Robert-André Vivien

1923 - 1995

Informations générales
  • Né le 24 février 1923 à Saint-mandé ( - France)
  • Décédé le 8 mai 1995 à Saint-mandé (Val-de-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 6 décembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Paris
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 3 avril 1967 au 30 mai 1968
Département
Val-de-Marne
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 11 juillet 1968 au 22 juillet 1969
Département
Val-de-Marne
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Val-de-Marne
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Val-de-Marne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Val-de-Marne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Val-de-Marne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 13 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Val-de-Marne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 8 mai 1995
Département
Val-de-Marne
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

VIVIEN (Robert-André)
Né le 24 février 1923 à Saint-Mandé (Seine)
Décédé le 8 mai 1995 à Saint-Mandé (Val-de-Marne)

Député de la Seine de 1962 à 1967
Député du Val-de-Marne de 1967 à 1995
Secrétaire d’État au Logement du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972

Né à Saint-Mandé en 1923, d’un père industriel qu’il perdra jeune, Robert-André Vivien s’affirme très tôt comme un homme de caractère et de convictions. Résistant de la première heure, à 17 ans, il s’engage dans les rangs des Forces françaises libres, et prend part aux opérations de la Première division française libre. Il combat ainsi en Libye, en Tunisie, puis en Italie, avant de participer au débarquement de Provence en août 1944. À vingt ans, il reçoit la médaille militaire et, plus tard, la Croix de guerre 39-45, la médaille de la Résistance et la médaille des évadés. Le grade de commandeur de la Légion d’honneur lui sera conféré à titre militaire.

De retour à la vie civile, Robert-André Vivien reprend l’entreprise familiale de textile. Il se marie en 1946 avec Colette Venot. Le couple aura deux enfants. Dès 1947, il s’engage en politique, porté par l’idéal gaulliste, en tant que conseiller municipal dans sa ville natale. Réaffirmant son courage, il rejoint comme volontaire le bataillon français mis à la disposition de l’ONU pendant la guerre de Corée. Très marqué par cette expérience, il sera, des années plus tard, président d’honneur de l’Association nationale des anciens des forces françaises de l’ONU et du régiment de Corée, ainsi que, de 1976 à 1978, le premier président de l’Association France-Corée.

À partir de 1959, son ascension politique prend un nouvel élan : il est membre du comité central de l’UNR (Union pour la nouvelle République) et élu conseiller général, dans le canton de Saint-Mandé. Il est d’emblée vice-président du conseil général de la Seine. À la même époque, il prend part, à titre officieux, au cabinet du ministre des Anciens combattants et victimes de guerre, Raymond Triboulet. Fort de ces expériences, il décide de se présenter aux élections législatives de 1962 dans la quarante-sixième circonscription de la Seine. En tête dès le premier tour, avec plus de 40 % des voix, il l’emporte aisément au second tour avec 25 691 voix et 48,16 % des suffrages exprimés, dans le cadre d’une triangulaire, face au candidat du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Antoine Quinson, député sortant, maire de Vincennes et ancien ministre (13 988 voix), et au communiste Charles Garcia (13 662 voix).

Il siège alors à l’Assemblée dans les rangs du groupe gaulliste de l’UNR-Union démocratique du travail (UDT) et devient membre de la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il en est le rapporteur spécial pour les crédits prévus, chaque année, par le projet de loi de finances, au titre de la Jeunesse et des sports, de 1963 à 1965, avant d’être chargé en 1966 des crédits des anciens combattants et de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1967.

Il reste tout au long de sa carrière parlementaire, jusqu’en 1995, fidèle au groupe gaulliste, d’abord Union démocratique pour la Ve République (UD-Ve) puis Union des démocrates pour la République (UDR) devenu Rassemblement pour la République (RPR), et siège de manière continue à la commission des finances.

Aux élections législatives de mars 1967, Robert-André Vivien montre l’étendue de son implantation dans ce qui est devenu la septième circonscription du Val-de-Marne. Au cœur d’un département alors dominé par le Parti communiste, il distance dès le premier tour le candidat de ce parti, Roger Mario, en recueillant 23 775 voix (contre 12 429 à son adversaire) et 41,54 % des suffrages exprimés. Il remporte le second tour avec 59 % des suffrages exprimés et 30 407 voix, Roger Mario ne réunissant que 21 200 sur son nom.

Élu secrétaire de la commission des finances, il en est également le rapporteur spécial pour les crédits des Anciens combattants et ceux de l’information et de l’ORTF. Il montre toute son indépendance en démissionnant de ses fonctions sur les crédits des Anciens combattants peu après leur examen en commission, en raison de l’impossibilité de trouver un accord avec le Gouvernement sur l’amélioration de la situation des déportés politiques. Fait exceptionnel, il est remplacé par le rapporteur général, le 19 octobre 1967, et s’exprime ensuite en séance publique, à titre personnel, sur les crédits concernés.

Il s’affirme comme un orateur clef de la majorité en prenant position, pour défendre le Gouvernement, lors des débats qui suivent la déclaration de politique générale du 20 avril 1967 et la déclaration sur les problèmes de la jeunesse du 23 mai 1967, et lors de la discussion de la motion de censure déposée par l’opposition sur l’ORTF, l’un de ses sujets de prédilection, le 23 avril 1968. Il manifeste sa capacité à manier si nécessaire la polémique, comme l’humour, par des formules directes, et sa verve en fait un orateur très respecté par ses pairs. Il fait aussi preuve d’intérêt pour les questions foncières et le logement, et défend notamment le cas des personnes expropriées de plus de 60 ans au cours de l’examen du projet de loi d’orientation foncière en juin 1967.

En 1967, il confirme son implantation locale en étant réélu conseiller général dans le canton de Saint-Mandé, qui fait partie du département du Val-de-Marne, et son assise politique en devenant secrétaire général de l’UNR-UDT pour ce même département.

À la suite des événements de mai 1968, Robert-André Vivien est réélu sans difficulté aux élections législatives de juin, avec 64,2 % des suffrages exprimés, après avoir frôlé sa réélection dès le premier tour, avec 25 996 voix (contre 11 555 à son principal) et près de 48 % des suffrages, devançant très largement le candidat communiste et maire de Fontenay-sous-Bois, Louis Bayeurte (21,33 %).

Il devient l’un des vice-présidents de la commission des finances. Ses compétences le conduisent à être nommé représentant auprès du secrétaire d’État à l’Information et à être renouvelé dans ses fonctions de rapporteur spécial sur les crédits de l’information et de l’ORTF.

Ses interventions en séance publique témoignent de la continuité de ses centres d’intérêt, notamment sur les anciens combattants, l’éducation, ainsi que la jeunesse et les sports, mais aussi de leur élargissement : l’organisation territoriale attire ainsi son attention, lors de l’examen des crédits de l’Intérieur prévus par le projet de loi de finances pour 1969, où il évoque les conséquences du redécoupage des départements, et de la déclaration du Gouvernement relative à la réforme de la région et du Sénat.

Ses propositions de loi visent à accompagner au mieux la modernisation du pays. Dès le 19 juillet 1968, il dépose celles relatives à la création de chaînes supplémentaires de télévision, au relogement des personnes âgées expropriées et à l’abaissement de 21 ans à 18 ans de l’âge de la majorité. Ensuite, en avril 1969, il présente celle tendant à favoriser la décoration artistique des espaces publics des grands ensembles et des ZUP.

Ses compétences avérées lui permettent d’être nommé secrétaire d’État au Logement, le 22 juin 1969, dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, auprès du ministre de l’Équipement et du logement, Albin Chalandon. C’est un secteur alors clef. La France subit encore la « crise du logement » et résorbe la pénurie en zone urbaine en accroissant le nombre des grands ensembles et des HLM.

Avec énergie, Robert-André Vivien s’efforce alors de répondre à la situation en favorisant la réhabilitation de l’habitat ancien et les programmes de constructions neuves. Il s’attèle aussi à la résorption des « bidonvilles », dont celui de Nanterre. Il défend ainsi plusieurs réformes clefs, en juin 1970 : le projet de loi tendant à faciliter la suppression de l’habitat insalubre (la loi « Vivien » du 10 juillet 1970), ainsi que le projet de loi modifiant la loi de 1948 et organisant une sortie progressive de certains logements de son champ d’application. Il est également présent en séance publique, en juin 1971, pour l’examen du projet de loi relatif à l’allocation de logement, qui en réforme le dispositif (la loi n° 71-582 du 16 juillet 1971), et le projet de loi relatif aux HLM (la loi n° 71-580 du 16 juillet 1971).

Dans le cadre de l’examen des projets de loi de finances, il lui revient aussi de présenter les crédits du Logement et de l’Urbanisme, alors essentiels en raison de l’importance des dispositifs d’aide à la pierre, et de faire le point sur deux grandes opérations d’aménagement : celle en cours de La Défense, qui connaît une évolution notable avec l’implantation d’immeubles plus hauts que ceux alors construits ; celle en projet du quartier des Halles, alors que leur fermeture comme centre du commerce alimentaire de gros à Paris vient d’intervenir.

Au niveau local, il fait l’expérience de résultats contrastés. Il est réélu, en mars 1970, conseiller général de Saint-Mandé, mais échoue l’année suivante, aux élections municipales, à Fontenay-sous-Bois, dont le maire communiste, Louis Bayeurte, reste son principal opposant aux législatives.

Robert-André Vivien est réélu député en mars 1973, au second tour, avec 30 000 voix et 56,6 % des suffrages exprimés dans le duel qui l’oppose à Louis Bayeurte (23 027 voix), après avoir dominé le premier tour avec 20 3056 voix et 36,1 % des suffrages exprimés, en dépit d’une candidature centriste. À nouveau membre de la commission des finances, il est également membre du comité central d'enquête sur le coût et le rendement des services publics. L’ancienneté de sa spécialisation en matière audiovisuelle et dans le domaine économique le conduisent à siéger dans plusieurs organismes extraparlementaires : il préside ainsi la commission de contrôle et de gestion financière de l’ORTF ; il est également suppléant pour le Haut conseil de l’audiovisuel, et à partir d’avril 1975, du Conseil national de la statistique. Il est également membre du conseil d’administration de la Société nationale chargée de la deuxième chaîne de télévision.

Rapporteur spécial sur les crédits de l’Information tout au long de la législature, et rapporteur du projet de loi sur le régime fiscal de la presse, en 1976, puis sur le régime fiscal de certaines publications périodiques en 1977, Robert-André Vivien concentre ses interventions sur les médias écrits et audiovisuels. Il intervient également sur la production cinématographique. Ce sont autant de sujets sensibles après le démantèlement de l’ORTF, remplacé par plusieurs sociétés en 1974, dans un contexte de forte tension politique entre majorité et opposition. Il défend toujours dans le cadre de ses fonctions les droits du Parlement à être informé. Volontiers provocateur, il interrompt le 15 novembre 1974 Roland Leroy pour faire part de ses interrogations quant aux menaces que fait peser la CGT sur la liberté d’expression. Dans un autre domaine, il observe en 1977, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1978, que le groupe communiste vote contre les amendements déposés par la majorité sur la déduction de 10 % en faveur des bénéficiaires de pensions de retraite ou d’invalidité dans le cadre de l’impôt sur le revenu.

Occasionnellement, Robert-André Vivien montre la constance de son intérêt pour les questions qu’il a suivies dans le passé, en particulier les Anciens combattants, ainsi que l’Équipement et l’Urbanisme, dans le cadre du projet de loi de finances pour 1974. Il rappelle par ailleurs qu’il a été l’un des premiers à proposer la diminution à 18 ans de l’âge de la majorité.

Il devient un membre influent du RPR dès 1977, en tant que membre de son comité central.

Au niveau local, les résultats restent contrastés. Réélu au conseil général du Val-de-Marne en mars 1976, le député devient aussi membre du conseil régional d’Île-de-France, jusqu’en 1986. Il connaît cependant un revers aux élections municipales de 1977, à Saint-Mandé car il doit se retirer à l’issue du premier tour face au sénateur-maire gaulliste, Jean Bertaud, qui accomplit là son dernier mandat.

Aux élections législatives de 1978, Robert-André Vivien se présente à nouveau. Quatorze candidats sont présents lors du premier tour et il doit affronter, outre le communiste Louis Bayeurte et le socialiste Jean-François Collet, Jean Clouet, conseiller général et maire de Vincennes, candidat de l’Union pour la démocratie française-Parti républicain. Il ravit de peu la première place, au premier tour, avec 15 823 voix, contre 15 330 à Jean Clouet. En revanche, disposant d’une bonne réserve de voix, au second tour, il l’emporte alors nettement avec 34 464 voix et 59 % des suffrages exprimés contre son adversaire communiste, conseiller général et maire de Fontenay, Louis Bayeurte (23 970). Il devient président de la commission des finances, témoignage de son expertise comme de son autorité politique. Il continue également à exercer des mandats de contrôle des instances de l’audiovisuel : membre du conseil d’administration de la deuxième chaîne de télévision ; membre des conseils d’administration prévus par la loi de 1974 sur la radiodiffusion et la télévision, alors publiques. Il est également pour le projet de loi de finances pour 1978, le rapporteur spécial des crédits de l’information.

Soucieux de transparence, il présente en 1980 un rapport d’information sur les règles applicables en matière de recevabilité financière des amendements, ce qui permet à l’ensemble des parlementaires de mieux comprendre les mécanismes de ces dispositions qui font obstacle à certaines de leurs initiatives.

Dans le cadre de deux rapports d’information, il expose les résultats des deux missions conduites en Asie, notamment en Chine, en 1979, et dans plusieurs pays d’Asie à économie de marché (Singapour, Hong Kong, Taïwan et République de Corée), alors en pleine expansion.

Il siège par ailleurs à la table ronde sur le financement et la fiscalité des entreprises de presse, et à la commission de suivi des expériences télématiques destinées au public, en 1980 et 1981.

À l’issue des élections présidentielle et législatives de 1981, Robert-André Vivien conserve son siège en montrant toute la qualité de son implantation par une progression significative entre les deux tours : ayant réuni au premier tour 25 428 voix et 49,5 % des suffrages dans le cadre d’une candidature unique RPR-UDF, il devance nettement sa nouvelle adversaire, la socialiste Marie-Françoise Gérard (12 276 voix) et son rival historique, le communiste Louis Bayeurte (10 599). Il l’emporte lors du second tour avec 28 275 voix et 53,7 % des suffrages exprimés contre Marie-Françoise Gérard (24 345 voix soit 46, 26%). Vice-président du groupe RPR, il se trouve alors dans l’opposition parlementaire, mais reste membre des organismes de contrôle des instances de l’audiovisuel. Il devient rapporteur spécial des crédits de l’Aviation civile. Ses compétences en font également un orateur de poids dans l’examen, chaque année, des dispositions fiscales prévues par les projets de loi de finances, et les projets de loi de finances rectificatives. Il est également administrateur de Télédiffusion de France en 1981-1982, et membre du conseil d’administration de Radio-France de 1982 à 1986.

Il continue d’intervenir sur les questions de logement et d’urbanisme, notamment en 1982 sur la vente des logements par les offices d’HLM, mais surtout sur les questions de presse et d’audiovisuel ? dont il reste un orateur de référence parmi les groupes d’opposition. Il est ainsi au premier plan lors de la discussion des articles du projet de loi visant à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse en 1984, mettant en opposition les mesures qui affectent le groupe de presse de Robert Hersant et les conditions d’exploitation de la future chaîne cryptée Canal plus.

Sa pugnacité, son éloquence et son humour lui permettent de jouer un rôle majeur parmi les ténors de l’opposition, jusque dans le jeu complexe des interruptions de séance et des rappels au règlement, voire des incidents. Il défend notamment ses trois collègues de l’opposition menacés d’un vote de censure, Jacques Toubon, Alain Madelin et François d’Aubert. Il intervient aussi en plusieurs occasions, en particulier en 1983, sur les déclarations du Gouvernement ou en appui d’une motion de censure déposée par l’opposition, en des termes parfois très critiques. Il vote contre le projet de loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et contre le projet de loi relatif aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (la loi dite « Defferre » de 1982).

Au niveau territorial, il est réélu en 1982 conseiller général du Val-de-Marne, pour un dernier mandat, mais il est élu maire de Saint-Mandé aux municipales de 1983, après le retrait de Jean Bertaud. Il est en 1982 au conseil politique du RPR.

Aux élections législatives de 1986, Robert-André Vivien est tête de liste pour le RPR dans le Val-de-Marne. Avec 23 % des voix, celle-ci compte trois élus, derrière toutefois la Liste « Pour une majorité de progrès avec le président de la République », présentée par le Parti socialiste (PS), le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) et l’Alliance écologiste (28,8%). Robert-André Vivien retrouve la posture majoritaire et devient rapporteur général de la commission des finances, fonction aussi stratégique que prestigieuse. La confiance que lui témoignent la majorité et le Gouvernement le conduit à être également le rapporteur de plusieurs textes clefs du début de la législature, en particulier parce qu’ils doivent incarner, en complément du projet de loi de finances rectificative pour 1986, l’alternance politique qui vient d’intervenir : le projet de loi habilitant le Gouvernement à prendre (par ordonnance) diverses mesures d’ordre économique et social en avril ; le projet de loi portant diverses mesures relatives au financement des retraites et des pensions et le projet de loi relatif aux modalités d’application des privatisations, en juillet, après le refus du Président de la République de signer les ordonnances qui lui étaient présentées par le Premier ministre.

Il reste attentif aux questions relatives aux médias intervenant longuement, en juin, sur le projet de loi relatif à la réforme du régime juridique de la presse et, en novembre, sur le projet de loi relatif à la liberté de communication.

En 1987, il maintient une activité parlementaire particulièrement soutenue. En plus de ses fonctions de rapporteur général sur les projets de loi de finances, il est le rapporteur du projet de loi sur l’épargne en avril et du projet de loi modifiant les procédures fiscales et douanières en juin, lequel organise en renforçant les garanties des contribuables, à la suite des travaux de la commission Aicardi, les procédures applicables dans ces domaines aussi complexes que sensibles. Il est également, en juin, le rapporteur du projet de loi portant diverses mesures relatives au financement de la sécurité sociale. Il veille, sur chacun des textes dont il est chargé, à la qualité des apports du travail parlementaire.

À l’issue des élections présidentielle et législatives de 1988, Robert-André Vivien est réélu dans la nouvelle 6e circonscription du Val-de-Marne. Il bat au second tour les socialistes Jean-François Collet, avec 26 870 voix et 57,5 % des suffrages exprimés. Il retrouve à nouveau la posture de membre de l’opposition, mais ses interventions seront moins nombreuses, concentrées pour l’essentiel sur les projets de loi de finances. Toujours soucieux de suivre l’audiovisuel, il est le rapporteur spécial de la commission des finances pour les crédits de la Communication.

Il intervient, en 1988, dans la discussion du projet de loi modifiant la loi de 1986 relative à la liberté de communication. De même, il prend part aux travaux sur le projet de loi d’orientation sur la ville en 1991, et sur le projet de loi relatif à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, en 1992. Ses autres interventions ou initiatives ont trait à ces centres d’intérêt habituel : le logement, les anciens combattants, et l’éducation.

Pour son dernier mandat, aux élections législatives de 1993, Robert-André Vivien retrouve au second tour le communiste Louis Bayeurte, qui a bénéficié de l’effondrement électoral du PS. Il le bat au second tour avec le score sans appel de 25 994 voix et 60,3 % des suffrages exprimés, après avoir dominé le premier tour. À nouveau dans la majorité, il conserve les fonctions de rapporteur spécial sur les crédits de la communication, mais intervient très rarement. Il marque son attachement à la mémoire de la Seconde guerre mondiale en posant, en mai 1993, une question au Gouvernement sur le cinquantenaire de la Libération de la France en 1994 et en intervenant à l’occasion de la communication du Gouvernement sur le sujet, le 24 mai 1994. Il reste attentif aux questions audiovisuelles, non seulement dans le cadre du rapport spécial qu’il rédige chaque année et présente en séance publique, mais aussi, en décembre 1993, lors d’une nouvelle révision de la loi de 1986 relative à la liberté de la communication.

Fidèle à sa vision gaullienne des relations internationales, à propos notamment de la coopération française en Afrique ou encore du rôle du FMI, sur lequel il se montre souvent critique, en particulier dans les médias, Robert-André Vivien décide, en décembre 1994, de rendre symboliquement sa médaille de l’ONU pour protester contre le sort réservé aux soldats français en Bosnie.

Le 8 mai 1995, jour du 50e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne, et au lendemain même de l’accession à l’Élysée de Jacques Chirac, qu’il a toujours soutenu, il s’éteint à Saint-Mandé, dans la ville où il est né.

Le nouveau président de la République tient à lui rendre un hommage militaire aux Invalides, estimant que : « La République perd l’un de ses meilleurs soldats. Le gaullisme perd l’un de ses fils préférés, l’un de ceux qui par son panache, son courage, son sens du bien public, était le plus proche de la haute figure qui l’a fondé ».

Au Palais-Bourbon, son éloge funèbre est prononcé, le 23 mai 1995, par le président de l’Assemblée nationale, Philippe Séguin.

Son ancien attaché parlementaire, Patrick Beaudouin, lui succède à la mairie de Saint-Mandé. À l’Assemblée nationale, il est temporairement remplacé par son suppléant, Antoine Pouillieute, conseiller d’État et ancien directeur adjoint du cabinet du Premier ministre, qui vient d’être nommé directeur général de la Caisse française de développement (CFD), et démissionne donc aussitôt. L’élection législative partielle, organisée en juin 1995, est remportée par Michel Giraud, ancien sénateur et ministre du Travail de 1993 à 1995, ce qui confirme l’implantation du RPR dans la circonscription.

Robert-André Vivien a publié au début des années 1960 deux ouvrages : Solutions au problème de la prostitution et La Jeunesse et l’État.