Xavier Vallat

1891 - 1971

Informations générales
  • Né le 23 décembre 1891 à Villedieu (Vaucluse - France)
  • Décédé le 6 janvier 1971 à Annonay (Ardèche - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Ardèche
Groupe
Indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Ardèche
Groupe
Députés indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Ardèche
Groupe
Indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Ardèche
Groupe
Fédération républicaine de France

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 23 décembre 1891 à Villedieu (Vaucluse).

Député de l'Ardèche de 1919 à 1924 et de 1928 à 1942.

Fils d'instituteur, Xavier Vallat est le dixième enfant d'une famille catholique de condition modeste. Il fait ses études au petit séminaire Saint Charles à Vernoux-en-Vivarais puis au collège du Sacré-Cœur à Annonay. Il passe ensuite sa licence en droit et devient professeur à Toulouse puis au collège catholique d'Aix-en-Provence, avant d'exercer la profession d'avocat. Pendant la guerre de 1914-1918, il est officier de chasseurs. Blessé, il demeurera grand invalide de guerre.

En 1919, Xavier Vallat est élu conseiller général de Saint-Félicien et député de l'Ardèche. Il fait alors partie de la liste d' « union républicaine » et obtient le plus grand nombre de voix, 33.205 sur 71.302 votants, de tous les candidats. Partisan, dès l'époque, de la constitution à la tête du pays d'un gouvernement fort et stable, il préconise pour cela une révision de la Constitution tendant à élargir le collège électoral du Président de la République. D'autre part, il affirme que la restauration intérieure doit se fonder sur l'entente sociale, l'ordre et la justice et être garantie par la répression énergique des crimes contre la patrie. Enfin, à l'extérieur, il préconise l'application intégrale des traités de paix et la reprise des relations avec le Vatican.

Au Parlement, inscrit au groupe des indépendants, Xavier Vallat fait preuve d'une activité importante. Il est élu secrétaire de la Chambre et est membre des commissions d'Alsace-Lorraine, de l'hygiène, des pensions militaires et de l'armée.

Lorsqu'il se présente aux élections de 1924, Xavier Vallat est, depuis un an, avocat au barreau de Paris. Il appartient à la liste d'union nationale, mais celle-ci n'aura qu'un seul élu, Duclaux-Monteil, avec 36.275 voix. C'est donc de très peu - il totalise 35.991 voix - que Xavier Vallat est battu. La liste du cartel des Gauches aura, par contre, trois élus. Xavier Vallat n'abandonne pas pour autant la vie politique active. Il est membre de diverses formations politiques et notamment, en 1925 et 1926, du faisceau. En 1928, alors qu'il a adhéré aux « Croix de Feu », il se représente aux élections législatives dans la 2e circonscription de Tournon, le retour au scrutin uninominal lui est favorable puisqu'il est élu dès le premier tour de scrutin avec 9.358 voix contre 4.838 à de Causson.

A la Chambre, il fait partie de la commission de l'armée et de la commission de l'enseignement et des beaux-arts. Fidèle à l'idée de nécessité d'organiser les professions, il est l'auteur de trois propositions de loi tendant à l'institution d'un ordre, l'une des pharmaciens, l'autre des médecins, la troisième des chirurgiens-dentistes. Il rapporte divers projets de loi au nom de la commission de l'armée. Il est enfin l'auteur du rapport sur la nomination d'une commission d'enquête relative à l'affaire Oustric.

Depuis 1925, Xavier Vallat est membre du comité directeur de la fédération nationale catholique. D'autre part, il est maire de Paillares depuis 1930. Lorsqu'il se représente aux élections de 1932, sa position locale s'est donc renforcée. Il est à nouveau élu dès le premier tour de scrutin, avec 8.159 voix contre 5.366 à Lecomte.

De 1932 à 1936, il fait partie de la commission des beaux-arts, de l'hygiène, puis de la commission d'enquête chargée de rechercher toutes les responsabilités dans l'affaire Stavisky. Il est vice-président de cette dernière commission. Son activité législative ne se ralentit pas et il est l'auteur d'une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à publier la liste complète des fraudeurs fiscaux, d'une proposition de loi instaurant le vote féminin, d'une autre tendant à réglementer le séjour des étrangers en France et leur expulsion éventuelle. Il intervient fréquemment en séance et notamment au cours des discussions de nature économique et financière.

De 1936 à 1939, Xavier Vallat est membre du parti républicain national et social. Dès 1936, il prévoit les très graves problèmes qu'aura à affronter la future législature.

Par ailleurs, il se déclare à nouveau partisan du suffrage familial et du suffrage féminin. De plus, fidèle aux idées qu'il a toujours défendues, iL réaffirme que la dignité du travailleur sera garantie par la création d'organisations professionnelles fortes. A l'extérieur, la paix ne lui semblant plus pouvoir être assurée par une S.D.N. désormais sans force, il faut l'appuyer sur l'armée nationale.

De 1936 à 1940, Xavier Vallat fait partie de la commission des comptes définitifs et des économies, du suffrage universel, des affaires étrangères. Au nom de la première, il est le rapporteur des projets de loi portant règlement définitif des budgets de 1930 à 1935. Il est l'auteur de propositions de loi, l'une notamment tendant à l'organisation de la profession et de la vie économique du pays, une autre tendant à réglementer le séjour des étrangers en France.

Dès 1936, Xavier Vallat harcèle les gouvernements de front populaire par de fréquentes demandes d'interpellation : sur la politique générale, sur la dissolution des groupements nationaux légalement constitues, sur les livraisons d'armes et d'appareils de chasse au gouvernement de Madrid, plus tard sur la nomination de Georges Bonnet, ambassadeur aux Etats-Unis, et, en juin 1937, sur la composition du ministère et sa politique générale.

D'autre part, il participe à la discussion de nombreuses interpellations relatives à la défense nationale et à la politique générale du gouvernement et à celle discutée le 13 novembre 1936 relative au cas de M. Salengro.

Le 9 janvier 1940, il est élu vice-président de la Chambre.

Le 10 juillet 1940, Xavier Vallat vote le projet tendant à la révision des lois constitutionnelles.


VALLAT (Xavier, Joseph)
Né le 23 décembre 1891 à Villedieu (Vaucluse)
Décédé le 6 janvier 1971 à Annonay (Ardèche)

Député de l’Ardèche de 1928 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VIII, p. 3146, 3147)

Xavier Vallat est nommé par le Maréchal Pétain, secrétaire général aux anciens combattants, en juillet 1940. Il crée, en collaboration avec celui-ci, et après dissolution de toutes les organisations d’anciens combattants existantes, la Légion française des combattants. Toutefois en raison de son hostilité envers les Allemands, il est mis à l’index par ceux-ci qui lui interdisent de franchir la ligne de démarcation, fin mars 1941.
En compensation, l’amiral Darlan lui propose le commissariat aux questions juives qu’il accepte notamment en raison de ses propres convictions. Il sera nommé à ce poste, le 29 mars 1941, en dépit du choix de l’occupant qui portait sur d’autres noms.
Ainsi Xavier Vallat devient-il le responsable de la politique antisémite du gouvernement de Vichy et de son organisation. C’est pendant qu’il occupe ce poste que seront prises les mesures les plus nombreuses : 46 lois, 56 décrets et 59 ordonnances qui sont le prolongement de l’ordonnance allemande du 26 avril 1941, interdisant aux Juifs l’exercice d’un très grand nombre de professions. Il est l’auteur du deuxième statut des Juifs et de leur recensement (2 juin 1941) et de la loi du 22 juillet 1941 sur l’appropriation des biens juifs par le régime de Vichy. Cependant jugé trop « tiède » par Vichy et surtout par l’occupant, en raison de ses réticences, il est démis de ses fonctions, le 19 mars 1942 et sera remplacé par Darquier de Pellepoix.
En juin 1942, Xavier Vallat est nommé ministre plénipotentiaire de deuxième classe, détaché aux cabinets du chef de l’Etat et du gouvernement, et chargé des fonctions de sous-directeur à l’administration centrale. Il sera, en outre, désigné vice-président de la Légion française des combattants en avril 1944 et succèdera à Philippe Henriot comme éditorialiste de la radio de l’Etat, jusqu’au 19 août 1944. .
Par ailleurs, il siège au conseil de l’Ordre des avocats jusqu’en 1942, et conserve ses fonctions de conseiller général de Saint-Félicien et de maire de Paillarès jusqu’à la Libération.
A la fin de l’année 1944, il est emprisonné à la maison centrale de Clervaux. La Haute Cour de justice le condamne en 1947 à dix ans de prison et à l’indignité nationale pour actes de nature à nuire à la défense nationale. Son patrimoine est placé sous séquestre de l’administration des domaines.
Il purge sa peine jusqu’en décembre 1949, date à laquelle il est remis en liberté conditionnelle, tout en étant interdit de séjour à Paris et dans le département de l’Ardèche. Sa mise en liberté suscitera de vifs débats.
Ami de Charles Maurras, il devient le collaborateur d’Aspects de France, puis son co-directeur de 1960 à 1962 avec Georges Calzant. Après le décès de ce dernier, il en devient le directeur jusqu’en 1966. Retiré définitivement en Ardèche, il occupe les fonctions de directeur honoraire du journal royaliste. Il disparaît le 6 janvier 1971, à l’âge de 79 ans.