Paul, Charles Vaillant-Couturier

1892 - 1937

Informations générales
  • Né le 8 janvier 1892 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 octobre 1937 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Seine
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 10 octobre 1937
Département
Seine
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 8 janvier 1892 à Paris (16e), mort le 10 octobre 1937 à Paris (5e).

Député de la Seine de 1919 à 1928 et de 1936 à 1937.

Vaillant-Couturier est né le 8 janvier 1892 à Paris, d'une famille d'artistes qui comptait parmi ses membres le peintre Albert Besnard, directeur de l'Académie de France à Rome.

Après une licence d'histoire et un doctorat de droit, il s'inscrit, dès 1912, au barreau de Paris comme avocat stagiaire et devient avocat à la Cour d'appel. Son idéologie le rattache au mouvement syndicaliste de la « Vie ouvrière ».

Mobilisé en 1914, il est deux fois blessé, une fois gazé. Volontaire pour les chars d'assaut, il est cité à l'ordre de l'Armée. Il finit le conflit sous-lieutenant et chevalier de la Légion d'honneur, mais, le jour même où il reçoit sa dernière citation, il est arrêté en raison de son action politique. Il adhère au parti socialiste en 1916 et fonde, avec Raymond Lefebvre et Henri Barbusse « l'Association républicaine des Anciens combattants ». Il collabore à l'Humanité, à l'oeuvre, au Populaire et au Journal du peuple.

En 1919, il est élu député de la 1re circonscription de Paris avec 59.967 voix sur 187.445 suffrages exprimés sur la liste du parti socialiste. Au congrès de Tours, il adhère, avec la majorité de ce parti, au nouveau parti communiste et devient membre de son comité central, poste qu'il ne cessera d'occuper. Membre de la commission de l'armée et de la commission de la marine militaire, il interpelle le gouvernement à de nombreuses reprises, sur le paiement des primes de démobilisation, sur la démobilisation elle-même, sur la suppression de la liberté de presse dans les colonies, sur les dangers que fait courir à la paix la politique de Poincaré, sur le reversement des majorations pour enfants touchées par les victimes de guerre, sur le cas de Péri, secrétaire des jeunesses communistes ; il intervient dans la discussion du projet de loi tendant à autoriser le relèvement des tarifs des chemins de fer et dans celle des projets de loi relatifs à la réalisation d économies et à la création de nouvelles ressources fiscales, au contrôle des opérations de change et à la création d'une caisse de pensions de guerre. Mis en cause dans plusieurs incidents de séance, il voit la censure prononcée contre lui (1923).

Aux élections de 1924, il se présente sur la liste du parti communiste de la 4e. circonscription de la Seine et est, de tous les candidats, celui qui remporte le plus grand nombre de voix, en en recueillant 107.948 sur 334.617 suffrages exprimés.

Membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, de la , commission de l'armée, de la commission de la législation civile et criminelle, de la commission de l'enseignement et des beaux-arts, il s'intéresse plus particulièrement aux questions militaires et dépose plusieurs propositions de loi relatives au recrutement de l'armée et au prêt du soldat. Il demande à plusieurs reprises à interpeller le gouvernement sur des problèmes de même nature, et notamment sur le maintien des militaires sous les drapeaux après leur temps de service pour des raisons disciplinaires et sur la libération de certaines classes du contingent, ainsi que sur les affaires marocaines et sur la constitution de ligues fascistes. Il intervient également à de nombreuses reprises lors de l'examen des budgets de 1925, 1926, 1927 et du projet de loi sur la réforme des taxes successorales.

Aux élections de 1928, Vaillant-Couturier est candidat dans le canton de Villejuif qui constitue la 8e circonscription de Sceaux et il obtient, au second tour, 8.897 voix contre 9.158 à Gratien, conseiller général, candidat du parti radical. Cinq fois condamné en raison de ses campagnes antimilitaristes, trois fois emprisonné, il est élu, alors qu'il est détenu à la Santé, maire de Villejuif en 1929. Il devient alors rédacteur en chef de l'Humanité avec lequel il devait finir par s'identifier ; en deux ans, l'organe du parti communiste passe d'un tirage de 155.000 à 250.000 exemplaires. Ayant accompli de grands voyages en Union soviétique, en Chine et en Espagne, il en rapporte des reportages ou des livres. Il fonde l' « Association des écrivains et artistes révolutionnaires » avec Romain Rolland et André Gide et il va être l'un des initiateurs de « Radio liberté » et du mouvement de l'« Aviation populaire ».

Aux élections de 1932, il se présente à nouveau dans la 8e circonscription de Sceaux et est battu au second tour par 10.287 voix contre 10.625 à Gratien, député sortant. Il allait finalement être élu en 1936 dès le premier tour par 14.180 voix sur 25.066 suffrages exprimés.

Elu membre des commissions de l'aéronautique, dont il devient vice-président, et de l'enseignement et des beaux-arts, il est nommé au Conseil national de l'Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions, le 16 juillet 1936. Il dépose deux propositions de loi relatives à l'indépendance de la presse et prend part à la discussion du projet de loi modifiant la loi du 29 juillet 1881 sur la presse et du projet de loi relatif à l'obligation de l'enseignement primaire. Il interpelle le gouvernement sur sa politique espagnole et sur la reconstitution des ligues dissoutes. Auteur des Souvenirs d'enfance et de jeunesse, de Lettres à mes amis, de A ceux des champs, d'Une permission de détente, traducteur de Karl Liebknecht, Paul Vaillant-Couturier écrivit par ailleurs de nombreux poèmes, mais il finit surtout par s'identifier avec le journal de son parti. Il décédait le 10 octobre 1937.