Adolphe, Jules, Félix, Louis Vincent

1896 - 1978

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1896 à Desvres (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 17 octobre 1978 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 12 juillet 1896 à Desvres (Pas-de-Calais).

Député du Pas-de-Calais de 1936 à 1942.

Adolphe Vincent appartient à une famille d'industriels du Boulonnais enracinée depuis Louis XIII, qui tint dans la vie politique et économique locale un rôle important.

Après avoir été élève de l'école laïque de sa ville natale de Desvres, il devint à Paris élève du lycée Louis le grand puis étudiant à la Faculté de droit de Paris où il passa sa licence et obtint son doctorat ès sciences politiques et économiques après avoir été en Angleterre étudiant à la Greenwood's School de Canterbury.

Lors de la Première Guerre mondiale, il fut mobilisé au début de 1915 dans les rangs de l'infanterie. Il fut quatre fois cité à l'ordre du jour de l'armée, décoré de la médaille militaire, puis blessé en 1918 avant de recevoir la croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.

Démobilisé, il s'inscrivit, en 1920, comme avocat à la Cour d'appel de Paris, sans jamais mélanger sa vie professionnelle et la politique.

Membre en 1924 du cabinet de Bovier-Lapierre, ministre des Pensions, il est nommé, en 1925, attaché parlementaire au cabinet du ministre du Travail, Durafour.

Sa situation dans la capitale ne l'éloigné nullement de son Pas-de-Calais natal : délégué cantonal, il est élu conseiller municipal de Desvres en 1924 puis adjoint au maire. En 1925, il est désigné dès le premier tour de scrutin comme conseiller d'arrondissement par les électeurs du canton de Desvres qui, en 1928, le choisissent comme conseiller général, poste qu'il occupa pendant près d'un quart de siècle.

Aux élections législatives de 1932, il se présente pour la première fois à la députation dans la 3e circonscription de Boulogne. En troisième position au premier tour avec 4.399 voix sur 17.632 votants, il se désiste en faveur de Léon Abrami qui avait obtenu quelques dizaines de voix de plus que lui et qui au second tour emporta le siège.

Candidat à nouveau en 1936, il arrive en tête avec 7.908 voix sur 18.262 votants et il est élu au second tour par 10.676 voix sur 18.277 votants contre 7.403 voix au socialiste Desclève qui avait bénéficié des voix communistes alors que lui-même avait recueilli celles du candidat de centre droit Felvay. Candidat républicain national, il se pose tout de suite en adversaire de « l'expérience communo-socialiste ». La paix à l'extérieur, l'ordre à l'intérieur, le maintien du franc et l'équilibre budgétaire, la revalorisation de l'agriculture, de développement et La protection des pêches maritimes, l'aménagement des décrets-lois, la lutte contre le chômage, le progrès social, tels sont les principaux points de son programme.

Inscrit à la Chambre au groupe de l'alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants, il est membre de la commission de d'Algérie, des colonies et des pays de protectorat, de la commission du commerce et de l'industrie et enfin de celle des pensions civiles et militaires ; il fut aussi membre de la commission du règlement de la Chambre des députés.

Il proposa plusieurs mesures, surtout en faveur des anciens combattants et demanda l'accélération du vote par le Sénat du projet de loi sur la retraite des vieux travailleurs. De plus il rapporta plusieurs textes au titre de la commission des pensions, ainsi qu'au titre de la commission des colonies, dont la loi du 30 janvier 1937 portant ouverture d'une enquête dans les colonies et pays de protectorat. A la tribune, il intervint surtout dans la discussion des budgets : colonies, marine marchande, agriculture, commerce.

S'il refusa sa confiance au gouvernement de Léon Blum en juin 1936, il vota cependant pour les congés payés et les conventions collectives et s'abstint sur l'institution de la semaine de 40 heures.

Sensibilisé aux questions coloniales, il avait demandé à interpeller sur la situation à Madagascar et sur la politique du gouvernement au sujet de l'introduction dans la Grande Ile de colons étrangers, spécialement polonais et roumains.

Défenseur déterminé de la position politique et militaire du territoire de Djibouti, clef du contrôle français en mer Rouge et dans l'océan Indien sur les trajets maritimes vers Madagascar et l'Indochine, il est l'un des membres et le rapporteur de la commission d'enquête que le ministre des Colonies Georges Mandel envoya sur place en mars 1939, en même temps que le gouvernement expédie à Djibouti des renforts en hommes et en matériel. Ayant pris la parole en 1939 après la déclaration de guerre à une émission de T.S.F. au cours de laquelle il avait exalté le peuple français avec ses 110 millions d'habitants », il fut violemment pris à partie par la presse nazie des 20 et 21 décembre 1939.

Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il accorda au maréchal Pétain les pouvoirs constituants que celui-ci demandait aux Chambres.