Roger Bertholleau

1897 - 1977

Informations générales
  • Né le 9 mars 1897 à Vendeuvre-du-poitou (Vienne - France)
  • Décédé le 3 mai 1977 à Chabournay (Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 7 février 1965 au 2 avril 1967
Département
Vienne
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Biographies

Biographie de la Ve République

BERTHOLLEAU (Roger, Octave)
Né le 9 mars 1897 à Vendeuvre-du-Poitou (Vienne)
Décédé le 2 mai 1977 à Chabournay (Vienne)

Député de la Vienne de 1965 à 1967

Roger Bertholleau ne dut qu’à des circonstances tragiques d’entrer à l’Assemblée nationale en 1965. Suppléant de 1958 à 1965 puis à nouveau de 1967 à 1973, il offrait un profil intéressant pour des candidats issus de la ville-préfecture de Poitiers comme Paul Guillon ou Pierre Vertadier : vice-président de la chambre d’agriculture de la Vienne de 1952 à 1971, il les faisait bénéficier de son implantation dans un secteur plus rural de la première circonscription de la Vienne.
Fils d’agriculteurs, ou plutôt de « cultivateurs » comme on l’écrivait à la fin du XIXe siècle, Roger Bertholleau demeure fidèle à ses origines poitevines et paysannes pendant toute son existence. Mobilisé au moment de la première guerre mondiale, il ne regagne le département de la Vienne que libéré de ses obligations militaires. Après s’y être marié à l’automne 1922, c’est à Chabournay, à quelques kilomètres à peine de sa commune natale, qu’il s’installe pour travailler la terre ainsi que la vigne. La région du Haut-Poitou connaît en effet une tradition viticole assez ancienne. Agriculteur et président de la cave coopérative de Neuville-de-Poitou, Roger Bertholleau entend défendre les intérêts de sa profession mais ne rejoint les instances consulaires qu’à l’âge de 55 ans. Rien ne semble a priori l’appeler à une carrière publique au mitan des années 1950. C’était sans compter le changement de régime et le désir de tourner la page de la IVème République, que les Français devaient manifester dans les urnes avec l’adoption d’une nouvelle Constitution le 28 septembre 1958.
Après des hésitations, le garde des sceaux Michel Debré, le général de Gaulle et les ministres d’Etat Houphouët-Boigny, Jacquinot et Mollet ont conclu en faveur du retour au scrutin d’arrondissement à deux tours pour les élections législatives de novembre 1958. Depuis la Libération, le vote se déroulait en effet à la proportionnelle. La création des suppléants représente un autre changement dans la loi électorale : il s’agit d’une conséquence de l’incompatibilité entre un mandat parlementaire et des fonctions ministérielles. Ce système permet en outre d’éviter une multiplication des élections partielles, le suppléant étant appelé à remplacer le candidat titulaire en cas de décès, mais non de démission.
Le docteur Paul Guillon, Compagnon de la Libération, reçoit à l’automne 1958 l’investiture de l’Union pour la Nouvelle République (UNR) dans la première circonscription de la Vienne. Il propose alors à Roger Bertholleau de devenir son « remplaçant éventuel », selon les termes de leur profession de foi électorale. Le 23 novembre 1958, le binôme gaulliste arrive en tête des candidats dans 4 des 8 cantons de la circonscription, dont celui de Neuville-de-Poitou, où réside Roger Bertholleau. Une semaine plus tard, Paul Guillon est élu député de la Vienne dans le cadre d’une triangulaire, au second tour de scrutin. A l’automne 1962, les électeurs français sont appelés à renouveler l’Assemblée nationale après sa dissolution par le chef de l’Etat. Roger Bertholleau est à nouveau présent à ce rendez-vous électoral comme suppléant de Paul Guillon. Le sortant retrouve son siège dès le premier tour, notamment grâce au soutien de cantons comme Mirebeau (56,5%) et Neuville-de-Poitou (54,1% des suffrages exprimés).
Roger Bertholleau est amené à siéger à l’Assemblée nationale sous la deuxième législature de la Vème République. La mort brutale du député de la Vienne Paul Guillon, le 6 février 1965, entraîne de fait son remplacement par le viticulteur poitevin, qui entre au Palais-Bourbon peu avant son soixante-huitième anniversaire.
Il s’inscrit au groupe de l’Union pour la Nouvelle République et de l’Union démocratique du Travail (UNR-UDT) et siège à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale jusqu’en 1967. Il semble s’y être particulièrement intéressé aux questions agricoles, puisqu’il est désigné comme membre suppléant de plusieurs commissions mixtes paritaires autour de lois intéressant le monde rural. Le député de la Vienne demeure pourtant discret au Palais-Bourbon : il ne prend pas la parole en séance publique entre le printemps 1965 et la fin de la seconde législature. Il soutient avec constance l’action du gouvernement de Georges Pompidou et respecte la discipline de vote du groupe gaulliste pendant ses deux années de mandat. Roger Bertholleau approuve notamment la réforme du service national, en mai 1965.
Le député sortant de la première circonscription de la Vienne ne tient pas à solliciter le renouvellement de son mandat en position de titulaire à l’occasion des élections législatives de mars 1967. A cette date, c’est le pharmacien Pierre Vertadier, maire de Poitiers depuis mars 1965, qui porte les couleurs de l’UNR-Ve République. Le candidat gaulliste fait le choix de la continuité en prenant Roger Bertholleau comme suppléant. Les électeurs poitevins semblent approuver la politique de la majorité, qui accordent une nette majorité de leurs suffrages (56, 02% des suffrages exprimés) à Pierre Vertadier au second tour de scrutin, le 12 mars 1967. Le maire de Poitiers, toujours associé à Roger Bertholleau, connaît un nouveau succès lors des législatives organisées après les événements de mai 1968. Le 23 juin 1968, plus d’un électeur sur deux (54,69%) lui accorde ainsi sa confiance dès le premier tour. L’ensemble des cantons de la circonscription lui donne la majorité absolue à cette occasion.
Son autorité et son dynamisme dans l’exercice de ses mandats comme à la tête du district urbain de Poitiers font de Pierre Vertadier un « ministrable » aux yeux de nombreux observateurs de la vie politique sous la présidence de Georges Pompidou. Il n’entre pourtant au Gouvernement qu’en avril 1973, comme secrétaire d’Etat à l’Intérieur auprès de Raymond Marcellin, dans le deuxième cabinet de Pierre Messmer. A cette date, c’est René Métayer, son nouveau suppléant, maire et conseiller général de Neuville-de-Poitou, qui le remplace à l’Assemblée nationale. Largement septuagénaire, Roger Bertholleau n’a pas souhaité mener une nouvelle campagne électorale en qualité de suppléant pour les législatives de mars 1973.
L’ancien député de la Vienne quitte la vie publique quelques années avant de s’éteindre, âgé de quatre-vingts ans, dans sa propriété de Chabournay. Il était officier dans l’ordre du Mérite agricole.