Julien Verniers
1890 - 1953
- Informations générales
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- Né le 29 mai 1890 à Roubaix (Nord - France)
- Décédé le 20 septembre 1953 à Clichy (France)
1890 - 1953
Né le 29 mai 1890 à Roubaix (Nord).
Député du Nord en 1919.
Issu d'une famille ouvrière, il signe un engagement volontaire, à l'âge de 18 ans, en 1908. Rendu à la vie civile après trois ans de service dans l'artillerie, il trouve alors un modeste emploi d'écuyer à Tourcoing.
Rappelé sous les drapeaux à la déclaration de guerre, il est nommé adjudant en 1915 et sous-lieutenant en 1916. Il sert au 33e régiment d'artillerie et au 178e régiment d'artillerie de tranchée, où sa brillante conduite lui vaut la Légion . d'honneur et la Médaille militaire avec neuf citations dont six à l'ordre de l'Armée. Une blessure à la tête lui fait perdre l'œil droit.
A la veille des élections du 16 novembre 1919, Verniers n'est pas démobilisé. Il est en traitement à l'hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, quand on le choisit pour représenter à la fois les jeunes combattants et les éléments ouvriers sur la liste de la fédération républicaine du Nord, menée par Louis Loucheur.
Il ne participe pas à la campagne électorale, mais ses titres sont suffisamment éloquents. Les bulletins de vote le présentent comme capitaine de réserve, titulaire de quinze citations, atteint de cinquante-six blessures.
Le 16 novembre 1919, Julien Verniers est élu député du Nord, au scrutin de liste départemental, sur la liste de la fédération républicaine, menée par Loucheur, avec 131.983 voix sur 374.022 votants.
En fait, il avait été arrêté par l'autorité militaire dès février 1919. Ses colistiers ignoraient évidemment qu'il se trouvait depuis cette époque en détention préventive.
Le 6 décembre 1919, le conseil de guerre du 6e Corps, siégeant à Châlons-sur-Marne, condamnait le nouveau député à deux ans de prison et à la destitution de son grade, pour faux en matière d'administration militaire, vols militaires et vols simples. Verniers avait en effet dérobé notamment, depuis 1918, une charrette anglaise, des chevaux, de nombreux effets d'habillement, etc..
L'élection du jeune officier posait un cas sans précédent dans l'histoire parlementaire. Lors de la vérification des pouvoirs, le 8 décembre, on n'a pu que constater la validité de l'élection de Verniers, sa condamnation étant postérieure au scrutin.
Mais trois jours plus tard, le député emprisonné mettait lui-même un terme à l'embarras de ses collègues en adressant au président de la Chambre sa démission pour... raisons de santé. Elle devait être acceptée purement et simplement, tandis que le condamné se pourvoyait en cassation.