage avec des Alsaciens-Lorrains réintégrés de plein droit dans la nationalité française par le traité de Versailles (16 mai 1951).
Marie-Louise Weber intervient à dix-neuf reprises à l’Assemblée Nationale, sur des questions très diverses, en particulier sur la situation des anciens combattants alsaciens-lorrains (26 juillet 1947), sur le droit à réversion de pensions de veuve (6 février 1948), sur les soins médicaux gratuits aux anciens combattants (6 août 1948), sur les frais de retour des réfugiés dans leur pays d’origine (30 juillet 1948), sur les pensions aux veuves de guerre (15 mai 1951). Elle présente plusieurs amendements à des projets de loi, en particulier sur la suppression de l’interdiction de séjour aux Alsaciens-Lorrains indignes nationaux (4 décembre 1950) et sur l’allocation aux aveugles de la Résistance (16 mai 1951). En cinq ans, elle défend cinq amendements et un sous-amendement.
En quatrième position sur la liste MRP qui ne recueille que 31% des suffrages exprimés et deux sièges, Marie-Louise Weber n’est pas réélue à l’Assemblée nationale le 17 juin 1951. Elle reprend alors ses fonctions aux Mines de Potasses d'Alsace et se retire le 1er janvier 1953.
Marie-Louise Weber est membre du conseil municipal de Mulhouse de 1949 à 1965, date à laquelle, malade, elle renonce à se représenter. A partir du 6 juillet 1953, elle est adjointe au maire, chargée de la santé scolaire. Elle est l'une des fondatrices de l'English-Club en 1953. Elle est à l'origine du jumelage de la ville de Mulhouse avec la ville britannique de Walsall. Pour les services rendus à la cause de l'Entente cordiale, elle est décorée de l'ordre de l'Empire britannique en 1966. Elle disparaît le 9 mars 1976.