Clément, Gabriel Villeneau

1873 - 1964

Informations générales
  • Né le 24 mars 1873 à Chantemerle (Charente-Inférieure - France)
  • Décédé le 24 février 1964 à Saint-jean-d'angely (Charente-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Action républicaine et sociale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 24 mars 1875 à Chantemerle (Charente-Inférieure).

Député de la Charente-Inférieure de 1919 à 1924.

Après de brillantes études de droit qui le mènent au doctorat, Clément Villeneau s'inscrivit au barreau de Paris et exerça les fonctions d'avocat à la Cour d'appel. Mais propriétaire terrien, il restait très attaché à sa province et se fit élire conseiller municipal de Ternant puis conseiller général de Charente-Inférieure.

Conférencier pour l'Action libérale populaire, il fut amené à se présenter sans espoir d'ailleurs, contre Albert Lebrun dans la circonscription de Briey en Meurthe-et-Moselle lors d'une élection partielle le 23 décembre 1900, uniquement pour lui porter la contradiction ; il recueillit cependant plus de 10 % des voix - 1.796 - sur 13.365 votants. Aux élections législatives de 1906, c'est en Charente-Inférieure, dans l'arrondissement de Marennes, qu'il tente sa chance sans succès contre Torchut ; il réunit cependant 4.795 voix au premier tour sur 14.600 votants et 5.510 au second sur 13.906 votants contre 8.223 à Tor chut, élu. Au renouvellement de 1910, changeant de circonscription, il essaye dans celle de Saint-Jean-d'Angély de ravir le siège que détient Eugène Réveillaud depuis 1902 : c'est un échec plus qu'honorable, puisque le député sortant n'est réélu que de justesse avec 9.704 voix sur 18.814 votants contre 9.689 à son jeune adversaire. Deux ans plus tard, Réveillaud ayant été élu au Sénat, Villeneau à l'élection partielle du 25 février 1912 renouvelle l'opération : avec 8.023 voix sur 18.716 votants il doit s'incliner devant Coyrard, 10.146 voix, En 1914, il persévère mais n'obtient que 6.649 suffrages sur 17.869 votants contre 10.098 à Coyrard, élu.

Il lui faudra attendre le lendemain de la guerre à laquelle il prit une part active pour réussir. Il se présente aux élections législatives du 16 novembre 1919 sur la liste d'union républicaine nationale, qui inscrit à son programme les thèmes de la vigilance à l'égard de l'Allemagne vaincue mais non résignée, de la paix sociale et de la solidarité entre les intérêts du capital et ceux du travail, de l'ordre et du renforcement de l'exécutif, du régionalisme et de la décentralisation et, bien qu'inscrit seulement en sixième position, il est élu en tête de liste avec 37.683 voix, la liste d'union républicaine nationale emportant cinq des sept postes à pourvoir, les deux autres revenant à des candidats de la liste républicaine (Favre avec 35.851 voix et Lauraine avec 35.140).

A la Chambre, où il s'inscrit au groupe de l'action républicaine et sociale, il est membre de nombreuses commissions (Alsace-Lorraine, suffrage universel, marine militaire, poursuites, boissons, marine marchande, comptes et économies, travail) et consacre l'essentiel de ses talents oratoires à la défense des intérêts des victimes de la guerre et des agriculteurs de son départements. Ainsi, dès le 27 décembre 1919, il dépose plusieurs amendements relatifs à l'application de la loi sur le régime des alcools. En février 1920, il demande que les chevaux qui avaient été prêtés par l'armée aux agriculteurs leur soient maintenus pour les semailles de printemps. En avril, il propose un abaissement des droits sur les permis de chasse et une diminution de l'impôt cédulaire sur les spiritueux, vins et liqueurs et vins de luxe, mettant à cette occasion en garde contre les « excès des campagnes de tempérance ». Il ne cessera au cours de la législature d'intervenir en faveur des viticulteurs, en particulier de ceux des Charentes et de l'Armagnac.

Il souhaite que les cimetières militaires soient placés sous la surveillance de gardiens pour empêcher les dégradations et que des parties des champs de bataille soient classées monuments historiques.

Partisan d'une union patriotique et républicaine contre le péril bolcheviste, il prêche la réconciliation de tous les Français. Pour cela, il propose de reprendre les relations avec le Vatican, d'amnistier les vols commis par les combattants de la ligne de feu, et même dans la zone de l'arrière (« mais non les receleurs » précise-t-il), défend avec vigueur son collègue Loucheur accusé de bénéfices de guerre illicites et consent même à voter la supertaxe sur les . bénéfices de guerre « à condition de faire disparaître les injustices qui résultent de l'application actuelle de la loi sur les bénéfices de guerre ». Associant enfin le patriotisme et la viticulture, il intervient en faveur des veuves de mobilisés et demande que leur soit reconnu le droit des bouilleurs de crû.

Il se représente aux élections de 1924 sur une liste d'union républicaine et de concorde nationale mais bien qu'arrivé nettement en tête de sa liste (38.474 voix contre 38.083 au second), il est battu par les candidats de la liste républicaine (union des gauches) qui remporte les six sièges avec plus de 58.000 voix chacun.

Le scrutin uninominal ne lui sera plus favorable puisque, distancé par le député sortant et conseiller général Théophile Longuet (6.020 voix contre 7.364) dans la circonscription de Saint-Jean-d'Angely, il se retire entre les deux tours des élections de 1928 et abandonne désormais toute ambition parlementaire, sans cesser pour autant de soutenir de nombreuses candidatures d'amis politiques. Il fut, dans le même esprit, l'un des animateurs de l'école d'orateurs fondée par Henri de Kerillis.

En 1930, il entre dans la magistrature et prend sa retraite dix ans plus tard comme président du tribunal d'Etampes.